Séjourner à la maternité avec son conjoint

Séjourner à la maternité avec son conjoint

Lors d’un précédent article, j’évoquais la possibilité offerte aux conjoints de séjourner dans certaines maternités. Comme je le disais, la maternité dans laquelle j’ai accouché de nos deux enfants propose cette option. Nous en avons profité et nous avons adoré. Ca valait bien un article !

Le concept : pour les parturientes en chambre individuelle, notre clinique proposait un lit de camp pour le papa (ou à la co-maman ;o) ). Il y avait également la possibilité de se faire monter deux plateaux repas dans la chambre. Et oui, chez nous on partage tout, même les potages filandreux et les yaourts aromatisés à la banane (yeurkk). Avant même que je sois enceinte, ce principe nous a complètement séduits (le lit pour le papa, pas les yaourts à la banane !) et nous a grandement incités à choisir cette maternité. En plus d’y avoir trouvé mon excellent gyneco, et quelques autres aspects importants pour nous.

Papa-des-Champs est resté avec moi jours et nuits pendant toute la durée de mon séjour après la naissance de Poussin, soit 5 jours complets. Il repassait à la maison pour nourrir le chat, faire un roulement de fringues, un peu de ménage ou quelques courses, et enfin parfois pour manger. Vous le savez maintenant, il n’est pas si parfait, le bougre trouvait parfois une bonne excuse pour louper le potage servi à 18h15… Honte à lui ! N’empêche que sa présence à la maternité a été réellement bénéfique pour nous trois. Nous avons pu vivre ensemble dès l’instant où nous avons été une famille, et ça c’est énorme ! En plus de pouvoir participer à tous les soins et visites médicales il a pu tout de suite avoir pleinement conscience de la nouvelle vie qui nous attendait. Il a tout de suite été dans le bain des pleurs et des nuits difficiles, mais il a également d’emblée pu profiter des dodos en position grenouille de son fils contre lui, et ça c’est quand même bon ! Tout ceci, même en ne venant que la journée, tout conjoint le découvre aussi, et heureusement ! Cela lui a quand même évité les nuits seuls à la maison à cogiter, à se demander comment on allait, si je m’en sortais, si son bébé allait bien. S’il voulait bien sortir de sa cachette et honorer ce blog de son premier commentaire, il pourrait même venir lui-même raconter cette expérience qu’il a beaucoup aimée (allez vas-y dis leur !!!). Pour en revenir au lien père-enfant dont je parlais l’autre jour, j’imagine que pour un papa ayant eu du mal à se plonger dans la grossesse de sa compagne, qui a du mal à imaginer le côté concret du bébé à venir, séjourner à la maternité doit être sacrément bénéfique.

Du côté des mamans, avoir son conjoint avec soi le jour mais aussi et surtout la nuit dès la maternité, c’est un bonheur sans nom ! En ce qui me concerne, après la naissance de Poussin, c’était tout simplement indispensable. Après une grossesse idyllique, j’ai eu un accouchement parfait : 4h à peine entre la 1ère contraction et l’expulsion, pas de péridurale, des douleurs intenses seulement sur la dernière 1/2 heure, 3 poussées et c’était plié, pas d’épisio ni de déchirure, un poussin de 3,9 kg en pleine forme, et voilà ! Enfin pas vraiment voilà, parce qu’ensuite il y a eu la bonne blague du placenta qui ne se décrochait pas (la révision utérine à vif c’est tellement bon que j’y ai aussi eu droit pour Belette), et que j’ai perdu pas mal de sang. Pas bien grave mais ça m’a valut une anémie assez importante et jusqu’au surlendemain j’ai eu du mal à rester debout sans avoir des étourdissements. La présence de Papa-des-Champs  la nuit m’a donc été d’une grande aide. Evidemment j’aurais pu solliciter l’aide d’une puéricultrice ou d’une infirmière pour changer les couches de mon bébé ou pour m’accompagner dans mes déplacements jusqu’à la salle de bain, mais d’une je n’aurais peut-être pas osé, et surtout je trouvais ça plus sympa que ce soit le papa qui s’occupe de son bébé quand j’étais trop vaseuse. La seconde joyeuseté de nos premiers jours avec Poussin, ce fut mon allaitement magistralement foireux. Un bébé qui hurlait de faim, mais qui hurlait aussi quand on l’approchait d’un sein, qui tétouillait 5 secondes avant de s’endormir ou de bouger frénétiquement la tête en faisant des bruits de mouette, une montée de lait qui n’est jamais venue… Le truc pas du tout anxiogène ! Encore une fois heureusement que Papa-des-Champs était là ! Non pas qu’il soit conseiller à la Leche League ou marabout, mais il était là pour me soutenir, pour m’aider à placer correctement Poussin et à mettre en oeuvre les conseils des puéricultrices, et bien sûr je pouvais pleurer dans ses bras à 3 heures du mat’ quand j’avais juste l’impression d’être une serpillière.

