Archives mensuelles : mai 2013

Des bébés et des doudous

Des bébés et des doudous

Je fais partie des parents qui ont voulu imposer un doudou à leurs enfants. Ou du moins restreindre leur choix. Essentiellement pour qu’ils en aient un tout mignon, original ou rigolo, mais aussi pour éviter qu’ils se traînent à vie une peluche hideuse dénichée par Tata Paulette (dont le nom a été modifié, mais qui a quand même des goûts de chiottes !). A chaque grossesse Papa-des-Champs et moi avons donc consciencieusement choisi le futur compagnon de nos bébés. Ils ont été au pied de leur berceau dès la maternité, puis se sont rapprochés de leurs visages au fil des mois. Les enfants avaient d’autres doudous à attraper / tripoter / mâchouiller pendant la journée, mais uniquement celui de notre choix pour dormir, aller se promener ou se faire consoler.

Cette technique de sioux a parfaitement bien fonctionné avec Poussin. Je ne pourrais pas dire exactement à quel âge c’est arrivé, mais très vite il lui a fallut son doudou rat (Raronos pour les intimes) pour s’endormir. Il me semble que c’était vers 9 mois, au moment des angoisses de séparation, quand il a compris que sa maman et lui ne formaient pas qu’un et qu’il a eu besoin de se rassurer avec un objet transitionnel (Winnicott est mon ami !). Plus tard, Raronos lui a été indispensable quand il allait à la garderie, quand il était gardé par des proches, pendant les longs trajets en voiture, en cas de chagrin ou de coup de mou. A plus de 3 ans, Poussin se le traîne encore beaucoup à la maison et n’imagine pas dormir sans lui. Deux autres petites souris ont rejoint cette fine équipe pour les dodos il y a environ 1 an, mais le first doudou reste le rat rigolo ! Le pauvre bestiau est donc un peu abîmé (bon, ok, il a le nez et une oreille en chou fleur) et il pue, puisque bien sûr son petit propriétaire rechigne à le passer à la machine. Je vous laisse imaginer le drame que ça a été les 2-3 fois où il a vomi dessus…

Pour Belette les choses ne se sont pas passées comme ça. Elle n’a jamais été accroc au doudou chien qui partage son lit depuis toujours et qui répond au doux nom de Nonos (et là les plus fins connaisseurs reconnaîtront la marque de nos doudou en -os !). Dormir seule ne la dérangerait pas, puisqu’elle n’a jamais vraiment cherché à l’attraper ou le câliner au moment de s’endormir. Aucun autre doudou n’a par ailleurs obtenu ses faveurs. Même pas le double tout neuf de Raronos, acheté pour que son frère n’abîme pas l’autre en le traînant à la garderie et qu’il lui a donné, trop attaché qu’il est à l’original. « Indépendante du dodo » pourrait être la devise de Belette ! Enfin, indépendante c’est vite dit étant donné le nombre de fois où elle a fini la nuit dans notre lit… Ce qui est certain, c’est qu’elle est néanmoins très câline et ne perd pas une occasion de se lover dans nos bras ou d’embrasser les animaux dans les livres.

Il y a quelques semaines notre Belette a jeté son dévolu sur le Bébé de son frère. Elle le prenait dès qu’elle le pouvait et le serrait dans ses bras en répétant « kâââ », sa façon à elle de dire « câlin ». Elle aimait aussi beaucoup lui donner le biberon et le déshabiller. Evidemment ça embêtait un peu Poussin qu’elle prenne son bébé, surtout qu’elle était moyennement douce lorsqu’elle faisait du quatre pattes avec, lui raclant la tronche sur le sol au passage ! Il était donc temps d’offrir son premier bébé à notre Belette ! Même marque et même format que celui de son frère, avec des cheveux en plus. Une petite poupée de 30cm au corps souple facile à manipuler pour des petites mains de son âge. Dès qu’elle a reçu son bébé, Belette l’a câliné et adopté. Elle l’a tellement aimé qu’au moment de la mettre au lit, et donc de lui ôter son bébé des bras, elle s’est mise à hurler…

