Archives mensuelles : septembre 2014

Ça change un peu

Ça change un peu

Il y les petits changements, les grands chambardements et les changements de cap. C’est surtout les premiers que je vais évoquer aujourd’hui. Ces petits changements du quotidien qui ne modifient pas grand chose mais qui font prendre un nouveau visage à nos journées. Il y en a eu plusieurs chez nous ces dernières semaines.

Le plus énorme, c’est évident la rentrée de Belette, dont je parlais ici ! Trois semaines se sont écoulées et ma petite fille est toujours aussi heureuse d’aller à l’école. Elle y est complètement à l’aise et n’a jamais pleuré ni manifesté aucune inquiétude. Au contraire, très souvent lorsque je la récupère le midi elle s’exclame : « c’était bien l’école ! ». Une rentrée toute en douceur donc, mais qui modifie en profondeur mes matinées. Je ne reviens pas sur les mille possibilités qui s’offrent maintenant à moi le matin, mais je vous confirme que c’est un gros changement ! Parfois, comme hier par exemple, je m’autorise même le luxe d’une matinée couture, et à son retour de l’école ma Belette a la bonne surprise d’avoir une nouvelle elsie fabriquée par sa maman !

Les couleurs moins bien qu'en vrai.. la tablette ce n'est décidément pas l'idéel pour les photos !

Les couleurs moins bien qu’en vrai.. la tablette ce n’est décidément pas l’idéel pour les photos !

J’ai également changé ma façon de faire les courses, et j’ai quasiment abandonné le principe du drive. Très pratique pour ne pas galérer dans un supermarché avec les enfants pendant des heures, mais qui ne propose qu’un choix limité de produits et qui a une réputation d’employeur socialement catastrophique… Bon, je ne diabolise pas non plus, le système m’ayant permis de gagner plein de temps lorsque j’en avais besoin ! Mais j’ai remarqué que finalement les courses toute seule ce n’était pas si terrible, surtout en heures creuses. Je choisis mieux ce que j’achète et ce n’est pas plus mal !
Dans la série ma Belette devient une grande fille, il y a un peu plus d’un mois (avant d’enlever ses couches, donc) elle a complètement arrêté la tétine ! Elle ne l’avait que pour dormir et pour les longs trajets en voiture, parce que rappelez-vous, je suis une intégriste de la tétine et qu’il a toujours été hors de question que mes enfants l’aient toujours dans le bec. Bref, fin août Belette a fait une mauvaise chute et s’est bien amoché les lèvres… Le genre de bobo hyper impressionnant parce que ça saigne beaucoup et qu’on flippe toujours qu’une dent soit abîmée, mais qui par chance a très vite cicatrisé. N’empêche que le soir même, Belette n’a pas pu manger tellement son bec était en chou-fleur (elle a eu droit à un bol de lait avec une paille glissée dans un coin de sa bouche), et que bien sûr elle ne pouvait pas non plus tétouiller sa tétine. Nous nous attendions à passer une nuit bien pourrie avec une fillette réclamant sa tétine et n’arrivant pas à s’endormir, mais même pas ! Elle a été hyper calme et s’est endormie sans encombre pour une nuit d’une seule traite. Le lendemain nous lui avons proposé de ranger sa tétine dans une petite boîte à souvenirs, et l’affaire était pliée !