Dans les moments plus agréables aussi c’était chouette d’être à deux, évidemment. Parce qu’au delà du premier jour où j’ai failli m’évanouir sous la douche et de mon allaitement tout pourri, nos premiers moments en famille ont été formidables. Ricaner ensemble devant un plateau repas immonde, rire de se faire asperger de pipi en pleine nuit, se réveiller à deux pour admirer le plus joli petit truc du monde encore endormi à côté de nous, se serrer fort dans les bras l’un de l’autre au beau milieu de la nuit, et se rendre compte de ce qu’on vient d’accomplir… Ce sont des instants précieux qui ont permis de cimenter un peu plus notre couple et notre famille.

Après la naissance de Belette, j’étais plutôt en forme (pas d’anémie, toujours pas de points de suture) et en tant que multipare je me suis sentie beaucoup plus à l’aise avec mon bébé que lors de mon premier séjour. Papa-des-Champs venait nous rendre visite en journée, la plupart du temps avec Poussin, mais la nuit nous avons préféré qu’il reste à la maison avec notre fils. Petit Poussin ayant déjà à gérer l’absence de sa maman et l’arrivée de sa petite soeur, il nous semblait plus judicieux qu’il puisse conserver quelques repères en passant le plus de temps possible avec son papa. Mon séjour à la maternité s’est très bien passé même si je n’avais qu’une hâte : retrouver mon petit garçon ! J’avoue néanmoins que les soirées et les nuits m’ont semblé longues et que j’avais une grosse boule dans la gorge à partir de 18h. Un autre détail tout bête, mais qui sur le moment à son importance. A la maternité, j’aime bien prendre ma douche le plus tôt possible, histoire d’être toute propre quand la sage femme passe vérifier mon utérus et mes saignements (oui, j’aime le glamour moi aussi !), et d’être présentable pour aller donner le bain de mon bébé à la nursery.  Lors de mon premier séjour, je pouvais prendre ma douche tranquillement dès la fin du petit dèj’, en laissant mon Poussin à son papa. La seconde fois, il me fallait déjà attendre (et être sûre) que ma Belette dorme paisiblement dans son berceau, que je faisais ensuite rouler jusqu’à la salle de bain (vous avez dit parano ?). Je devais me dépêcher pour être disponible le plus vite possible en cas de réveil de la Belette, et bien sûr faire attention de ne pas l’éclabousser, parce qu’évidemment il n’y avait ni porte ni rideau de douche… Le lot de la plupart des femmes à la maternité certes, mais ce n’est pas parce que c’est pénible pour nous toutes que nous devons nous en satisfaire ! Bref, tout ça pour dire qu’un papa à la maternité c’est pratique et c’est rassurant !

