Archives mensuelles : septembre 2012

Imagination

Imagination

Chez nous, il arrive parfois qu’une souris d’ordinateur devienne un aspirateur, qu’un fauteuil se transforme en bateau, ou qu’une feuille de sopalin fasse office de serviette pour doudou…Trois cailloux sur une planche de bois, et voilà un barbecue ! Une touffe d’herbe coincée dans une feuille morte devient un sandwich, et une fleur Playmobil à l’envers fait une magnifique carafe. Les cubes de Lego se transforment en douche pour animaux, une caisse de jouets renversée peut servir de baignoire à poupée. Dans le bain, le thermomètre poisson plonge dans un gobelet dans un dynamique mouvement de va-et-vient, tel un goupillon qui laverait un biberon. A l’instant où j’écris ces lignes, une passerelle de bateau Playmobil se voit utilisée comme rabot… (Et oui, Papa-des-Champs le bricoleur est une énorme source d’inspiration !)

Finalement on a bien fait d'avoir la flemme de les ranger, ces vieux tréteaux...

Barbecue improvisé

 

Quand aucun objet ne ressemble assez à celui dont il a besoin,  qu’il n’a rien sous la main, il lui reste l’ultime recours, celui des objets fantômes.  Ainsi, aux côtés de la table à repasser et du fer « de grand », sont rangés ceux de Poussin. Ils sont bleu. Il les prend, pout pout pout, déplie sa table imaginaire, branche son fer irréel dans une prise qui n’existe pas, et hop hop hop il repasse son linge invisible, le plie consciencieusement puis le range.

Cette imagination, cette capacité de faire de rien un jouet, elle me fait rire et m’impressionne. Elle est naïve, innocente, naturelle. Jamais mon petit garçon ne se plaint de ne pas avoir le bon jouet, l’objet adéquat, il prend ce qu’il a et c’est très bien comme ça. Evidemment, ses yeux ont brillé et son sourire en disait long lorsque son papa lui a offert de nouveaux ustensiles pour sa petite cuisinière. Parce qu’avoir un vrai fouet pour faire des gâteau, et une vraie louche pour servir la soupe, c’est quand même génial !

J’aimerais trouver un juste milieu entre les « jouets d’imitation » et nos objets fantômes, qu’on ne tombe pas dans la sur-consommation de jouets mais que nos enfants ne jouent pas qu’avec du vide. Alors on essaie de garder un équilibre qui nous semble juste, selon nos valeurs, la taille de nos chambres, nos finances.

Je ne pense pas que l’imagination soit le propre de l’enfance. Mais il me semble qu’un esprit créatif se forge de bonne heure. Entraver une imagination naissante, c’est dommage et c’est d’une certaine façon ce qui mène au formatage. J’aimerais que mes enfants soient libres d’imaginer ce qu’ils veulent, comme ils le veulent, sans que je n’intervienne de trop. J’espère que leur faculté de créer à partir de rien et à transformer les objets se poursuivra longtemps. Ce rien invisible, non palpable, c’est leur création, ils l’ont fabriqué eux, et c’est énorme ! Et peut-être qu’un jour, le radiateur qui sert actuellement de machine à laver se transformera en vitrine de boulangerie, en cheminée ou en piano !

 

Chypre, nous voilà !

Chypre, nous voilà !

Et ben non, je ne vais pas vous annoncer un voyage à Chypre, même pas…

C’est juste que ce dimanche, Papa-des-Champs et moi-même fêtons nos 6 ans de mariage. Ce qui correspond aux noces de chypre… voilà, c’est tout !

Je ne vais pas vous parler de cet anniversaire, parce que d’une part j’imagine que ça ne passionnera pas les foules, mais aussi parce qu’on ne le fêtera pas particulièrement. Avant nos enfants, on se faisait un petit resto le 23 septembre ; depuis c’est un peu plus difficile de sortir, et on se contente d’un petit dîner juste à deux à la maison, une fois les enfants au lit. Bref, là n’est pas le sujet.

A l’occasion de cet anniversaire, j’ai repensé à une discussion à laquelle j’ai participé il y a quelques temps, avec des amies forumeuses. Pour résumer, nous parlions de ce que nous changerions de notre mariage. Parce qu’avec le recul, qu’il se compte en mois ou en années, nos goûts changent, notre expérience aussi, et puis bien sûr une fois le grand jour passé on se rend compte de ce qui n’a pas marché comme prévu.

Moi, je crois bien que je ne changerais rien.

