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Assistante Maternelle, mode d’emploi

Assistante Maternelle, mode d’emploi

S’il y a bien un sujet qui angoisse les futurs parents, c’est celui du mode de garde ! Dans mon petit coin de Bourgogne, le choix de la collectivité ne se pose que très rarement, puisque les crèches se font particulièrement rares en milieu rural. Les bébés qui ne sont pas gardés à la maison ou chez des proches sont ainsi accueillis par des assistantes maternelles. Un mode de garde qui a l’avantage de proposer un cadre familial aux tout-petits, de permettre une gestion des horaires assez souple, et de créer des liens souvent forts entre le bébé, sa nounou et ses parents.

Oui, mais la nounou, on fait comment pour la choisir ? Comment savoir si cette dame, là, que je vois pour la première fois, saura s’occuper de mon tout-petit que j’aime fort et que j’angoisse déjà de laisser toute la journée ? Comment deviner si cette sympathique nourrice sera toujours aussi gentille et patiente quand l’amour de ma vie sera en plein terrible two et se roulera par terre environ 27 fois par jour ?

BébésTapis

C’est certain, recruter une assistante maternelle n’est pas une mince affaire. Nous ne sommes pas tous à l’aise avec cette idée de recrutement ni avec le statut d’employeur qui l’accompagne. Notons également la difficulté de se projeter alors que notre bébé est parfois encore au chaud dans notre ventre, et l’angoisse de la séparation à venir.
Je vais mettre ici de côté tout l’aspect administratif pour me concentrer essentiellement sur le recrutement en lui-même. Vous trouverez toutes les informations pratiques auprès de votre CAF ou grâce aux fiches conseil d’un site spécialisé. Je vous conseille par exemple ce dossier sur le contrat de travail des assistantes maternelles.

La PMI, le RAM ou même votre mairie vous seront également utiles pour obtenir la liste des assistantes maternelles de votre secteur géographique. Sans oublier le bouche à oreille et les recommandations de vos proches. Un petit détail qui a son importance : avant d’entamer votre recherche, réfléchissez à vos attentes et discutez-en en couple. Mettez-vous d’accord sur ce que vous attendez de votre future nounou, sa façon d’aborder l’éducation (et la votre, au passage, surtout s’il s’agit d’un premier enfant), l’environnement dans lequel vous souhaitez voir évoluer votre bébé, etc. Cela vous aidera à lister les questions que vous poserez ensuite lors des premiers entretiens avec les assistantes maternelles. Sans être non plus complètement psychorigide, vous aurez ainsi une idée des points non négociables et des sujets qui vous tiennent à coeur, de ce qui vous paraît indispensable ou au contraire secondaire.

Un premier contact téléphonique vous permettra ensuite d’effectuer une pré-sélection, en fonction des disponibilités des nourrices et des critères objectifs concernant la logistique, les horaires, etc. Vous pourrez alors rencontrer chaque candidate à son domicile, ce qui vous donnera déjà un bon aperçu de sa façon de travailler et du cadre dans lequel votre bébé sera amené à évoluer. C’est là que vous verrez si le courant passe avec l’assistante maternelle, et que vous pourrez lui poser toutes vos questions. Elle vous parlera également de ses habitudes, des autres enfants dont elle s’occupe déjà peut-être, et pourra vous détailler sa journée-type. A son tour elle pourra vous interroger sur vos attentes et s’intéresser à votre (futur) bébé. Comme vous, la future nounou a tout intérêt à se sentir en confiance et à s’assurer que vous vous entendrez bien. J’ai tendance à penser que sa façon de s’intéresser à votre famille sera justement ce qui pourra le mieux orienter votre choix. Encore mieux, si votre bébé est déjà né, vous verrez tout de suite si ça « collera » entre elle et lui ! N’hésitez pas à programmer plusieurs rencontres avant de valider définitivement votre décision.

