Archives mensuelles : octobre 2014

Vacances toutes simples et petits bonheurs

Vacances toutes simples et petits bonheurs

Quand j’étais petite, les vacances de la Toussaint étaient celles que j’aimais le moins. Elles ne symbolisaient que grisaille et morosité, elles ne comportaient aucune fête, et en plus nous ne partions jamais en vacances à ce moment-là. De toute façon à l’époque elles ne duraient qu’une semaine, donc elles n’avaient vraiment qu’un intérêt très limité ! Bon, maintenant les vacances de la Toussaint ont été rallongées, mais en toute honnêteté j’avais peur de trouver le temps un peu long en étant seule avec mes gnomes. L’année dernière nous nous étions dit que Papa-des-Champs essaierait de poser au moins quelques jours à chaque vacances scolaires, mais cette fois ce n’était pas tellement possible. Il a déjà pris un peu de congés pour notre séjour à Budapest en début de mois, et à choisir nous préférions en garder pour Noël. J’avais refait un petit stock de matériel pour bidouiller quelques travaux manuels avec les enfants, mais je m’étais aussi préparée à m’impatienter…

L'art (non maîtrisé) du Play Maïs !!!

L’art (non maîtrisé) du Play Maïs !!!

Finalement tout se passe plutôt bien et je suis contente de profiter de ces 15 jours de calme avec Poussin et Belette ! Déjà, plus le temps passe et plus je constate avec bonheur que mes enfants s’entendent vraiment bien. Ils arrivent à des âges où ils peuvent jouer ensemble, s’imaginer des petites mises en scène, discuter, rire et s’amuser comme des fous ! Evidemment ils se chamaillent aussi, mais pas plus que les autres fratries. L’avantage avec les enfants rapprochés, c’est qu’ils partagent les mêmes jeux : ils prennent autant de plaisir l’un que l’autre à jouer à la dînette, à soigner les doudous et les poupées, à jouer à l’école, et on arrive également à trouver des jeux de société qui conviennent aux deux. Ça simplifie grandement l’organisation de nos journées ! En parallèle on se réserve des moments plus individuels le week-end quand Papa est là, ou pendant la sieste que Poussin ne fait plus.

J’aime aussi beaucoup partager leurs jeux. Tout simplement les rejoindre dans leurs chambres et m’installer pour une dînette, ou pour construire des bidules en Lego par exemple. Je crois que je préfère même ces jeux simples aux travaux manuels qui nécessitent un temps d’installation puis de nettoyage qui a tendance à me rebuter ! Prendre le temps de m’asseoir avec eux et d’entrer dans leur imagination, j’adore ! Je suis toujours épatée de voir à quel point les enfants s’inventent leur propre univers en reprenant des éléments de la réalité. C’est souvent vraiment drôle, comme lorsque Belette m’annonce que sa poupée va « ponder un oeuf »  :-) Ou étonnant, quand Poussin se lance dans la construction d’une cathédrale en petites briques !

Par chance, cet automne nous offre une météo très douce et nous profitons pleinement de notre joli coin de campagne. Ces jours-ci nous multiplions les balades en forêt ou le long du chemin de Compostelle. C’est toujours aussi plaisant de leur faire découvrir des petites choses toutes bêtes, d’observer ensemble les châtaignes et leurs bogues, d’admirer les vols d’oies sauvages en partance pour le sud, de ramasser des cailloux, des glands, des bâtons… Même le chat aime nous suivre ! L’avantage du changement d’heure, c’est aussi la possibilité d’assister au coucher du Soleil à une heure raisonnable. Oui, je sais, c’est un peu déprimant de voir qu’il fait nuit à 18h, mais chez nous le ciel prend des couleurs tellement belles à la tombée de la nuit !!! Et puis je l’avoue, moi j’adore cette saison et le retour du froid ne me dérange pas, bien au contraire. J’aime penser à refaire du feu dans le poêle, à mettre des écharpes et à enfouir mes mains dans mes poches !

Cette sensation d'être seuls au Monde ! (Et la seule source de bruits à des bornes à la ronde !)

Cette sensation d’être seuls au Monde ! (Et la seule source de bruit à des bornes à la ronde !)