Parce que ce jour là, le 23 septembre 2006, j’ai réellement vécu des moments extraordinaires. Le plus beau jour de ma vie ? Je ne sais pas… Je n’aime pas établir d’ordre dans ce que je vis, je ne fais pas de concours avec moi-même, et je n’ai pas envie de classer mes meilleurs moments. Si je devais me marier maintenant, évidemment, je ferais très certainement les choses d’une autre façon. Parce que nous n’avons plus le même âge, que nous avons des moyens différents, des goûts qui ont évolué, un entourage qui a changé. Mais il n’empêche que notre mariage, je l’ai aimé et que ce jour-là, tout nous a semblé si parfait !

J’ai aimé la petite salle, dans ce petit village, en pleine campagne. J’ai aimé voir notre déco toute simple, les bougies et le lierre que « les garçons » étaient allé ramasser le matin. J’ai aimé le repas, le service, parce que c’était bon et que les serveurs étaient attentionnés. J’ai aimé les photos prises par le frère de ma meilleure amie, la musique qu’on avait sélectionnée et dont il s’est occupé. J’ai aussi aimé ma coiffure, mes chaussures à-pas-cher qui ne m’ont pas fait mal aux pieds, mon bouquet de roses blanches, mon maquillage fait maison, nos alliances en or blanc et le riz dans nos cheveux.

Ce que j’ai le plus aimé, et ce que je ne changerais pour rien au monde, ce sont nos familles, nos amis, qui étaient là pour nous, avec tout leur amour.  Le moment où je suis arrivée devant cette minuscule mairie  et où j’ai vu tout ce monde, tous ces visages familiers mais que d’ordinaire je ne voyais pas ensemble, il était magique. Et même si depuis nous avons perdu de vue quelques amis, si nous nous sommes éloignés de certains membres de notre famille, ce jour là ils étaient là. Ils étaient les personnes les plus importantes de nos vies, et ils étaient là. Avec leurs sourires, leur bonne humeur, leur tendresse et leur bienveillance.

Il y a aussi eu ce regard. Plein d’amour et de fierté. Avec un soupçon d’incrédulité. Le regard de Papa-des-Champs, qui m’attendait devant la mairie, lui aussi. Celui qu’il avait déjà eu, des années auparavant, sur le parvis de notre lycée, juste avant que l’on s’embrasse pour la première fois. Ce même regard, je l’ai ensuite retrouvé en janvier 2010, puis en février 2012, alors que venaient de naître nos bébés. Il ne le sait pas, Papa-des-Champs, mais dans ses yeux j’arrive à voir s’il est heureux, s’il est ému ou s’il est fier. Et là il l’était.

Pour rien au monde je ne changerais ça. Parce qu’au fond on s’en fiche de la forme des fleurs, de la cuisson de la viande ou du rouge à lèvres qui ne tient pas. Ce qui reste, ce qui compte, c’est de se sentir soutenus, accompagnés, aimés. De voir les gens qu’on aime se rencontrer, se parler, se sourire. Non, vraiment, je ne voudrais rien changer !

Merci à ceux qui étaient là. Et bon anniversaire, mon Amour !

 

Petits pas pour devenir grand

Petits pas pour devenir grand

Indubitablement, mon petit Poussin devient un grand. Enfin non, il devient un petit garçon, plutôt. Ca n’a l’air de rien, mais un petit garçon c’est tellement différent du bébé tout chevelu qui est sorti de mon ventre il y a à peine 2 ans et demi ! Il a toujours une bouille à bisous, un petit ventre tout doux, un cou tout tiède que je ne me lasserai jamais de respirer… mais il faut se rendre à l’évidence, chaque jour il quitte un peu plus l’univers des bébés.

Je reste médusée devant la vitesse à laquelle l’autonomie s’acquiert entre 2 ans et 2 ans 1/2 (je schématise, parce que forcément il peut y avoir des variations !). Le langage, les gestes du quotidien, la propreté, la motricité… c’est incroyable tout ce qui évolue pendant cette période. Papas-des-Champs et moi-même sommes souvent abasourdis de découvrir toutes ces nouveautés que maîtrise dorénavant notre Poussin, alors que la semaine d’avant il en paraissait tellement loin.