Un autre changement qui influe sur notre façon de gérer le quotidien : Poussin ne fait plus de siestes ! Il n’a jamais été un très gros dormeur l’après-midi, mais quand il était à la maison il arrivait tout de même généralement à dormir une bonne heure. Si on ajoute 30mn d’endormissement, en début d’après midi le mercredi et le week-end il disparaissait donc environ 1h30 dans sa chambre. (Temps pendant lequel sa soeur dort comme une bienheureuse !). A l’école c’était une autre histoire, puisque cet enfant n’a jamais réussi à siester ailleurs qu’à la maison… Il se reposait donc seulement sur son petit lit, apparemment en étant tout de même silencieux. Le truc c’est que cette année à l’école, ils sont 4 élèves en moyenne section : 2 enfants de fin d’année qui ont besoin de dormir et 2 enfants de janvier qui commençaient à s’impatienter à la sieste. Poussin était bien sûr dans le deuxième groupe ! Comme lui et sa copine J sont aussi les deux plus à l’aise de leur niveau, la maîtresse a décidé de ne plus s’obstiner à les faire dormir. A la place ils « travaillent » avec le seul élève de grande section de la classe. Inutile de dire que les enfants ont accueilli la nouvelle avec enthousiasme ! Et que Poussin nous a demandé de ne plus faire de sieste non plus à la maison… ce que nous avons accepté. Honnêtement j’avais un peu peur qu’il soit pénible et qu’il demande trop d’attention pendant ce temps où nous avions l’habitude de nous reposer ou d’en profiter pour faire ce qu’on voulait. Mais une fois de plus nous avons été agréablement surpris par l’un de nos enfants ! Poussin arrive à s’occuper seul le temps de nous laisser souffler, et ensuite nous pouvons faire des trucs de grand ensemble. C’est l’occasion de lui faire faire des activités adaptées à son âge ou de jouer à des jeux pour lesquels Belette est encore trop petite. Mercredi dernier et dimanche, par exemple, nous avons fait quelques parties de jeu des 7 familles, et c’était très agréable. Le week-end quand nous sommes deux adultes l’un de nous peut l’emmener faire une balade en vélo, là aussi ce sont de chouettes moments ! 7familles En retrouvant du temps pour moi j’ai aussi repris une bonne habitude que j’avais perdue après la naissance de Poussin : je refais des pâtes à tarte maison ! Et c’est juste trop bon de manger des quiches et autres tartes salées avec de la vraie pâte brisée !!! Accessoirement ce n’est pas si long à faire, c’est juste qu’à l’époque avec mon bébé pot-de-colle j’avais déjà du mal à prendre ma douche, alors une pâte maison…. Je me suis également proposée comme bénévole pour tenir la bibliothèque du village pendant 2 heures le samedi après-midi, une à deux fois par mois. Et j’essaye d’aller faire un peu de vélo le matin une ou deux fois par semaine. Je pars juste quand Papa-des-Champs emmène les enfants à l’école et je rentre 30mn après pour me jeter sous la douche. Je pourrais également vous parler de notre nouveau frigo mais ce n’est pas tellement passionnant… Enfin pour nous c’est un changement énorme puisqu’au lieu d’un petit modèle acheté pas cher il y a 9 ans nous avons un joli gros frigo avec plein de place ! Limite le rangement des courses est devenu un plaisir !
Et puis dans les trucs qui ne changent pas et c’est tant mieux, aujourd’hui nous fêtons nos 8 ans de mariage ! Comme tous les ans à cette date je me dis que le temps file bien vite, mais que notre famille a décidément pris un chemin qui me plaît !

Je le découvre aujourd'hui, 8 ans de mariage = noces de coquelicots !

Je le découvre aujourd’hui, 8 ans de mariage = noces de coquelicots !

 

La chasse au trésor des lutins

La chasse au trésor des lutins

Cet été, j’ai organisé une chasse au trésor pour les enfants, et j’avais prévu de vous en parler… et puis j’ai complètement oublié ! Comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, je répare immédiatement cette terrible omission !

L’idée était de faire chercher un trésor aux enfants, en passant par quelques étapes simples et marrantes, et en suivant une trame toute mignonne. Je voulais que la chasse au trésor se déroule en extérieur, et plus particulièrement dans la forêt juste derrière la maison. Et oui, nous avons la chance d’être entourés de champs mais aussi de forêts, ce qui nous permet d’organiser plein de jeux dans les bois ! Surtout que la forêt en question est très peu passante, ça me laissait la possibilité d’installer tranquillement tout mon petit matériel.

Ce terrain de jeux était idéal pour accueillir une chasse au trésor sur le thème des lutins, petits êtres de la forêt que mes enfants apprécient particulièrement. En me creusant un peu les méninges j’ai rapidement trouvé le point de départ de mon histoire : un lutin allait demander aux enfants de l’aider à retrouver les morceaux d’une carte au trésor, en échange de quoi il leur réserverait une surprise. Oui, j’ai un peu biaisé puisque Poussin et Belette sont trop petits pour lire une vraie carte. Le lutin retrouvant la sienne, au dos il avait mis une indication plus simple pour que les enfants trouvent eux-même leur cadeau surprise. Le cadeau en question tenait dans un petit coffre en bois, dans lequel j’avais fourré pas mal de bonbons et plein de petits cadeaux : de la pâte à modeler, des bracelets brésiliens, des Playmobils, un puzzle 3D et d’autres babioles. J’avais mis des étiquettes avec les prénoms des enfants, pour éviter un partage difficile au moment de la découverte du trésor…