Nous étions un peu réticents à l’idée de faire dormir une belette de 14 mois avec une poupée qui a les mains et la tête « dures », et les premiers temps nous ne lui mettions pas directement dans les bras. La belette a donc été le chercher toute seule, pour le serrer fort dans ses bras ! Chaque fois que nous allions la voir dans son lit (on aime passer l’admirer un coup avant d’aller au lit, et changer sa couche au passage) elle avait son bébé dans les bras, et il n’avait pas l’air de la gêner. Depuis, elle l’enlace pour s’endormir et il fait donc office de doudou. Je ne sais pas si elle pourrait s’en passer, nous n’avons pas essayé. Elle hurle si on lui enlève ou si on la couche sans lui donner tout de suite (par exemple le temps d’aller chercher le bébé oublié dans un coin de sa chambre) mais si elle se couchait sans le voir je ne suis pas certaine qu’elle réalise vraiment. Ce qui est sûr, c’est qu’elle est toute mignonne ma Belette qui câline son Bébé !

Je suis vraiment douée (ou pas) pour les photos sur mobile avec un sujet qui gigote !

Je suis vraiment douée (ou pas) pour les photos sur mobile avec un sujet qui gigote !

Chachon

Chachon

Chachon est le cinquième membre de la famille ; petit, poilu, roux et à quatre pattes. Dans la vraie vie il a un vrai prénom, mais comme pour nos enfants, nous sommes adeptes du multi-surnoms en ce qui concerne notre chat. Et puis Chachon est un peu notre bébé lui aussi.

Chachouillon est arrivé chez nous il y a 7 ans, un beau jour de mai 2006 (en ce temps-là il faisait beau au mois de mai !). Il avait à peine plus de deux mois, il n’était qu’une petite boule de poils tenant dans une main, et on l’a tout de suite aimé fort. Oui, je suis un peu siphonnée et j’ai tendance à parler de mon chat comme je parlerais d’un enfant… Et comme je suis même complètement  à la ramasse, je vais souvent  jusqu’à penser que Chachon a éveillé en moi la fibre maternelle ! A une époque où je ne songeais pas encore à devenir mère, et où la maternité était pour moi très abstraite et lointaine, il m’a montré que j’étais capable d’agir et d’aimer en maman. Et ça peut paraître idiot, mais quelque part je crois que ça m’a rassurée.

 

Tout petit mignon chat tout doux !!!

Jamais je n’avais eu de « gros » animal avant lui, et même si j’aimais bien les hamsters, poissons ou souris que j’ai eu avant (et le lapin aussi, même s’il était bien gratiné !) c’était quand même très différent. Si je devais analyser tout ceci, je dirais que c’est très certainement l’effet « sans cage » qui change tout. Pour Chachon, d’emblée nous avons eu des sentiments particuliers, nous avons été très protecteurs et nous avons cherché à faire pour le mieux. Encore mieux qu’avec les autres animaux. Je dis nous parce que Papa-des-Champs est aussi cinglé que moi et que lui aussi éprouve beaucoup de tendresse pour son petit chat. Même si tout à l’heure il avait bien envie d’en faire de a chaire à saucisse quand il a découvert que notre adorable félin avait ch** dans le potager !!!

Avant d’adopter Chachon nous savions que nous l’aimerions, bien sûr, mais peut-être pas à ce point. On ne se doutait pas qu’on serait si angoissés avant son premier vaccin, que nous serions soucieux avant de le faire garder pour la première fois, ou que nous passerions dès heures à nous inquiéter pour lui en cas de maladie. La première fois qu’il a été malade (et la seule d’ailleurs) j’en pleurais et c’est au bord de l’affolement que j’appelais le premier véto des pages jaunes pour lui demander conseil. Sans parler de la journée atroce et pleine d’angoisse que j’ai passée alors qu’il se faisait castrer à la clinique vétérinaire. J’avais eu beaucoup de mal à m’endormir la veille, au moment de le laisser sur place je n’en menais pas large, et je m’inquiétais de l’imaginer triste en se retrouvant seul dans un endroit inconnu. Encore une fois le parallèle avec les enfants est flagrant… Enfin sauf pour la castration, hein, rassurez-vous !

 

En bonne compagnie, pas du tout blasé !

En bonne compagnie, pas du tout blasé !