Cette autonomie naissante, en plus d’être fascinante pour les parents, est souvent pratique. Un enfant qui sait mettre ses chaussures seul avant de partir se promener, ou qui nous aide à mettre la table, ça facilite le quotidien. Très souvent mon Poussin m’a sauvé la vie (rien que ça !) en allant me chercher une couche propre pour sa petite soeur, ou un mouchoir lorsqu’elle me régurgitait allègrement dans le décolleté ! J’apprécie aussi énormément de pouvoir discuter avec mon fils. Se promener en décrivant ce qui nous entoure, se souvenir ensemble des histoires qu’on a lues, parler de ce qu’on fera demain, de ce qui nous a fait rire la veille, c’est tout simplement excellent !

Pour que cette autonomie puisse se développer, il faut laisser faire, laisser essayer, et bien sûr laisser le droit à l’erreur. Parce qu’avant de savoir faire, il faut s’entraîner. Dit comme cela, ça paraît logique et naturel. Et pourtant dans la vraie vie ça ne l’est pas toujours. Nous manquons souvent de temps, nous n’aimons pas repasser derrière, et finalement ça peut être difficile de laisser un enfant faire seul. En devenant parent et en voyant mon fil grandir, j’ai compris que c’était nécessaire. Tant pis pour les tâches et les miettes ! J’allais écrire « tant pis pour le temps perdu » avant de me reprendre. Car non, ce n’est pas du temps perdu ! C’est le temps de l’apprentissage, c’est tout ! Il est parfois long, oui, mais en aucun cas il n’est perdu.

Il y a bien sûr des expériences à recadrer…« Non mon coeur, tu peux pas aider Papa à faire des découpes à la scie à onglet »… Mais on essaye vraiment d’aider notre petit garçon à devenir un peu plus grand.

-Même s’il fout de l’eau partout en se rinçant… (« Mais vise le fond, avec la poire de douche ! »)…

-S’il fait couler 10 litres d’eau pour nettoyer sa brosse à dents…(« Tu sais chaton, ça abîme la planète... »)…

-S’il faut acheter des chaussures à scratch (mais jolies quand même !) pour qu’il puisse les mettre tout seul…

-Même s’il pleut des céréales quand il décide de se servir seul…

-Même si on aurait le temps de prendre trois douches pendant qu’il enfile son pyjama…

-S’il écrase les biscottes en voulant les beurrer…

-Si sa couette fait plein de vagues sur son lit qui est censé être fait…

-Si ses piles de vêtements tanguent un peu dans les tiroirs de sa commode…Que ses mains propres sentent encore un peu le munster…Que ses cheveux gardent un petit épis… Et qu’il y a plus de miettes sur le sol que dans sa main quand il débarrasse…

Quelques petits ratés pour tellement de réussites, c’est si encourageant ! Chaque jour il progresse, il est fier de lui, et nous aussi ! Et on se dit que ça grandit décidément bien vite, ces petites bêtes là ! Alors on savoure, pendant qu’il est encore temps, les petits bisous sur son ventre tout doux, sa petite main dans la notre quand on se promène ;  et on entre à pas de loup dans sa chambre pour le regarder dormir, son doudou collé sur le nez.

Ce matin, c’était du pain grillé !

 

Ca m’agaaaaace !!!

Ca m’agaaaaace !!!

Aujourd’hui, il y a quand même pas mal de trucs qui m’ont agacée…

Je n’étais pas de mauvaise humeur, il ne m’est arrivé aucune grosse catastrophe, mais n’empêche qu’à plusieurs reprises j’ai eu envie de crier « putain mais ça m’agaaaace !!! » … Parce qu’il y a des journées pleines de petites choses pénibles. De petits bonheur aussi, certes, mais là j’ai envie de m’attarder sur le pénible.

Dans l’ordre, ça donne à peu près ça :

-Ce matin, lorsque je me suis habillée (j’avais pris ma douche la veille, pour gagner du temps avec les enfants) et que pendant ce temps-là Belette vociférait dans le couloir. J’avais pourtant laissé la porte ouverte, elle me voyait depuis son transat, je chantais La Souris verte à tue-tête et jouais à lui faire des coucous… Comme d’hab, en fait, et comme d’hab elle n’était pas contente. Je sais, c’est normal, c’est pas grave, ça passera (je suis multipare hein, quand même, je suis presque rodée, d’abord !). Bref, il n’empêche que c’est agaçant.

-Quand, une fois de plus, j’ai eu l’impression de parler à un mur alors que je m’adressais simplement à mon fils… « Chaton, mets tes sandales avant d’aller dehors », « Poussin, tes sandales ! », « Oh! tu mets tes sandales », « Eh Oh, je te parle, tes sandales ! », « REVIENS ICI ET METS TES SANDALES !!! ». Oui, je sais, ça aussi ça devrait passer (mais dans longtemps). Et quoi ? Moi aussi je sors dans le jardin en chaussons ? Oui, mais moi c’est pas pareil !