L’organisation m’a pris un peu de temps en amont, puisqu’en plus de la constitution du trésor et de l’élaboration du scénario, il m’a fallut préparer toutes les petites énigmes et les décors qui allaient avec, ce qui m’a beaucoup amusée ! J’ai gardé mon âme d’enfant et j’ai adoré préparer les petits messages laissés par le lutin, fabriquer des champignons en carton, ou encore colorier la carte au trésor !!! Une fois que tout était prêt, j’ai attendu un jour de beau temps et pendant que les enfants faisaient la sieste j’ai pris tout mon petit matériel, mon vélo, direction la forêt pour tout installer ! Je précise quand même que nous avons fait ça un samedi et que Papa-des-Champs est resté à la maison pour surveiller la sieste, n’allez pas vous imaginer que je me barre dans les bois pendant que les enfants dorment !

Je vais listes les différentes étapes de la chasse au trésor, dont vous pouvez évidemment vous inspirer pour organiser votre propre jeu. Je ne vais pas forcément tout détailler par manque de place, mais si vous avez besoin de précisions n’hésitez pas à me contacter via un commentaire ou un mail. Poussin et Belette étant petits, j’ai fait le choix de leur proposer des étapes peu nombreuses et simples. Je ne voulais pas qu’ils se trouvent face à trop de difficultés ni qu’ils trouvent le temps trop long et qu’ils décrochent. Surtout Belette qui n’a que 2 ans et demi et donc un temps de concentration assez limité. Le but était surtout de les amuser et de passer ensemble un bon moment !

 ÉTAPES DE LA CHASSE AU TRÉSOR :

* Le départ de la chasse au trésor s’est effectué dans le jardin. Après la sieste, les enfants ont trouvé un papier roulé sur lui-même et tenu par un ruban argenté. En fait, Poussin est passé devant sans le voir alors que Belette l’a immédiatement repéré ! Je leur ai lu la petite lettre signée de la main d’un lutin prénommé Lubin. Il se présentait et expliquait qu’il avait déchiré sa carte au trésor (en la passant malencontreusement à la machine à laver !) avant d’en perdre les morceaux. Il proposait donc aux enfants de l’aider, ce qu’ils ont évidemment accepté avec enthousiasme (heureusement sinon tout tombait à l’eau !!!). Lubin donnait un premier indice en disant qu’il avait du perdre un morceau de sa carte en faisant sa sieste dans notre hamac.

Oui, on a un hamac "assis" dans le salon...:)

Oui, on a un hamac dans le salon…:)

* Dans le hamac les enfants ont trouvé non pas un morceau de carte mais un petit carton en forme d’empreinte. Nous les avons mis sur la voie pour qu’ils trouvent de quel animal elle provenait, en supposant que l’animal en question avait certainement subtilisé le premier indice. Le coupable était une peluche de Poussin, qui avait effectivement coincé le premier bout de carte dans une bretelle de sa salopette !

Juste à ce moment-là, mon téléphone a mystérieusement sonné (merci Papa-des-Champs !), je n’ai pas pu décrocher à temps mais nous avons tous écouté le message que le lutin m’avait laissé. (Oui, j’avais enregistré des messages en prenant une voix de lutin…)Dans ce message, Lubin disait aux enfants qu’il se souvenait avoir étendu du linge dans la forêt et qu’il avait certainement perdu un autre morceau de carte pendant cette activité. Nous préparons donc un sac avec quelques affaires et un goûter, avant de filer dans les bois !

* A peine dans la forêt, les enfants ont aperçu un fil à linge avec dessus des mini-vêtements, et un panier posé par terre. Le panier était rempli de chaussettes, et sur un petit mot le lutin demandait aux enfants de l’aider à reformer les paires de chaussettes. A la fin il restait une chaussette solo, dans laquelle était fourré un 2ème morceau de carte !

Heureusement, les enfants ne se sont pas dit que le linge était étendu hors de portée de lutin...