A chaque étape du recrutement, mais aussi une fois la garde commencée, le dialogue sera toujours à privilégier. Si c’est primordial pour vous et votre enfant, ça l’est tout autant pour l’assistante maternelle. Toutes celles que j’ai pu rencontrer sont unanimes pour affirmer que la prévention des conflits passe avant tout par une bonne communication. Ce qui est de toute façon valable dans toutes les circonstances, et avec tout le monde !
Au-delà de ces conseils de bon sens, en cas de difficulté ou de doute, des sites comme Objectif Assistante Maternelle peuvent vous apporter une mine de conseils et répondre à toutes vos questions en ce qui concerne l’administratif et/ou le relationnel.

                                                                                                                                                                   Article sponsorisé

Diversification alimentaire : montrons-leur le bon exemple !

Diversification alimentaire : montrons-leur le bon exemple !

Lorsqu’on pense aux grandes étapes traversées par un bébé, la diversification tient une place importante. Bien nourrir nos enfants et leur donner de bonnes habitudes alimentaires dès le plus jeune âge, quel vaste programme ! Programme qui peut d’ailleurs vite se corser tant les jeunes parents sont souvent abreuvés de conseils, malheureusement pas toujours judicieux. Entre les « trucs » de belle-maman,  les conseils du médecin, l’avis de la nounou, ou les ouvrages pédiatriques qui divergent les uns des autres, pas toujours facile de faire son choix ! Le tout en jonglant avec un bébé qui boudera peut-être certains légumes, ne mangera pas beaucoup ou au contraire sera un véritable ventre sur pattes… Et je ne parle même pas des intolérances alimentaires, ni du choix purées maison / petits pots !

Chez nous tout ce qui concerne la nutrition est source d’intérêt et de réflexion, puisqu’il s’agit du secteur professionnel de Papa-des-Champs. Enfin, pour être exacte son travail c’est l’informatique, mais dans une société spécialisée dans le domaine de la médecine et plus particulièrement de la nutrition. Nous avons ainsi l’avantage d’être plutôt bien informés. Ceci  nous a peut-être parfois menés à être un peu tatillons, surtout avec notre premier enfant, mais à choisir on dira qu’il vaut parfois mieux être trop vigilant que pas assez ! Avec le deuxième enfant, comme pour tout le reste, on s’assouplit ! Bon, quoi qu’il en soit, même si notre alimentation n’est sans doute pas équilibrée à 100%, nous restons vigilants. Pas trop de gras, pas trop de sucre, et pas trop de produits industriels. Du bio si possible, plein de légumes et du fait maison la plupart du temps.

S’il est important pour nous de leur donner de bonnes habitudes nutritionnelles, apprendre à nos enfants à aimer manger est également l’ une de nos priorités. Aimer partager un repas en famille, prendre plaisir à goûter de nouveaux aliments, se sentir bien à table, à nos yeux tout cela est essentiel. Nous avons la chance de pouvoir prendre tous nos repas en famille, et dès que cela a été possible les enfants ont mangé avec nous. Avant même qu’ils puissent partager nos menus, ils étaient avec nous pendant les repas. A ce titre, les chaises évolutives nous ont toujours été très utiles, ainsi que le transat réglable en hauteur, qui leur permettait de zieuter dans nos assiettes avant même d’avoir des dents :-)

Comme dans chaque famille, il y a eu des phases plus difficiles que d’autres, et ce pour chacun de nos enfants. Poussin, lui, a tout de suite aimé manger et goûter à tout. Nous passions beaucoup de temps à cuisiner pour lui, puisque tout était fait maison, même les compotes ! Alors oui ça prenait beaucoup de temps mais le voir si heureux de manger compensait largement les soirées épluchage-mixage-pesage. Oui, j’ai longtemps pesé ses portions… Et oui, à partir de 14-15 mois nous avons continué les purées maison mais nous avons opté pour les compotes Babybio. C’était ça où mes mains décédaient d’eczéma… Un peu après son premier anniversaire il a eu quelques périodes pénibles où il boudait un peu la nourriture. Au départ à cause d’une bronchiolite pourtant pas bien violente mais qui lui a coupé l’appétit un moment, par la suite parce qu’il a compris qu’il avait là un excellent moyen de nous agacer. Globalement il a quand même toujours été plutôt facile à nourrir. Aujourd’hui il est un peu plus réfractaire à la nouveauté et se fait des fixettes sur certains aliments (comme par exemple les fils des poireaux ou certains poissons) mais disons que c’est de son âge. Il reste très gourmand de légumes et adore venir chiper des petits morceaux crus lorsqu’on prépare les repas !