Cette proximité avec les enfants me fait donc particulièrement aimer ces vacances où il ne se passe rien d’extraordinaire. Nous prenons notre temps et je m’aperçois que c’est un luxe ! Avec du temps libre et très peu d’impératifs nous pouvons même multiplier les activités. En plus des jeux à la maison, des travaux manuels et des promenades, nous avons eu l’occasion de voir un très chouette spectacle de jonglerie (et Poussin a participé à un atelier cirque), et normalement nous remettrons ça demain avec un spectacle sur les étoiles. Je réalise que mes enfants ont grandi et que le quotidien avec eux est de plus en plus simple. Bien sûr lundi prochain j’apprécierai de retrouver un peu de calme et de temps pour moi, mais la perspective des vacances seule avec enfants ne pourra que me réjouir !

Toutes ces horreurs qu’on aimerait leur cacher…

Toutes ces horreurs qu’on aimerait leur cacher…

Parmi les raisons avancées par les personnes qui ont fait le choix de ne pas avoir d’enfants, on retrouve parfois l’idée que le monde comporte trop d’horreurs et que l’avenir est trop incertain. C’est un choix qui se défend, même si ça n’a pas été le mien. J’ai la naïveté de croire que nos enfants sont porteurs d’espoir et que peut-être ils arriveront à faire mieux que leurs aînés, mais j’admets que c’est discutable. Bref, il n’empêche que nous sommes effectivement entourés d’horreurs… Et que notre rôle de parents est d’en protéger nos enfants. Devant les bouilles innocentes de nos petits, face à leur adorable candeur, nous aimerions les tenir éloignés à tout jamais de la souffrance, de la méchanceté, de la fureur et du danger (liste malheureusement non exhaustive…). C’est ce que nous faisons quand ils sont bébés. Ensuite, quelle que soit la façon dont ils y sont confrontés, nos enfants découvrent que tout n’est pas que douceur. Le mieux, à mon avis, c’est de les accompagner dans cette découverte de la réalité, pour qu’ils la comprennent et sachent l’affronter. En ce moment je me questionne beaucoup sur ce sujet, et je n’arrive pas toujours à avoir un avis tranché sur la façon d’accompagner mes enfants.

Au début c’était plutôt simple. Nous avons la chance de vivre dans la douceur et la sérénité. Il suffisait de ne pas mettre nos enfants en face d’images violentes, ce qui est plutôt facile lorsqu’il n’y a pas de télé à la maison ! Et même avec des écrans, ceci dit, il suffit de ne pas leur faire regarder les infos ou certaines émissions non adaptées à leur âge. Notons toutefois que là encore nous avons tous une sensibilité différente, et que ce que je vais considérer comme inadapté sera peut-être perçu comme inoffensif par quelqu’un d’autre. Et a contrario il y a certainement des gens qui penseront que nos livres jeunesse, nos discussions ou nos musiques ne sont pas du meilleur goût pour nos enfants… Question de convictions et de sensibilité je suppose ! Bref, tout ça pour dire que c’était assez simple de protéger les enfants quand ils étaient petits et qu’ils ne comprenaient pas les horreurs contenues dans le flash info entendu à la radio par exemple. Peu à peu leurs oreilles se sont affûtées et ils perçoivent maintenant pas mal de choses. Ca fait un moment que Poussin repère les gros mots que ce soit à la radio ou dans une chanson, mais aussi d’autres mots ou expressions. Belette aussi a maintenant les oreilles qui se dressent quand elle reconnaît des mots, jusqu’à en répéter certains. Ce qui n’est d’ailleurs plutôt bon signe quand il s’agit de jolies choses. Imaginez sa joie il y a quelques jours, en entendant une animatrice (Nathalie Dessay) prononcer son prénom à plusieurs reprises à l’heure du goûter ! Et oui, ma Belette partage son prénom avec un personnage d’opéra, et non (malgré nos origines espagnoles) elle ne s’appelle pas Carmen !!!