-La sieste de la Belette qui n’a duré que 45mn. Ce qui ne correspond en rien à 45mn de répit… Parce qu’une fois qu’elle est couchée, il faut encore coucher son frère, débarrasser la table, redonner un aspect potable à la cuisine, ranger le linge plié le matin, etc… Je me suis assise sur le canapé, j’ai lu 3 mails en buvant un café, et à peine ma tasse reposée, la Belette a couiné. Et elle n’a pas voulu se rendormir, elle a préféré hurler. Elle a retrouvé son calme dans mes bras… et puis elle s’est remise à hurler au moment je la posais dans son transat, en lui expliquant qu’elle n’avait pas beaucoup dormi et que ce serait bien de tripoter calmement quelques jouets pendant que Maman pianotait un peu sur son pc… Ca aussi ça passera (et dans quelques années je lui quémanderai des bisous !) mais encore une fois, sur le coup, c’est agaçant !

-Ramasser les petites flaques de gerbouille de la Belette sur le parquet ou sur le tapis de son frère, c’est agaçant. Encore plus quand elle a eu le temps de patauger dedans avant que puisse attraper de quoi nettoyer… Bon, il y en a quand même beaucoup moins depuis quelques semaines, et surtout ça se produit uniquement quand elle est sur le ventre, mes vêtements sont donc dorénavant épargnés ! Mais quand même !

-Les courriers de la sécu et de la mutuelle, qui ne se contentent pas juste d’enregistrer notre changement d’adresse, mais qui ont toujours besoin de plus de justificatifs…

-Poussin qui a hurlé comme un petit goret en essayant de me reprendre sa soeur des bras, et qui est revenu à la charge plusieurs fois, tout nu, alors que Papa-des-Champs l’entraînait vers la douche …Tout simplement parce qu’il n’avait pas pu l’attacher dans son transat… Ben oui, mais à ce moment-là le but des opérations était de la sortir du transat pour lui donner son biberon, pas de la saucissonner !

-Mes fringues qui ne survivent jamais à une journée passée avec les enfants. Outre les tâches de lait/bave/purée/morve/yaourt, il y a toujours un moment où mon jeans baille au niveau des genoux et tombe sur mes hanches, et où mon t-shirt ressemble à un chiffon informe… Quand ça arrive avant la mi-journée, c’est encore plus désespérant ! Dans mes rêves les plus fous, un jour je pourrai de nouveau porter des pantalons noirs chez moi… parce qu’il arrivera bien un moment où ça ne fera plus marrer personne que je me traîne par terre pour faire semblant de doucher des légo !

-Passer devant tous ces trucs pas rangés qui traînent dans le salon ou la cuisine, non pas par manque de place, mais simplement par flemme… Les cartons vides et aplatis à monter au grenier, la caisse de transport du chat, cette immonde boite en plastique remplie de matériel électrique planquée sous la table basse, des vis… Ah, et j’oubliais ce tas de vieux chiffons à moitié camouflés par le poêle ! Pour ceux qui n’auraient pas tout suivi, je précise que nous avons emménagé il y a moins d’un mois, et qu’en temps normal notre niveau de bordel bazar est nettement moins important !

Voilà, je crois que j’ai terminé ma petite liste pas totalement exhaustive !

Allez, je fais aussi un petit tour de mes petits bonheurs du jour, c’est trop tentant :

Ce matin, quand Belette siestait, que Poussin patouillait dehors dans un sceau d’eau et que j’ai pu étendre tranquillement du linge au soleil. Quand j’ai montré à mon Poussin que les graines de capucines plantées il y a une semaine commençaient à germer et à faire des feuilles. Quand on a reçu le dernier numéro de Picoti, et qu’on a pu le lire tranquillement alors que la Belette faisait un petit somme. Notre séance de câlins sur le canapé. Quand la Belette était toute contente de prendre son bain. Quand elle s’arrête de pleurer à la seconde où je la prends dans mes bras, sa petite tête toute douce blottie dans mon cou. Quand Poussin, après avoir longtemps observé le gros tracteur rouge de la ferme voisine, l’a vu se garer devant chez nous, et a pu longuement l’admirer pendant que Papa-des-Champs discutait avec l’agriculteur. Et puis aussi quand on a pu s’asseoir sur le canapé en amoureux, une fois nos deux petits monstres au lit !