Il s’appelle Bébé

Il s’appelle Bébé

Il s’appelle Bébé, et c’est le sixième membre de notre famille (ben oui : les parents, les enfants et le chat, ça fait déjà 5 !). Bébé est arrivé chez nous il y a un peu moins d’un an, le matin de Noël. Tout de rouge vêtu et sentant bon la vanille. Bébé mesure 30 cm et il est en plastique. Il est pratique, il résiste à l’eau et il peut donc prendre des bains (il était même livré avec un petit canard de bain !). Je crois que c’est le Père Noël qui l’a déposé chez nous, un cadeau spécial pour notre Poussin qui allait devenir grand frère. De quoi s’amuser dans le bain, mais surtout un petit truc à choyer et avec lequel faire « comme Maman ».

Au début, Poussin s’est amusé à partager ses bains avec son bébé, mais le reste du temps il l’oubliait un peu et Bébé restait dans un coin de sa chambre. Quand Belette est arrivée et que Poussin nous tournait autour pendant les biberons et trempait ses mains dans la baignoire pour nous aider à la savonner, je lui proposais régulièrement de faire comme moi, mais avec son bébé. Gros flop… Les rares fois où Poussin allait chercher son bébé, il le reposait cinq minutes plus tard pour tapoter délicatement dans le dos de sa soeur (« allez rote Belette ») ou pour tripoter ses pieds dans l’eau, pour insister à lui remettre une couche, ou juste pour faire chier réclamer mon attention avec force et fracas… Et puis Bébé a commencé à prendre plus de place dans la vie de notre petit garçon. Il se faisait soigner, changer, baigner (dans une caisse de jouets en plastique avec une souris de pc en guise de poire de douche !) et câliner. Bébé a même commencé à squatter le lit que le Père Noël avait offert au doudou de Poussin ! Là c’est un peu dommage, puisque le Papa-Lutin du Père Noël a fabriqué un lit sur mesure pour le doudou alors que Bébé mesure 4 ou 5 cm de plus que lui et qu’il doit donc se contorsionner pour se coucher. Bref, la vie de Bébé a radicalement changée, et c’est à cette période-là qu’il a enfin reçu son nom. Nom d’une originalité sans bornes comme vous l’avez remarqué, mais parfois les classiques sont des valeurs sûres !

En pleine phase d’imitation, Poussin s’est donc mis à s’occuper de plus en plus, et de mieux en mieux de son bébé. Celui-ci a commencé à avoir une existence très très similaire à celle de notre Petite Belette. Repas aux mêmes heures, bain en parallèle, remplissage de couche en simultané, siestes communes… Poussin coquin profitait des moments où sa soeur n’était pas dans son transat pour y installer son bébé, et il lui a même chipé des couches ! Bien trop grandes pour Bébé évidemment, mais pas grave ! Là on a rusé parce qu’il était hors de question que Bébé nous ruine en salissant une dizaine de couches par jour avec ses cacas imaginaires… A son contact, les couches deviennent lavables, on les roule en boule quand elles sont remplies d’ « un énorme caca tout dé-gou-tant » puis elles sont dépliées et rangées dans les affaires du bébé, prêtes pour une prochaine utilisation.

Bébé évolue ainsi parfaitement. Tout comme Belette ! Il mange maintenant des légumes, il faut parfois le bercer un peu pour le calmer, parfois il rappelle plusieurs fois en pleurant avant de s’endormir complètement, il partage nos promenades, et quand il gigote trop la nuit il inonde son pyjama. Fait intéressant, il arrive parfois que Bébé change de prénom pour prendre celui… de Belette !

Il est évident que j’adore voir mon Poussin jouer de cette façon ! C’est adorable de le voir en pleine activité devant sa petite cuisinière, et de l’entendre me répondre « je prépare des haricots pour Bébé » quand je lui demande ce qu’il fait ;  c’est tordant de l’écouter quand il répète « mais arrête de zigoter, t’es pénib’ Bébé » quand il le change, et attendrissant de le regarder quand il le borde. Ce que j’aime le plus, ce sont tous les petits gestes tendres qu’il a pour son bébé, c’est le ton de sa voix quand il lui parle, lui chante des berceuses ou le console, sa façon de lui faire un câlin en lui chuchotant « je t’aime Bébé, n’aies pas peur »… En plus d’être adorable, je me dis que forcément, cet aspect de sa relation à Bébé prend aussi sa source dans ma façon de faire avec sa soeur, ou même avec lui. (Aussi dans la façon de faire de Papa-des-Champs, bien sûr, mais étant moins présent que moi la journée, on imagine bien que c’est surtout mon quotidien de  préparer les haricots verts, changer les couches ou gèrer les siestes difficiles de la Belette). Je trouve cette relation-miroir absolument rassurante. J’aime l’idée d’avoir su transmettre à mon fils des gestes tendres, que la douceur soit pour lui au centre des rapports avec les bébés. Je n’ai jamais douté de ma tendresse pour mes enfants ou de mon coté maternant, mais le fait de voir que j’arrive à dégager cette tendresse-là, et qu’elle serve de modèle à mon fils, c’est extraordinaire ! Malgré mon énervement récurent, mes haussements de voix réguliers, et ma manie de toujours vouloir faire vite, ce que mon Poussin retient et copie de ma façon d’être mère, ce sont les moments câlins, les mots rassurants et la prévenance. Quelle fierté !!! Je remarque également avec bonheur qu’il est très doux avec sa soeur. Il la cajole, lui dit qu’il l’aime, lui trouve des tas de surnoms affectueux, et il a à coeur de la protéger. Ca ne l’empêche pas de reprendre les jouets qu’elle lui chipe ou de dire que « des fois elle est casse pieds Belette », mais la toile de fond est toujours emprunte de douceur et de prévenance.

Dit comme ça, c’est un peu gnan-gnan, mais j’aime vraiment voir mes enfants évoluer dans cette ambiance douce et sereine. C’est extrêmement rassurant pour moi de voir que mon impulsivité ne les contamine finalement pas plus que ça, et que mon tout premier spectateur du quotidien puise mes mots et mes gestes les plus tendres. S’il a un jour des enfants et qu’il garde avec eux les attitudes qu’il a aujour’d’hui avec Bébé, je serais sans aucun doute la maman la plus fière du monde !

Bébé en promenade

 

3 Responses »

  1. C’est étonnant car ce matin, en me rendant au travail, je pensais à l’image que pourrait avoir de moi notre enfant/bébé et je me suis mise à paniquer en me disant que je râlais trop, que je ne souriais pas assez, que j’étais pas assez ci et ça et que du coup, j’allais rendre notre enfant malheureux, râleur, pas sécure et tout ce que l’on peut rajouter de négatif…

    Alors chaque enfant est différent, donc le nôtre le sera probablement mais ça me rassure que de savoir qu’ils ont envie de retenir le superlatif positif de nous-mêmes :)

  2. Je vais faire ma grosse curieuse : tu as quelque chose à nous annoncer ??? :-)

    Je crois qu’on a tous peur de l’héritage qu’on peut laisser à nos enfants, entre un caractère de cochon, de vieux démons, une tendance à crier trop fort… Et finalement je pense qu’à partir du moment où on les aime et où on prend soin d’eux, ils retiennent aussi du positif.

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