Archives mensuelles : mars 2015

Tête à tête parisien

Tête à tête parisien

Je l’avais promis, et le voilà, mon petit article sur ma virée parisienne avec Poussin ! Je suis peu active sur le blog en ce moment, mais c’est pour une bonne raison : en plus de mon activité de rédactrice, je suis maintenant correspondante de presse pour le journal de la région ! C’est une nouvelle expérience plutôt intéressante, qui me laisse donc moins de temps libre, mais je suppose que ça ira mieux une fois que j’aurai trouvé mon rythme.

Bref, notre grande journée a eu lieu samedi 21 mars. Pour de sombres raisons d’horaires de train à la noix, et pour avoir du temps sur place, nous avons du partir de la maison à 6h du matin… J’étais crevée à cause d’une looonnngue semaine, mais Poussin était bien évidemment au taquet, et il n’a même pas voulu dormir dans le train. A la place il a préféré vomir… Il n’a jamais été malade ni en voiture ni en train, par prudence j’avais quand même décidé que de si bonne heure le petit dej serait ultra léger, mais je n’avais pas bien anticipé les remous pendant la séance de coloriage ! Je vous laisse imaginer le moment de solitude, seule à essayer de retenir la gerbe de mon fils d’une main, tout en essayant de choper un mouchoir dans mon sac et de mettre à l’abri nos affaires de l’autre… Par chance les sièges en tissus ont été épargnés, et ses vêtements peu touchés. J’ai pu tout nettoyer sans qu’il soit trempé (parce que bien sûr je n’avais pas prévu de change), l’odeur est restée inscrite dans mes narines jusqu’au soir, mais on a évité le pire ! Et le principal, Poussin était quand même en forme pour le reste de la journée !

Nous sommes arrivés au Salon du livre pour l’ouverture, nous avons aperçu François Hollande au milieu d’une foule de journalistes et de gardes du corps (c’est d’ailleurs grâce aux perches de micro que j’ai percuté qu’il devait y avoir une personnalité connue en-dessous…) et nous avons commencé notre visite. Nous avons fait l’expo des 50 ans de L’Ecole des loisirs en premier, et nous avons adoré ! Poussin était tout content de reconnaître des couvertures ou des planches de ses albums préférés, et j’ai trouvé la mise en scène de l’exposition vraiment bien fichue. Si vous avez l’occasion de la voir (elle se déplace dans plusieurs villes) n’hésitez pas. Nous avons aussi bien aimé nous poser un peu pour écouter un monsieur nous lire des histoires de cette maison d’édition. Sur 5 livres on en connaissait déjà 4, mais c’était intéressant (pour Poussin comme pour moi) de découvrir une nouvelle façon de raconter, Nous avons poursuivi en flânant à chaque stand jeunesse, nous avons rencontré un robot géant, et Poussin a participé à une activité dessin. Il a beaucoup aimé cette pause au stand des Alphas, où il a pu dessiner un extra-terrestre, bien installé sur un coussin, avec plein de feutres et d’autocollants à sa disposition ! Puis après notre pique-nique nous avons refait un tour du salon, cette fois en quête de livres à acheter. L’objectif était de ne pas se jeter sur les premiers livres aperçus dès notre arrivée, mais de prendre le temps de choisir. Ca ne m’a pas empêchée d’être totalement déraisonnable, aussi bien pour les enfants que pour leur papa et moi, mais on a fait ça intelligemment !

On peut même se déguiser en brigands !

On peut même se déguiser en brigands !

Après le Salon nous avons repris le métro pour le Trocadéro, où nous avons pu jouer aux touristes en prenant plein de photos de la Tour Eiffel. Comme l’année dernière, mais sous un angle différent… On s’est également reposés un peu sur un banc, puis nous avons été visiter le musée de l’architecture au Palais de Chaillot. J’avais lu que c’était bien organisé et riche en explications pour les enfants, et je n’ai pas été déçue ! Poussin commençait à fatiguer un peu donc je n’ai pas acheté de livret permettant une espèce de jeu de piste culturel à travers le musée, mais rien qu’en suivant le chemin traditionnel on a trouvé plein de trucs sympas à faire. Bien sûr il a pu observer pas mal de choses, mais ce qui est vraiment bien fichu dans ce musée c’est qu’il comporte pas mal de petites manipulations à destination des enfants. Poussin a pu créer les vitraux d’une mini cathédrale en plexiglas, il a pu monter des charpentes avec des petites poutres en bois, il a également expérimenté le principe de la clef de voûte en manipulant des morceaux de bois, reproduit un vitrail en puzzle… Il a aussi beaucoup aimé visiter la réplique d’un appartement Le Corbusier. Nous avons vraiment passé un bon moment ! Evidemment nous avons zappé certains trucs et privilégié ce qui intéressait d’avantage Poussin, mais en 1h30 il ne s’est vraiment pas ennuyé. Je recommande !

En sortant nous avons goûté face à la Tour Eiffel (pour changer !), par chance il faisait gris mais pas froid et surtout il ne pleuvait pas ! Nous avons ensuite fait un petit tour du côté de Passy, et après avoir flâné un peu trop longtemps dans le monop’ je me suis fait peur en voyant l’heure… Finalement nous avons couru assez vite pour avoir le métro et arriver à la gare avec une marge de 10mn. Poussin n’a pas dormi dans le train malgré son énorme fatigue, mais une fois dans la voiture il ne lui a pas fallut 5 minutes pour sombrer !

Nous avons passé une super journée, et nous remettrons ça l’année prochaine ! Sauf que cette fois nous irons en famille puisque Belette sera assez grande et qu’elle aussi est très intéressée par le Salon du livre !