Avec Belette, ça a été un peu plus compliqué.  Elle aussi à eu droit à du fait-maison (même les compotes au début, mais moins longtemps que son frère !) mais a très vite boudé les légumes pour se contenter des fruits et des yaourts. Entre  8 et 12 mois, nous avons franchement galéré pour la faire manger. Elle avait l’air de plutôt apprécier les légumes qu’on lui donnait, mais au bout de 3-4 cuillerées elle se bloquait net. Ça se finissait généralement avec un bib’ de lait, et elle se développait normalement, mais n’empêche que c’était un peu pénible à la longue. A priori ce n’était ni un problème de goût puisqu’elle avait l’air d’apprécier le début du repas, ni un problème d’appétit puisqu’elle finissait son lait et ses compotes. En parralèlle, elle était ravie de grignoter un peu de nos assiettes lorsque l’occasion se présentait. C’est après avoir testé plusieurs « trucs » (mixer plus ou moins les purées, lui laisser en morceaux bien cuits comme pour la DME – Diversification Menée par l’Enfant-, la faire manger avec les doigts, la faire manger en même temps que nous…) que nous avons trouvé la solution ! A partir du moment où Belette a eu dans son assiette exactement la même chose que nous, sous la même forme que nous, elle a mangé ! Au début j’avais franchement un doute quand au fait de manger tout en morceaux à tout juste 12 ou 13 mois, mais finalement ça n’a posé aucun problème ! Il a suffit d’adapter les quantités et de faire encore plus attention à l’équilibre des menus pour que ce soit raccord avec ses besoins et que ça roule. Aujourd’hui, Belette reste plus difficile que ne l’était son frère, et a un plus petit appétit, mais dans l’ensemble tout va bien. Elle aussi aime grignoter des morceaux de légumes crus et se goinfre d’épinards qu’elle attrape à pleines mains !

Toute cette introduction un peu longuette m’amène à vous montrer ce que j’ai trouvé la semaine dernière, dans la lettre des Vendredi Intellos :

Diversification alimentaire : Les bébés attendent le feu vert des parents

Lorsque je suis tombée sur cet article de Santé Log à propos de la diversification alimentaire, j’ai tout de suite été intéressée. Il décrypte une étude parue dans Psychological Science, qui suggère qu’en matière d’alimentation les bébés suivraient l’exemple donné par leurs parents :

[…]Après avoir vu un adulte mettre un morceau de légume dans sa bouche, les petits enfants identifient définitivement la plante comme une source alimentaire possible et sûre.

Ainsi, le fait que les comportements alimentaires des adultes induisent ceux de leurs enfants semble véritablement démontré. Bon, on s’en doutait un peu et je ne vois pas là une révolution scientifique, mais c’est toujours bien de voir que cette idée a été prouvée et validée. Cela ne peut qu’encourager les parents de jeunes enfants à être attentifs à leur propre alimentation et à leur façon de prendre leurs repas.

Les décisions « alimentaires » des petits enfants ne sont pas uniquement fondées sur l’apparence et une sorte de capacité de sélection naturelle, elles se nourrissent aussi de l’exemple de l’adulte.

Le choix d’un repas convivial à table, tous ensemble et dans la bonne humeur, semble ainsi la meilleure façon d’apprendre à nos enfants à bien manger. Si l’article parle essentiellement de la découverte de végétaux et de ce qui serait comestible ou non, nous pouvons supposer que le bon exemple est également de mise en ce qui concerne toute l’alimentation. Un bébé nourri seul dans son coin à un autre moment que le reste de la famille, des parents qui avalent un repas sans échanger un mot devant la télé allumée, des adultes qui ne mangent que des pizzas et des pâtes, voilà des situations qui ne faciliteront certainement pas l’épanouissement alimentaire de nos petits ! Sans pour autant devenir des ayatollah de la nutrition, il nous revient d’être un minimum attentifs à notre façon de faire. C’est aussi très chouette de partager un repas qui sort de l’ordinaire et de se régaler d’une soirée crêpes en famille, ou de faire un gâteau le mercredi après-midi, comme pour tout il faut savoir doser. Qu’il s’agisse de ce que nous mangeons ou de comment nous le mangeons, il faut juste avoir à l’esprit que c’est à nous de montrer l’exemple !