Mon Chachon, comme mes petits humains, est super doué pour les bêtises pénibles ! Je me souviens de sa première année, la plus riche en bêtises… Les massacres au sopalin qu’il faisait dès qu’on oubliait de planquer le rouleau (il le déroulait et émiettait tout, partout, ce qui est quand même un vrai bonheur à nettoyer en rentrant du boulot…), les briquets qu’il planquait sous le canapé (pour nous empêcher de fumer, brave bête !), sa manie de mordiller nos lacets, les tunnels qu’il creusait sous le plaid de notre vieux canapé… Il s’est bien assagi avec le temps mais n’est jamais contre un trempage de pattes dans l’eau des toilettes dès que l’occasion se présente, ou un vautrage-déposage de poils sur notre lit si on oublie de fermer la porte.

Evidemment la comparaison chachon-enfant est à prendre au second degré et il va sans dire que l’amour que nous portons à nos bébés est infiniment plus profond ! Mais Chachon fait bel et bien partie de notre famille. A sa façon, il est le premier petit être innocent dont nous avons eu la responsabilité, le premier à nous avoir fait rire ou à nous agacer, et le premier à m’ignorer totalement quand je lui dis d’arrêter…

Notre Chachon a ça de commun avec Poussin et avec moi qu’il est plutôt méfiant et froid au premier abord (bon, lui il crache quand un inconnu veut l’approcher de trop près, nous non !) mais il est adorable et câlin dès qu’il se sent en confiance :-D

Chachouillon, c’est le meilleur ! En quelques années il est passé de chat d’appartement solitaire à matou de la campagne bonne patte avec les enfants, et il a su garder son pelage tout doux ! Je suis même très souvent impressionnée par sa patience et de son self-control avec les enfants, qui sont parfois un peu brusques même si sensibilisés à « faire doucement » et à ne pas insister si le chat n’est pas d’humeur câline. Autre particularité de notre félin ex-citadin, il adore nous suivre en promenade ! Très souvent il fait le tour du hameau avec nous et nous suit lorsqu’on se promène à pieds, ce qui fait rire chaque personne que nous croisons.

Bref, mon Chachon, on t’aime !

 

Au coin du feu, à la campagne, une vraie vie de chat !

(silence) Ça pousse !

(silence) Ça pousse !

J’en avais parlé par là, nous nous sommes lancés dans l’aventure du potager en carré. Il y a quelques jours nous y avons repiqué nos semis, et en parallèle les graines que nous avions plantées en pleine terre ont commencé à bien pousser ! Ca commence à ressembler à quelque chose et c’est vraiment encourageant, aussi bien pour les petits que pour les grands ! Notre potager est donc composé de carottes, oignons, courgettes (longues et rondes), concombres, potirons, radis, salades, tomates (des tomates cerise, des St Pierre et des Marmande). Quelques herbes aromatiques en pots viennent compléter tout ça. Un peu plus loin, à côté de framboisiers qui étaient déjà là, nous avons également repiqué quelques plans de fraisiers qui commencent déjà à fleurir. Il n’en fallait pas plus à mon bonheur !

 Potager

En fin de semaine dernière, nous avons récolté nos premiers radis ! Poussin m’a bien aidée, il était ravi de les ramasser et de les installer précautionneusement dans un petit panier. Je pense que j’étais aussi émerveillée que lui de voir concrètement le résultat de notre jardinage ! Nous avons tout de suite été en rincer un ou deux pour les goûter. Verdict : excellents !

Les radis

Nous en avons mangé le soir-même, et ce petit rigolo de Poussin a tellement aimé qu’il a ressorti le bol de radis le lendemain matin au petit dèj… Il en a finalement mangé un avant d’enchaîner sur les tartines ! Oui, cet enfant a des goûts particuliers en ce qui concerne les légumes. Un jour je vous raconterai peut-être comme il adore grignoter un haricot vert surgelé chaque fois que je sors le sachet du congel, et comme il me réclame toujours une rondelle de courgette crue quand j’en épluche…

Enfin, je vous montre la cabane des enfants, tout simplement nichée sous le feuillage d’un saule ! Poussin s’y installe souvent (en ouvrant sa porte imaginaire !) pour y cuisiner feuilles, bouts de bois et pâquerettes, et nous avons prévu d’y installer deux rondins en guise de chaises. En attendant, Poussin et moi l’avons agrémentée de quelques fleurs. Il nous restait quelques œillets d’inde, que nous avions plantés à côté des pieds de tomates afin d’en éloigner d’éventuels pucerons (les œillets attirent les pucerons qui foutent ainsi la paix aux tomates), bref nous avons profité du rab pour décorer un peu la cabane.