Heureusement, les enfants ne se sont pas dit que le linge était étendu hors de portée de lutin…

Second coup de fil mystère, suivi d’un message : Lubin se souvenait être allé à la bibliothèque des lutins et invitait les enfants à s’y rendre.

*Une couverture sur le sol, parsemée de plusieurs livres. c’était le bon moment pour goûter pendant que je racontais une histoire aux enfants. Le premier album ne livrait aucun secret, mais le second contenait un petit mot écrit par la maman du lutin ! Elle lui demandait d’aller ramasser des champignons avant de rentrer. Nous avons ensuite feuilleté ou lu les autres livres, où nous avons trouvé le 3ème morceau de carte !

*Nous sommes repartis en cherchant le coin à champignons, où le lutin avait certainement perdu un autre indice. Le coin à champis se repérait facilement puisqu’il était composé de plusieurs gros champignons rouges à pois blancs ! Les lutins ne craignent pas les amanites, ne vous inquiétez-pas ;) Au milieu des champignons, le 4ème morceau de carte !

Oui, je sais, rien n'avait la même échelle... !

Oui, je sais, rien n’avait la même échelle… !

Troisième message sur mon téléphone : Lubin remerciait les enfants pour leur aide, et les mettait sur la voie pour le dernier bout de carte. Avant de rentrer chez lui, il était allé ranger les champignons dans la grange des lutins… Un endroit fascinant où l’on trouve toutes les réserves alimentaires des petits bonshommes !

* Au pied d’un arbre, quelques jolies boîtes (des bouteilles de lait dont le goulot avait été découpé) recouvertes d’un couvercle en papier de soie, avec juste une fente pour laisser passer la main. Elles étaient remplies tantôt avec de la paille, tantôt avec des graines, ou encore avec du sable, des haricots secs, etc… Dans chacune, une petite capsule avec un dessin, un mot de remerciement du lutin, un caillou… Dans la dernière, bingo, le dernier morceau de carte au trésor !

*Les enfants ont assemblé les 5 morceaux, façon puzzle. J’avais prévu du scotch pour faciliter la reconstitution de l’image, qui d’ailleurs ne représentait pas une carte (trop abstrait pour les enfants et du coup trop compliquée à reconstituer) mais un dessin avec une maisonnette, un lutin et un petit sentier. Au dos, un petit mot pour remercier les petits aventuriers et l’indication de leur trésor-cadeau : le vieil arbre dessouché.

Ça cogite !

Ça cogite !

A l’arrivée, la découverte du trésor et des enfants heureux !!!

Il paraît que je suis une quiche pour effacer les prénoms avec un logiciel de retouches...

Il paraît que je suis une quiche pour effacer les prénoms avec un logiciel de retouches…

 

L’Amour et les forêts, d’Eric Reinhardt

L’Amour et les forêts, d’Eric Reinhardt

Cette année, encore dans l’enthousiasme de ma participation au jury du Livre Inter, j’ai décidé de suivre un peu la rentrée littéraire. Un peu par hasard et parce que j’avais lu un article disant que c’était un très beau roman, mon choix s’est d’abord porté sur L’Amour et les forêts d’Eric Reinhardt. Un auteur dont le nom ne m’était pas inconnu mais que je n’avais encore jamais lu. J’ai terminé ce roman il y a quelques jours, et je viens de voir qu’il était dans la première liste pour le Goncourt. C’est justement parce que je l’ai bien aimé, mais avec une certaine réserve, que j’ai décidé de vous en parler.

Eric Reinhardt - L'Amour et les forêts

Eric Reinhardt – L’Amour et les forêts

 L’Amour et les forêts débute à la première personne. Le narrateur n’est autre que l’écrivain lui-même qui nous raconte la façon dont il a fait connaissance d’une lectrice, Bénédicte Ombredanne, qui deviendra rapidement le personnage principal. Le narrateur nous raconte leurs deux rencontres dans un café, pour ensuite nous faire le long récit d’un épisode majeur de la vie de cette jeune femme mariée et mère de famille. Ce récit, il le tient de Bénédicte Ombredanne elle-même, qui s’est longuement confiée à lui. C’est là le coeur de ce livre, sur lequel je vais revenir plus tard. Revenant au moment présent (le récit évoquait un épisode vieux de quelques années), le narrateur finit par rencontrer un second personnage féminin. Celle-ci (je ne vous dis pas qui c’est, pour ceux qui voudraient lire le livre !) évoque, en devenant réellement un second narrateur, la suite de la vie de Bénédicte Ombredanne. Ca a l’air très compliqué comme ça mais dans le livre c’est beaucoup plus fluide, rassurez-vous !