Sur ce, je vous souhaite un bon appétit !

Des bébés et des doudous

Des bébés et des doudous

Je fais partie des parents qui ont voulu imposer un doudou à leurs enfants. Ou du moins restreindre leur choix. Essentiellement pour qu’ils en aient un tout mignon, original ou rigolo, mais aussi pour éviter qu’ils se traînent à vie une peluche hideuse dénichée par Tata Paulette (dont le nom a été modifié, mais qui a quand même des goûts de chiottes !). A chaque grossesse Papa-des-Champs et moi avons donc consciencieusement choisi le futur compagnon de nos bébés. Ils ont été au pied de leur berceau dès la maternité, puis se sont rapprochés de leurs visages au fil des mois. Les enfants avaient d’autres doudous à attraper / tripoter / mâchouiller pendant la journée, mais uniquement celui de notre choix pour dormir, aller se promener ou se faire consoler.

Cette technique de sioux a parfaitement bien fonctionné avec Poussin. Je ne pourrais pas dire exactement à quel âge c’est arrivé, mais très vite il lui a fallut son doudou rat (Raronos pour les intimes) pour s’endormir. Il me semble que c’était vers 9 mois, au moment des angoisses de séparation, quand il a compris que sa maman et lui ne formaient pas qu’un et qu’il a eu besoin de se rassurer avec un objet transitionnel (Winnicott est mon ami !). Plus tard, Raronos lui a été indispensable quand il allait à la garderie, quand il était gardé par des proches, pendant les longs trajets en voiture, en cas de chagrin ou de coup de mou. A plus de 3 ans, Poussin se le traîne encore beaucoup à la maison et n’imagine pas dormir sans lui. Deux autres petites souris ont rejoint cette fine équipe pour les dodos il y a environ 1 an, mais le first doudou reste le rat rigolo ! Le pauvre bestiau est donc un peu abîmé (bon, ok, il a le nez et une oreille en chou fleur) et il pue, puisque bien sûr son petit propriétaire rechigne à le passer à la machine. Je vous laisse imaginer le drame que ça a été les 2-3 fois où il a vomi dessus…

Pour Belette les choses ne se sont pas passées comme ça. Elle n’a jamais été accroc au doudou chien qui partage son lit depuis toujours et qui répond au doux nom de Nonos (et là les plus fins connaisseurs reconnaîtront la marque de nos doudou en -os !). Dormir seule ne la dérangerait pas, puisqu’elle n’a jamais vraiment cherché à l’attraper ou le câliner au moment de s’endormir. Aucun autre doudou n’a par ailleurs obtenu ses faveurs. Même pas le double tout neuf de Raronos, acheté pour que son frère n’abîme pas l’autre en le traînant à la garderie et qu’il lui a donné, trop attaché qu’il est à l’original. « Indépendante du dodo » pourrait être la devise de Belette ! Enfin, indépendante c’est vite dit étant donné le nombre de fois où elle a fini la nuit dans notre lit… Ce qui est certain, c’est qu’elle est néanmoins très câline et ne perd pas une occasion de se lover dans nos bras ou d’embrasser les animaux dans les livres.