La possibilité d’ouvrir le séjour au conjoint est assez rare dans les maternités françaises (pour l’étranger je n’en sais fichtre rien, je n’ai pas pris le temps de regarder) et je suis persuadée qu’il faudrait vraiment développer cette option. En terme de coût, cela ne représente pas grand chose d’ajouter un lit de camp et des draps dans une chambre… Dans la maternité où j’ai accouché, j’admets que le prix pouvait rebuter certaines familles modestes et sans prise en charge mutuelle. Pour faire clair, il s’agissait d’une clinique sans dépassement d’honoraires (ni pour l’obstétricien ni pour l’anesthésiste), seules les chambres simples étaient payantes (60€ ), avec un supplément de 12€ par nuit pour le lit supplémentaire. Un budget pas forcément évident pour tout le monde, donc. J’imagine cependant que le système pourrait être facturé beaucoup moins cher puisqu’il ne demande pas un investissement faramineux. En plus d’offrir aux nouveaux parents la possibilité de profiter dès le départ d’une vie de famille, et de favoriser la naissance des liens affectifs, cela permettrait également de soulager le personnel soignant. Sans que le conjoint ne remplace un professionnel évidemment, mais pour accompagner une maman chancelante jusqu’aux toilettes, pour changer un bébé si la maman connaît des suites de couche difficiles, ce genre de petits gestes tout simples, cela ferait gagner du temps à tout le monde. Ça permettrait également d’anticiper le retour à la maison, de passer le relais plus efficacement à un papa qui pourrait sinon se retrouver vite dépassé avec un nouveau-né à gérer et une compagne pas totalement remise. Eviter les coups de blues nocturnes de la jeune accouchée, en lui permettant de compter tout de suite sur son conjoint, c’est bien aussi. Cela peut bien évidemment ne pas convenir à tous les couples, et il ne s’agit pas d’imposer un séjour familial à tout le monde, mais que chacun puisse avoir le choix me semblerait une bonne chose.

 

14 Responses »

  1. C’est vrai que cette possibilité de passer la totalité du séjour à la maternité avec Maman-des-Champs et Poussin était vraiment une super expérience, à tous points de vue !
    Après les quelques heures passées en salle de travail puis en salle d’accouchement, c’était une évidence pour moi que de rester avec eux. J’ai ainsi pu profiter au mieux de ces quelques jours et courtes nuits pour découvrir mon petit garçon, aider Maman-des-Champs à prendre le rythme au quotidien, et la soutenir aussi dans les moments un peu plus difficiles.
    Le problème des repas immondes peut être réglé soit par la fuite pure et simple à l’heure des repas (exemple : »J’ai une machine à faire. »), soit, encore mieux, en partant en mission direction le traiteur chinois le plus proche pour faire rentrer discretos – et à la barbe du mec de la sécurité – des trucs gras ou cuits à la vapeur, voire un kébab ou du mac’Do pour les plus affamés et téméraires (attention quand même, la sage-femme qui rode dans les couloirs le soir a l’odorat fin !! )
    Bref, je conseille vraiment de prendre cette option si la possibilité se présente, et si poser quelques jours de congés au pied levé dès le jour de la naissance est possible.

    Papa-des-Champs (qui reviendra à l’occasion …)

  2. Article d’autant plus intéressant pour nous puisqu’on va bientôt être confrontées à la situation. Pour moi ça a tout de suite été une évidence que je voulais être présente la nuit à la maternité. Puis j’en ai parlé avec des amis qui avait accouchés peu de temps avant et qui ne le conseillaient pas. Ils n’avaient eux-même pas fait ce choix. Du coup je me posais des questions mais vu mon envie d’en louper le moins possible, et ton article qui confirme que ça vaut le coup, je garde mon idée de base ! Enfin en espérant que la maternité le permette…

    ps: dis papa-des-champs, tu pourrai pas faire en sorte qu’on reçoive un mail quand on répond à nos commentaires ? Ca serait drôlement pratique ! ;)