Pour résumer le roman sans tout dévoiler, l’histoire de Bénédicte Ombredanne est celle d’une femme harcelée et maltraitée psychologiquement par son mari, et qui tentera de s’émanciper le temps d’une journée. Le récit de ses humiliations est poignant, et ne pourra laisser personne indifférent. Eric Reinhardt parvient à décrire avec une justesse impressionnante la façon dont le quotidien de cette femme devient peu à peu un enfer, et les étapes de cet enchaînement malsain. Il réussit également à très bien rendre compte du processus qui rendra le mari de plus en plus parano et pervers. Ce qui s’apparente réellement à une destruction mentale est décrypté avec finesse. Il n’y a pas ici de stéréotype, et la violence psychologique y est d’autant plus crédible. C’est même assez déstabilisant puisque ce roman nous permet de réaliser à quel point ce genre de drame peut passer inaperçu pour l’entourage d’un couple. De ce point de vue-là, L’Amour et les forêts est effectivement un très beau livre et le talent de son auteur mérite d’être souligné. J’ai senti un réel investissement d’Eric Reinhardt pour son sujet. J’ai beaucoup aimé sa façon d’aborder tout ce qui est d’ordre psychologique dans le roman, ainsi que tout ce qui concerne l’analyse des rapports humains. Si les personnages ont tous l’air si réels, c’est notamment parce que Reinhardt prend le temps de les doter d’un vrai caractère, d’ambiguïté, de complexité et de failles. Aucun n’est creux, et aucun ne relève du stéréotype (à par peut-être Christian, que j’ai trouvé un peu moins fouillé que les autres).

En revanche, plusieurs détails concernant la forme du roman m’ont déplu. Pour commencer, le côté « auto-fiction » m’a gênée. Ce besoin que certains auteurs ont de se mettre en scène, notamment en évoquant leur métier d’écrivain, a tendance à m’agacer ! Après avoir fini le livre (j’ai préféré attendre d’avoir fini pour ne pas être influencée dans ma lecture), j’ai écouté une interview d’Eric Reinhardt sur France Culture, où il justifiait tout cela par un souci de crédibilité… Personnellement, plus un auteur a besoin de nous donner des gages de crédibilité, plus je me méfie ! Alors oui, l’histoire de Bénédicte Ombredanne est apparemment tirée d’un fait réel entendu par l’auteur pendant un voyage en train, il n’empêche que ce n’était peut-être pas nécessaire d’en faire autant. Et encore moins d’évoquer ses anciens romans avec forces détails et analyses. Pour le coup ce n’était pas très fin mais plutôt « gros sabots »…