Il y a quelques semaines notre Belette a jeté son dévolu sur le Bébé de son frère. Elle le prenait dès qu’elle le pouvait et le serrait dans ses bras en répétant « kâââ », sa façon à elle de dire « câlin ». Elle aimait aussi beaucoup lui donner le biberon et le déshabiller. Evidemment ça embêtait un peu Poussin qu’elle prenne son bébé, surtout qu’elle était moyennement douce lorsqu’elle faisait du quatre pattes avec, lui raclant la tronche sur le sol au passage ! Il était donc temps d’offrir son premier bébé à notre Belette ! Même marque et même format que celui de son frère, avec des cheveux en plus. Une petite poupée de 30cm au corps souple facile à manipuler pour des petites mains de son âge. Dès qu’elle a reçu son bébé, Belette l’a câliné et adopté. Elle l’a tellement aimé qu’au moment de la mettre au lit, et donc de lui ôter son bébé des bras, elle s’est mise à hurler…

Nous étions un peu réticents à l’idée de faire dormir une belette de 14 mois avec une poupée qui a les mains et la tête « dures », et les premiers temps nous ne lui mettions pas directement dans les bras. La belette a donc été le chercher toute seule, pour le serrer fort dans ses bras ! Chaque fois que nous allions la voir dans son lit (on aime passer l’admirer un coup avant d’aller au lit, et changer sa couche au passage) elle avait son bébé dans les bras, et il n’avait pas l’air de la gêner. Depuis, elle l’enlace pour s’endormir et il fait donc office de doudou. Je ne sais pas si elle pourrait s’en passer, nous n’avons pas essayé. Elle hurle si on lui enlève ou si on la couche sans lui donner tout de suite (par exemple le temps d’aller chercher le bébé oublié dans un coin de sa chambre) mais si elle se couchait sans le voir je ne suis pas certaine qu’elle réalise vraiment. Ce qui est sûr, c’est qu’elle est toute mignonne ma Belette qui câline son Bébé !

Je suis vraiment douée (ou pas) pour les photos sur mobile avec un sujet qui gigote !

Je suis vraiment douée (ou pas) pour les photos sur mobile avec un sujet qui gigote !

On signe à la maison ! (Enfant et LSF)

On signe à la maison ! (Enfant et LSF)

Il y a quelques temps j’écrivais un premier article sur l’apprentissage de la langue des signes par les bébés : à retrouver ici.  Comme promis, je viens maintenant vous donner quelques nouvelles et vous raconter comment cela évolue chez nous !

Après une première tentative avec Poussin en son plus jeune âge, c’était donc au tour de Belette de découvrir les joies des signes et de la LSF. Je l’avais pressenti, elle est carrément réceptive ! Tout de suite elle a mis en action ses petites mains et a essayé de reproduire les signes que nous faisions. C’était impressionnant et vraiment encourageant ! En fait, à peine le premier article publié elle a commencé à signer, soit vers 11 mois. Au contraire de son frère qui avait mis un peu plus de temps à produire des signes mais qui du coup s’exprimait véritablement par ce biais-là, Belette était clairement dans l’imitation. Ses premiers signes ont été faits en miroir, elle nous voyait signer « encore » par exemple, et reproduisait notre geste. Elle n’était pas encore dans la communication, elle s’entraînait mais ne nous parlait pas encore. D’ailleurs, alors qu’au même âge Poussin commençait à dire quelques mots, Belette est beaucoup moins loquace. Elle avait commencé par dire papa puis maman de façon moyennement distincte il y a quelques mois, mais se contente maintenant du mot caca… (Et Mam’Mam’ quand elle est toute triste et qu’elle veut un câlin de sa maman d’amour !). En fait, elle utilise le même mot (caca) pour désigner plein de choses, seule son intonation varie. La classe! Selon le contexte et l’intonation, ça peut donc vouloir dire papa, coucou, câlin, ou le prénom de son frère. Comme le fait subtilement remarquer son frère : « elle dit caca pour tout ! »… Bref, tout ça pour dire que le langage et la communication évoluent différemment chez mes deux enfants, et que ceci doit très certainement expliquer le rapport différent qu’ils ont chacun avec la langue des signes.