    • Je suis curieuse de connaître les arguments de ceux qui ne le conseillent pas ? Surtout sans l’avoir testé…
      Si vous en avez la possibilité, vraiment foncez ! Et puis si vous vous rendez compte que ça ne vous convient pas, vous n’êtes pas obligées de passer toutes les nuits ensemble. Ca peut parfois être difficile de partager autant d’intimité dans un tout petit endroit, mais ça après c’est selon chaque couple. Pour nous ça n’a pas posé de problèmes, c’était un moment si particulier que le plus important était de pouvoir être ensemble même si après on a aussi apprécié de se retrouver chez nous avec plus d’espace ;)

      Je croyais que Papa-des-Champs avait déjà fait la modif’, ben je vois que non :D Hein ? Oui je pourrais me bouger et le faire seule, mais il manie la souris tellement mieux que moi :)

  3. Mon amoureux n’a pas dormi avec nous (mais depuis, des amis ont eu un bébé dans la même maternité et il a pu rester une nuit sans repas pour 8€). La première nuit, il valait mieux qu’il rentre se reposer, vu la nuit blanche de la veille. Ensuite, sa famille est arrivée et logeait à la maison donc ça aurait été difficile de revenir pour la nuit. En revanche il venait dès la fin de matinée, allait nous acheter à manger (le plateau était vraiment immonde) et passait la soirée avec nous. Il a assuré. Et c’était bien :)
    Et puis ça a été vite, accouchée le vendredi soir, sorties le lundi matin.
    Pour ce qui est des jours, Papa-des-Champs, je croyais que les 3 jours pour naissance étaient quasi-automatiques, sinon c’est pas juste…

    • Je pense aussi qu’à part de très rares exceptions les 3 jours sont autorisés pour tout le monde.
      Ton séjour a été rapide pour un premier ! Pour Poussin accouchement le jeudi à l’aube et retour à la maison le mardi suivant. C’est super long mais vu comme on se sentait perdus avec l’allaitement difficile et un bébé qui ne reprenait pas de poids, c’était rassurant.
      Papa-des-Champs n’a pas pu rattraper sa nuit blanche mais comme moi non plus ce n’était que justice ;o)

  4. Je suis tout à fait d’accord avec cet article puisque je l’ai « vécu »!
    Mon mari a dormi à la maternité avec moi et je dois dire que cela m’a apporté un soutien énorme!!! Nous avions déjà prévu qu’il ferait cela mais c’était avant de savoir que notre puce serait prématurée de 2 mois. La présence du papa a donc été d’une grande aide lorsque ma puce retournait en service néonat la nuit.
    J’ai ri parce que mon petit mari rentrait aussi à la maison nourrir les chats et changer les habits!

    • J’imagine que le soutien du papa la nuit a du être vraiment appréciable dans cette situation !
      La lessive et les chats, le point commun de tout nouveau papa :)

  5. Je pensais que c’était impossible d’interdire un lit de camp pour les conjoints.
    Je viens d’aller vérifier sur un site pour les deux maternités choisies par nos soins et à Necker, c’est possible (33€ la nuit, et oui, c’est Paris ! C’est pas du 8€/nuit :) et je ne pense pas que le repas soit compris)
    Quant aux Bluets, rien de précisé… bizarre… Nous verrons mais je pense que c’est possible !

    Mais peut-être est-ce seulement possible pour les chambres individuelles et je ne sais pas si je préfère être en chambre indi ou à deux.

    Nous demanderons…

    Si Juliette préfère rester, qu’elle le fasse mais pour autant, je ne sais pas si je ne préfère pas qu’elle garde ses congés pour la maison quand il n’y aura plus de professionnels pour nous aider…

    • Je pensais au contraire que c’était rare, parce qu’avant de voir que ça existait dans la nôtre je connaissais pas du tout ce système. Mais ça évolue certainement.
      Par contre ça me semble difficile dans les chambres double oui, au niveau de la place et puis pas forcément évident d’imposer son(a) conjoint(e) à sa voisine de chambre.

      Et oui, se garder des jours pour le retour à la maison me semble indispensable également !

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