J’ai aussi été un peu dérangée par la façon d’écrire de Reinhardt, à certains endroits du roman. Parfois j’avais l’impression qu’il y avait des mots ou expressions en trop. Comme si l’auteur, n’ayant pas réussi à choisir entre deux ou trois jolies tournures, avait décidé de toutes les mettre en les séparant seulement par une virgule ! Ce qui donne, en plus d’une légère sensation de lourdeur, une impression de nombrilisme. Un peu comme s’il nous disait : « regardez comme j’écris bien et comme je peux être poétique » ! J’ai remarqué aussi qu’il y avait beaucoup d’adjectifs, surtout au début. Là encore j’y ai vu un besoin de vouloir tout poétiser, mais malheureusement je trouve que la poésie à outrance a tendance à alourdir… Il m’arrive à moi aussi d’hésiter parfois entre plusieurs tournures lorsque j’écris, et je sais que c’est frustrant de ne pas pouvoir tout mettre, mais c’est aussi ça l’écriture : faire des choix ! Ce défaut n’est pas présent dans tout le roman ceci dit, et il y a aussi de très beaux passages. Je suis dure mais honnête, vous en avez maintenant la preuve ;)
Je n’ai pas non plus aimé la façon dont est décrite la principale scène érotique du roman. C’est très personnel mais là encore j’ai trouvé que ça manquait un peu de finesse et que ça aurait pu être plus joliment écrit. Là clairement ça ne donne pas envie ! Eric Reinhardt emploie des mots « bruts » et décrit assez précisément ce que font les personnages, mais ses mots ne reflètent pas l’émotion et le plaisir qu’ils sont pourtant censés prendre. J’ai eu l’impression qu’il voulait tellement retranscrire la réalité de ce rapport sexuel (et montrer qu’il n’avait pas peur du sexe !) qu’il y a mis trop de détails terre à terre. Quand il écrit par exemple « la semence de C. allait fuser sur ses gencives », ou qu’il explique comment C. essuie le ventre de sa partenaire après y avoir éjaculé, je ne trouve pas ça très joli… Je suis persuadée que l’on peut écrire des scènes érotiques tout aussi évocatrices avec beaucoup plus de sensualité !
Pour finir, j’ai trouvé que souvent les changements de chapitre étaient difficiles. Nous passons d’une période de la vie de Bénédicte Ombredanne à une autre, sans transition, et c’est assez déroutant. Je suppose que ce flou est voulu, et que l’objectif est clairement de désorienter le lecteur l’espace de quelques lignes… Sauf qu’encore une fois le rendu est trop « gros » et que l’enchaînement manque de fluidité. C’est certainement une question de ressesenti personnel, et je ne doute pas que d’autres lecteurs s’en accommoderont mieux que moi !

Je m’aperçois en me relisant que je suis très exigeante sur la forme, et que j’ai la critique facile alors que je serais bien incapable d’écrire moi-même un roman… Mais je tenais à parler de L’amour et les forêts, qui demeure malgré tout un très bon livre. L’histoire est passionnante et bien menée, la psychologie des personnages y est traitée avec une justesse et une finesse impressionnantes, et je ne regrette pas du tout de l’avoir lu ! Mon objectif étant de vous livrer la totalité de mes impressions, je ne me voyais donc pas taire les quelques détails qui m’ont déplu. Je n’ai pas été subjuguée par l’écriture de Reinhardt comme j’ai pu l’être par celle d’autres auteurs, mais je lui reconnais une très grande clairvoyance et une belle analyse des rapports humains. Je vous invite donc à lire L’amour et les forêts qui est un roman de qualité, même si personnellement je ne lui donnerai pas le Goncourt ;) Ceci dit je n’ai pas lu les autres « goncourables »…

La rentrée pour tous, et Belette à l’école !

La rentrée pour tous, et Belette à l’école !

Depuis quelques mois Belette a envie d’aller à l’école. Voir son frère y aller chaque jour, l’attendre à la sortie et rencontrer tous les enfants, leur faire des bisous, faire des coucous à la maîtresse, traverser la classe et admirer tous les jeux qui s’y trouvent… ça lui faisait drôlement envie ! Belette est née en février 2012 et logiquement ce n’est donc qu’en septembre 2015 qu’elle est censée entrer en Petite Section. Sauf que dans notre village les enfants peuvent aller en Toute Petite Section, notamment parce que les effectifs sont très réduits (35 élèves maternelle et primaire confondues). C’est ce qui s’était passé pour Poussin. Enfin lui était un peu plus âgé et il avait commencé l’école en novembre, parce que nous venions de déménager et je voulais faire les choses doucement. Je n’ai pas vraiment d’avis sur la pertinence ou non de l’école à 2 ans et demi, j’agis seulement en prenant en compte notre situation particulière. Là en l’occurrence mes enfants ont tous les deux été demandeurs, et leur école ne présente que des conditions favorables : peu d’enfants et donc des adultes disponibles, une maîtresse habituées à gérer une classe multi niveaux, et la possibilité de ne les scolariser que le matin. Notre décision aurait certainement été différente  si les enfants avaient du aller à l’école toute la journée dans une classe surchargée (et je plains d’ailleurs les familles qui n’ont pas d’autre choix, même pour les plus de 3 ans).