Belette est ainsi entrée dans l’univers des signes en nous imitant, puis en signant certains mots, juste après les avoir entendus. Cela fait d’ailleurs un moment qu’elle se met à faire coucou avec sa main rien qu’en entendant le mot, ou qu’elle mime la comptine dès qu’elle entend « marionnettes ». Elle a ensuite véritablement communiqué avec nous, en signant toute seule ! Lors d’un goûter, Papa-des-Champs venait de lui faire manger un yaourt, il repose le pot vide, et boum elle signe « encore » ! Depuis, elle a appris de nouveaux signes. C’est simple, dès que nous signons, elle nous imite. Notamment lorsque nous introduisons de nouveaux signes, elle tente de les reproduire, plus ou moins efficacement. Puis elle se les approprie et les fait de manière spontanée  Là où Poussin prononçait toujours le mot qu’il était en train de signer (comme nous, en fait), Belette se tait (ou éventuellement elle dit « caca »…). Au fil des jours, elle communique de plus en plus avec nous, et ça nous plaît beaucoup ! Après le « encore », elle est maintenant capable de signer spontanément « c’est bon » (en se collant des grains de riz sur les narines !) et « caca » lorsqu’on change sa couche. Ce week-end j’ai également remarqué qu’à table elle a tendance à signer « pain » pour réclamer à manger, qu’il s’agisse de pain ou d’autre chose. Sachant que le pain est son met préféré et qu’avant même de signer elle savait nous en demander en gesticulant / grognant / criant, ça me paraît plutôt logique qu’elle associe « pain » et n’importe quel truc qui se mange et qui a l’air bon ! Cet enthousiasme de Belette pour les signes et la facilité avec laquelle elle semble utiliser ses petites mains nous motivent évidemment à poursuivre l’aventure !

Le second versant de notre motivation, c’est que notre Poussin est lui aussi hyper emballé par la langue des signes ! Il ne se souvenait pas l’avoir utilisée plus petit, mais il a très vite voulu nous imiter lui aussi. Tout de suite il s’est montré curieux et a repris les signes que nous faisions. Je l’avais dit dans le précédent billet, il n’a jamais été très « gestuel » et n’est pas spécialement à l’aise lorsqu’il s’agit de coordonner les mouvements de ses mains. Il est pourtant plein de bonne volonté et avec un peu de patience on arrive donc à lui apprendre des comptines mimées. Pareil pour les signes de LSF, même s’il est un peu brouillon au début, il parvient à néanmoins à faire des gestes qui ressemblent à quelque chose ! Poussin aime donc nous voir signer et il est ravi de participer à ce mode d’expression. Il a une bonne mémoire et il suffit de lui montrer un signe une seule fois pour qu’il se l’approprie et l’utilise de lui-même les jours suivants. Ce qui est encore plus sympa, c’est qu’il demande sans cesse à apprendre de nouveaux signes. Quotidiennement, il nous demande « comment on fait » pour tel objet ou tel mot. C’est là que le livre édité par Signe avec moi est pratique ! Je l’ai à portée de main, il me suffit de chercher dans l’index alphabétique et hop j’ai la réponse ! Bon, parfois le mot cherché ne s’y trouve pas (dernièrement nous avions besoin de « lessive » et « essence »), et je le cherche ensuite sur le net, ce n’est pas bien grave. A ce propos, si quelqu’un connaît une appli pour téléphone, je suis preneuse ! Ce qui est chouette c’est de voir Poussin se rendre compte qu’il existe un langage différent, une alternative à la communication verbale. Mine de rien, cela lui permet également d’entraîner sa motricité fine, d’apprendre à maîtriser ses gestes, à coordonner ses mouvements. Plusieurs fois, il a demandé à apprendre un signe que je ne connaissais pas et avant même que j’aille chercher une réponse, il a de lui-même proposé un signe. Et pas nécessairement farfelu, mais bien souvent cohérent et en lien avec la réalité, comme le sont souvent les signes « officiels » ! Il est aussi très fier d’apprendre un nouveau signe à son papa qui rentre du travail, ou à sa petite soeur.

Depuis quelques semaines, nous signons donc de plus en plus, et c’est vraiment agréable de voir toute la famille participer ! L’expérience m’emballe encore plus qu’il y a deux ans, où mon Poussin tout bébé avait un peu vite laissé tomber la langue des signes pour la parole. Encore une fois, nous réalisons que les expériences changent avec les enfants, que ce que nous avons vécu avec l »un sera totalement différent avec l’autre, et que ces variations de la parentalité sont extrêmement enrichissantes !