Il n'a pas encore tout son feuillage d'été !

Il n’a pas encore tout son feuillage d’été !

Patients de Grand Corps Malade

Patients de Grand Corps Malade

A la base, le slam, c’est pas spécialement mon truc. Autant dire que je connais donc très très mal l’oeuvre de Grand Corps Malade. Je me souviens avoir écouté son 1er album il y a un petit paquet d’années (quand c’est sorti) et avoir néanmoins reconnu que ses textes étaient bien écrits. Le rythme m’emballait moins, mais je reconnais ses mots comme étant percutants et poétiques. Mais voilà, je ne suis pas allée plus loin dans l’écoute de cet artiste que j’ai d’ailleurs trouvé agréable et plaisant les quelques fois que j’ai pu l’apercevoir à la télé ou l’entendre à la radio.

Il y a quelques mois, j’ai su qu’il avait écrit un livre et j’en ai entendu de plutôt bonnes critiques à la radio. Je m’étais dit que ça pourrait être l’occasion de lire ses mots et de les apprécier différemment qu’en version slam. Et puis ça m’est un peu sorti de la tête, et j’ai lu pas mal d’autres bouquins depuis cet automne. La semaine dernière, j’ai lu l’article de Mère Bordel qui évoquait sa rencontre avec Grand Corps Malade, et comme je terminais juste le livre que j’étais en train de lire, j’ai tout de suite acheté Patients en version e-book. Et je l’ai dévoré en quelques heures !

Pour résumer, Patients retrace la première année de Fabien (Grand Corps Malade) en centre de rééducation, après l’accident qui l’a rendu paralysé à 20 ans. En prose, il évoque la vie quotidienne de ce centre où se croisent les destins d’accidentés, leurs doutes ou leurs espoirs, leur quotidien, leur façon de réapprendre à utiliser leurs corps mais aussi de réapprendre à vivre, et bien sûr son évolution personnelle au sein de cet univers si particulier. Le texte oscille entre émotion et humour, réflexion et légèreté. Il nous montre également, sans fard, la réalité d’un centre de rééducation, son fonctionnement, le quotidien des malades et toutes leurs difficultés.

Quant au récit en lui-même, j’ai beaucoup aimé aussi. Grand Corps Malade parvient facilement à nous faire entrer dans son univers et dans la criante réalité du centre de rééducation, mais toujours avec pudeur. Il arrive à nous faire partager ses pensées assez intimes et les soins qu’il a reçu, mais sans jamais tomber ni dans le pathos ni dans le trash. A aucun moment on a l’impression d’être dans le voyeurisme ou la curiosité malsaine (c’était une de mes craintes avant d’entamer ma lecture). Et pourtant ce livre a le mérite de faire découvrir un univers très peu connu, et d’évoquer le handicap avec franchise et réalisme. Il tend à faire tomber certaines idées reçues et surtout à passer outre le handicap pour s’intéresser à l’humain, mais sans aucune mièvrerie ou sentimentalisme de bas étage. Encore une fois, justesse est le maître mot du roman !

Vous l’avez compris, j’ai bien aimé ! C’était bien agréable de lire un roman sans prétention, emprunt de simplicité et de maturité. Je l’ai dit, je connais très mal Grand Corps Malade mais du peu que j’ai pu l’entendre en interview, il m’a semblé simple, lucide et sincère, et cette image colle parfaitement avec ce que j’ai lu dans son livre. Il part d’un sujet grave et lourd, mais en fin de compte de l’ai trouvé rafraîchissant. Si vous avez l’occasion de le lire, n’hésitez pas ! Je suis également curieuse de lire vos avis si vous l’avez lu.

Patients, de Grand Corps Malade

Patients, de Grand Corps Malade

Finalement, tout en rédigeant cet article j’ai écouté quelques morceaux de Grand Corps Malade sur un site d’écoute en ligne, et ma foi ce n’est pas désagréable ;)