Bref, Belette voulait aller à l’école et elle savait que pour ça elle devait arrêter de porter des couches. Nous ne voulions absolument pas lui mettre de pression et nous lui avons expliqué en lui précisant qu’elle avait le choix. N’étant pas obligée de travailler à l’extérieur (ni beaucoup) je ne voyais aucun inconvénient à la garder à la maison encore un an. Surtout que dans tous les cas elle n’irait pas à l’école l’après-midi. Evidemment la perspective d’avoir mes matinées « libres » est un avantage certain pour moi, notamment en ce qui concerne mon travail, mais ça reste un plus et non une nécessité.
Belette nous affirmait donc depuis le printemps que oui, oui, elle enlèverait les couches pour aller à l’école. Mais rien de bougeait. Nous lui avons proposé de faire un essai courant juillet, mais visiblement elle n’était pas prête. Au bout d’une journée et de quelques accidents, elle a demandé à remettre des couches, ce que nous avons fait. Pour le plus grand soulagement de la machine à laver !

Persuadés que c’était un peu compromis pour l’école, nous répondions à tous ceux qui nous posaient la question que non, Belette n’irait pas cette année. Ou peut-être après la Toussaint, qu’elle serait peut-être prête d’ici là mais que ça n’urgait pas. De son côté, Belette gardait ses couches mais il lui arrivait aussi de nous expliquer pour pour aller à l’école avec Poussin elle les enlèverait. Je m’étais dit que peut-être, elle aurait un déclic une fois la rentrée passée, en voyant son frère aller à l’école sans pouvoir l’accompagner. Et j’avoue, j’appréhendais aussi un peu ses pleurs au moment de retourner à la maison alors que Poussin resterait jouer dans la cour… C’était déjà un peu difficile à la fin de l’année dernière, là je m’attendais au pire !

Belette l’étonnante, Belette fonceuse, Belette déterminée, Belette adorable a décidé de se passer de ses couches… vendredi dernier ! Moins d’une semaine avant la rentrée… Comme ça, d’elle-même, alors que nous n’en parlions plus, au moment de s’habiller elle m’a demandé de mettre juste une culotte mais pas de couche. Ce matin-là son papa avait une réunion avec les maîtresses pour préparer la rentrée (en sa qualité d’adjoint au maire, pas pour faire son parent relou, je précise on ne sait jamais !), Belette le savait et je suppose qu’elle a compris que c’était maintenant qu’il fallait agir ! Et depuis il n’y a pas eu d’accident. Elle est toute fière, et je vous avoue que nous aussi !

Bien sûr elle veut aller à l’école dès demain, et tant pis si elle nous prend un peu de court. Elle a très bien géré ce qui ne dépendait que d’elle, à nous de respecter notre parole ! Tout à l’heure nous avons donc préparé deux sacs pour l’école, et demain matin nous y accompagnerons nos deux enfants. Ca me fait un peu bizarre parce que je ne m’y attendais pas vraiment, mais je le vis plutôt bien. Le gros avantage pour cette première rentrée, c’est que je connais l’école, les instits et les atsems. Je sais que Belette connaît toutes ces personnes elle aussi, y compris la plupart des enfants de sa classe. Elle parle aussi de mieux en mieux et fait maintenant de grandes et belles phrases, elle est ainsi capable de s’exprimer assez bien pour que tout roule. Il y a donc toutes les chances pour qu’elle soit très vite à l’aise ! Et puis classe multi-niveaux oblige, elle sera avec son grand frère !!! Poussin est lui aussi ravi de cette situation. Nous lui avons toutefois bien précisé qu’il devrait laisser sa petite soeur faire sa vie, et tous les deux savent qu’ils feront certaines activités séparément. La maîtresse a l’habitude de gérer les fratries donc je lui fais confiance pour recadrer si besoin :)

Quant à moi, je n’arrive pas bien à réaliser que je vais désormais être libre 3 heures par jours ! C’est une grande étape dans ma vie de maman, et je pense que je vais savourer ces moments de calme. Imaginer que je vais pouvoir organiser mes matinées comme je l’entends me procure un immense plaisir ! Rien que la perspective de faire un brin de ménage sans personne dans les pattes me réjouit, et c’est sans parler de cuisiner tranquillement en écoutant la radio, ou de prendre un rdv sans avoir à me demander si quelqu’un pourra garder Belette ! Une nouvelle ère s’ouvre pour notre famille, et tout le monde semble satisfait de ces changements.

 

Lu 3 fois dans la journée, à la demande de Belette qui est maintenant fin prête !

Lu 3 fois dans la journée, à la demande de Belette qui est maintenant fin prête !