Depuis quelques temps je me demande donc si je dois, oui ou non, continuer à écouter la radio avec les enfants à proximité, à partir du moment où ils seraient susceptibles d’entendre des trucs qui pourraient les heurter. Je pense principalement aux infos et aux émissions d’actualité quand celles-ci concernent des faits violents ou flippants. Il y a quelques semaines par exemple nous étions en voiture quand le meurtre d’Hervé Gourdel a été annoncé, et bien sûr des mots terribles ont été prononcés. Sur le moment les enfants n’ont pas relevé, mais je me suis demandé quelle attitude adopter. D’une, même s’ils n’ont pas compris les termes de décapitation, terrorisme ou assassinat, ils ont forcément perçu la gravité de ce qui était annoncé. L’ambiance dans le studio, le ton des journalistes, leur trouble manifeste… tout ceci est palpable même pour des enfants. J’ai laissé la radio allumée en me demandant si ce n’était pas une bêtise. Si l’un de mes gnomes m’avaient demandé ce que signifiait le mot décapitation, répété plusieurs fois à l’antenne, j’aurais toutefois essayé de trouver les mots justes pour lui expliquer la barbarie, la bêtise et la haine, tout en essayant de ne pas l’affoler et de ne pas le terroriser. Un peu comme ce qu’on fait quand on leur explique ce qu’est la misère au détour d’une histoire où l’un des personnage est un clochard, ou quand on a du répondre aux interrogations de Poussin après le décès de notre voisine. Ce n’était vraiment pas drôle de lui confirmer  qu’on ne pourra plus jamais la voir et qu’en effet sa petite fille n’aurait plus de maman… Pas rigolo non plus quand il a demandé quel âge il aurait quand son papa et moi serons morts, et que nous avons du lui dire que nous ne savions pas, ce qui signifiait implicitement que ça pouvait être demain comme dans 50 ans… Ces questions difficiles qui concernent notre réalité proche me gênent cependant moins que celles qui concernent ce qui est extérieur. Parce qu’on ne peut pas leur cacher la mort d’un proche, ni la détresse d’un sdf croisé dans une gare, ni la violence d’un parent qui met une fessée à son enfant dans un magasin. Alors que la famine à l’autre bout du monde, le terrorisme et le massacre des baleines, je peux encore choisir de leur en parler ou de leur cacher. Alors quoi faire ? Leur expliquer au fur et à mesure ? Les tenir éloignés de tout ce qui est moche ? Pendant combien de temps ?

Je pense qu’il n’y a pas de réponse toute faite. Que la solution est à adapter selon la sensibilité des parents, celle des enfants, leur curiosité, leur âge… Et aussi qu’il y a des degrés de l’horreur, qu’il ne s’agit pas de tout déballer d’un seul coup. On peut parler de la guerre sans pour autant entrer dans le détail des morts et des tortures, ou on peut évoquer la famine sans tout de suite montrer des photos d’enfants squelettiques. Le parallèle est tout pourri, mais c’est un peu comme lorsqu’on parle de la naissance et de comment on fait les bébés, la réponse et les détails évoluent avec l’âge et la maturité des enfants. Je trouve ça trop violent de les mettre tout de suite face au pire, mais je trouve aussi que c’est lâche de les maintenir dans une bulle trop longtemps. Et que ça risquerait d’être pire après, le jour où ils découvriront tout d’un seul bloc. Autant trouver un juste milieu. Je pense aussi que c’est mon rôle de les prévenir que tout n’est pas si joli et qu’il faut savoir se méfier des méchants. Ainsi on leur explique au détour d’une douche que leur corps leur appartient et que personne n’a le droit de se montrer trop intime avec eux, ou quand une voisine leur propose de venir voir un truc chez elle on en profite pour leur rappeler qu’ils doivent toujours nous prévenir avant de suivre quelqu’un, même si c’est quelqu’un qu’ils connaissent, etc…

Concernant le sordide qu’on peut rencontrer via les médias je suis encore en plein tâtonnement. Essentiellement en ce qui concerne la radio puisque nous ne sommes pas confrontés à la télévision, et que nous évitons aussi de laisser traîner des journaux ou magazines avec des images trop « trash ». C’est l’avantage par rapport à la radio où l’on peut moins anticiper. Dernièrement dans un numéro de Causette on pouvait par exemple voir une BD de Petit Ours Brun détournée de façon gore pour illustrer le danger du dérèglement climatique, et sur un Science et Vie on pouvait voir des photos de personnalités décédées dont le meurtre n’avait pas été totalement élucidé (le genre d’images qui me perturbe déjà moi-même !).  On a fait attention de les laisser hors de portée des enfants. Il y a aussi des images qui peut-être paraissent inoffensives à nos yeux d’adultes mais qui angoisseront nos enfants, ce qui complique encore notre tâche !

Je n’attends pas de réponse sur ce qui doit être caché ou non à nos enfants, et je vais continuer à agir selon mes propres jugements, mes humeurs et mes valeurs. Mon comportement sera de toute façon différent avec mes deux enfants, qui n’auront pas forcément la même sensibilité et la même compréhension au même âge. La notion d’accompagnement est également très importante à mon sens. Quel que soit son âge et son caractère un enfant a en effet besoin de la parole de l’adulte pour décrypter et comprendre ce qui peut l’effrayer ou juste l’interpeller. Même s’il est assez grand pour comprendre un sujet grave, il ne pourra pas s’en saisir sans aide.

Pour finir, si ce long billet n’appelle pas de réponse clef en main, je suis par contre curieuse de savoir si vous vous êtes déjà posé les mêmes questions que moi, et comment vous avez géré. Vos témoignages sont vraiment les bienvenus !

Potiron, châtaignes et nez qui coule

Potiron, châtaignes et nez qui coule

C’est l’automne, les semaines passent à une vitesse folle et j’ai l’impression d’être toujours pressée. Il commence à faire froid mais le poêle n’est pas encore allumé, je viens de réaliser que les vacances de la Toussaint sont toutes proches, nous revenons de notre séjour à Budapest et tout va pour le mieux ! Je n’ai rien posté ici depuis trop longtemps et ça me manque, alors tant pis je finirai la liste des courses plus tard ! Avec Bashung et sa Fantaisie militaire en fond sonore il va sans dire que je suis beaucoup plus inspirée pour vous raconter comme j’aime l’automne, que pour savoir si avec la purée de pommes de terre je prévois des carottes ou bien des betteraves !!!

Cette année encore je suis impressionnée par la richesse des paysages que nous offre notre campagne. Je ne me lasse pas des couleurs que prend le ciel en fin de journée ni de celles des feuilles mortes. La brume qui inonde nos vallées le matin ne me rend pas insensible non plus. En plus de la beauté du phénomène (la nappe de brume qui surplombe les champs alors qu’on est soi-même dans le soleil, c’est juste magnifique !) j’aime beaucoup observer les variations climatiques qui peuvent s’opérer au gré des chemins. Rouler sous le soleil et tout à coup traverser une nappe de brouillard sur une dizaine de kilomètres, avant d’être de nouveau éblouie, c’est impressionnant !

L’automne c’est aussi l’occasion de faire plein de travaux manuels. Après le collage de feuilles mortes de l’an dernier (que nous referons prochainement !) les enfants sont en plein dans les décorations à partir de châtaignes et de marrons. Ils viennent de passer 5 jours avec leurs grands-parents pendant nos vacances en amoureux, et en ont profité pour fabriquer une avalanche de petits personnages plus mignons les uns que les autres ! Le ramassage de bidules dans la nature suivi des séances bricolage à la maison conviennent d’ailleurs parfaitement à la saison. On profite d’un peu de soleil pour faire le plein d’éléments naturels, et on a ainsi de quoi occuper les journées pluvieuses ! Il faudrait d’ailleurs que je pense à refaire le plein de matériel du type colle et peinture avant le début des vacances…

La nouvelle déco du couloir !

La nouvelle déco du couloir !

Je parlais de potiron dans mon titre, puisque justement nous commençons la saison des soupes. Comme à chaque changement de saison je suis contente de changer de plats et de voir peu à peu les potirons, champignons, chou-fleurs et autres légumes d’automne débarquer dans nos assiettes ces jours-ci. Cela va sans dire, dans quelques mois j’en aurais assez et j’aurais hâte de retrouver nos repas de printemps !  C’est toujours comme ça et c’est le signe que nous arrivons à harmoniser notre alimentation sur le rythme de la nature donc finalement tant mieux. Bon, cette année les potirons/potimarrons n’ont pas voulu pousser chez nous, le potager a eu un petit loupé sur ces variétés… Heureusement, le petit magasin bio le plus proche en vend et nous pourrons quand même avoir nos soupes dont les enfants raffolent.

A défaut de potiron, nous avons eu une jolie récolte de coloquintes ! Qui ne se mangent pas...

A défaut de potiron, nous avons eu une jolie récolte de coloquintes ! Qui ne se mangent pas…

Je termine par le nez qui coule… Par chance nous sommes rarement malades chez nous, mais force est de constater que l’école apporte son lot de microbes ! J’ai déjà eu un bon rhume il y a quelques semaines, alors que chez les enfants ça a été très rapide et bénin… Ceci dit ce n’est pas plus mal dans ce sens là, et moi au moins quand je suis malade je dors, contrairement à eux ! C’est la première année en collectivité pour Belette donc je suppose que ce sera sur elle que les microbes s’acharneront le plus cet hiver… Pour le moment elle a le nez qui coule un peu, mais rien de dramatique. Et quand je vois le concert de toussotements et de nez qui se mouchent à la sortie de l’école, je me dis que ma fille est plutôt épargnée ! Il y a des chances pour que son petit nez coule quasiment en continue jusqu’en mars, ce qui n’est en somme pas très grave et même normal. Du moment que les enfants ne rapportent ni de gastro ni de poux tout va bien !!!

Le résultat de notre dimanche après-midi venteux-pluvieux !

Le résultat de notre dimanche après-midi venteux-pluvieux !