Le livre de Poussin

Le livre de Poussin

C’est terrible… je n’ai pas écrit ici depuis le 8 mars… gloups et re-gloups ! Je ne suis pourtant pas à court d’idées concernant de nouveaux billets, mais c’est bel et bien le temps qui passe trop vite, ou moi qui n’en ai pas assez… Et quelque chose me dit que ça ne va pas aller en s’arrangeant, ce qui entre nous n’est pas plus mal lorsqu’il s’agit de travail rémunéré !

Bref, cela fait un moment que je voulais vous parler du « livre » que Poussin et moi avons écrit ! Vous le savez, Poussin a hérité de mon goût pour la lecture, et de celui de son père pour les travaux manuels… C’est donc tout naturellement qu’il a voulu créer un livre, surtout qu’à  l’école la maîtresse leur a fait fabriquer un petit livret comportant toutes leurs comptines et qu’il a beaucoup aimé. Nous avons profité des vacances pour mettre à exécution ce projet ambitieux. Oui, je sais, les vacances ça commence à dater…

Pour commencer, je lui ai demandé de réfléchir au sujet de son histoire et aux personnages, puis j’ai noté tout ça sur un cahier. En détaillant un peu l’histoire, on en est venus à analyser un peu la façon dont étaient faites celles qu’on trouve dans les livres. Avec des mots tout simples on a même parlé de « l’élément déclencheur », et du fait que généralement les personnages devaient résoudre un problème, ou en tout cas s’adapter à un changement, pour retrouver une situation satisfaisante ou encore améliorer leur situation de départ. Il a plutôt bien compris le principe et il a pu énumérer des histoires où ce schéma est très visible. Ca lui a bien plu de découvrir tout ça ! Ca nous a permis de trouver un vrai nœud à notre intrigue et d’aller un peu plus loin qu’une simple description de personnages.

Quand toutes les étapes de notre histoires ont été listées, on a cherché des coloriages à imprimer pour l’illustrer. Poussin a aussi fait quelques dessins lui-même, et pour certaines pages il a fait un mélange des deux. Découper et coller, ça reste une super activité ! J’aurais bien aimé aller plus loin en lui faisant intégrer des photos ou des images découpées dans des magazines, mais je n’en avais pas sous la main (enfin aucun que j’avais envie de sacrifier) et j’ai bien pensé à en chercher sur internet, mais avec une imprimante noir et blanc ça n’aurait pas été très beau. La prochaine fois je m’y prendrai à l’avance ! Bref, j’avais également prévu des zones sans illustration sur les pages pour avoir la place d’ajouter le texte. Je l’ai ajouté à la main afin de pouvoir écrire au feutre et donc avec de la couleur. Avec du temps et une imprimante couleur, on aurait évidemment pu mieux faire. Disons que l’artisanal a un certain charme !

C’est bien sûr moi qui ai rédigé le texte, mais toujours en demandant son avis à Poussin. Pour finir, on a glissé toutes les feuilles dans des pochettes plastifiées qu’on a ensuite reliées entre elles. Nous avons aussi préparé une couverture, avec le titre et nos noms. Poussin est ravi du résultat, et moi je suis contente d’avoir partagé cette expérience avec lui ! Ce qui est chouette c’est que samedi, au Salon du livre (un article arrivera bientôt sur le sujet !) lors de l’exposition fêtant les 50 ans de l’Ecole des loisirs, nous avons pu voir une série de panneaux expliquant les différentes étapes de la création d’un livre. Nous avons donc pu comparer et relever les points communs avec notre façon de procéder.

Je suppose que tout le monde se demande de quoi parle notre histoire… Et bien elle raconte la façon dont le Père Noël, après avoir minutieusement préparé cadeaux et traîneau avec ses fidèles lutins, part pour sa distribution et se fait chatouiller par une chauve-souris ! Il rigole tellement qu’il gigote dans tous les sens et quelques cadeaux tombent de son traîneau ! En allant les récupérer dans un jardin il est un peu embêté de tomber nez à nez avec une dame (ben oui hein, personne ne doit le voir le Père Noël !) mais tout s’arrange lorsqu’il découvre qu’elle est très gentille et qu’il s’agit d’une célèbre fromagère bretonne… Parce que oui, c’est la fameuse Madame Loïk (celles des fromages à tartiner…) qui lui parle de tous les cadeaux qu’elle a aimé recevoir quand elle était petite ! Même qu’à la fin elle lui offre du fromage, mais aussi du pain et un couteau pour qu’il puisse se faire un petit pique-nique en cours de route ! C’était quand même très amusant quand il a fallut poser le pot de fromage sur la table pour que Poussin s’en serve de modèle…

« Une Mignonne histoire de Noël », par Poussin et sa maman !

 

Je doute que cette histoire soit publiée un jour, mais je suis certaine qu’elle sera une pièce majeure de nos trésors de famille !

Les Souvenirs, de David Foenkinos

Les Souvenirs, de David Foenkinos

LesSouvenirs_Gallimard

 

 

Depuis la parution de Charlotte et toutes les merveilleuses critiques qui ont suivi, j’ai envie de découvrir David Foenkinos. Pourtant, les mois passent et je ne me suis toujours pas procuré ce livre, parce que j’ai peur qu’il soit trop triste… C’est un peu idiot, mais la perspective de lire l’histoire de cette jeune artiste à la fin si tragique m’angoisse profondément. Je lis pourtant des tas d’autres livres loin d’être drôles, mais là je bloque. J’ai donc décidé de faire connaissance avec Foenkinos en commençant par ses autres romans. L’amie chez qui j’étais la semaine dernière m’en a même prêté un (mais je ne sais plus lequel…oups) en me disant que c’était le mieux pour commencer, mais évidemment j’ai oublié de le prendre en partant ! Alors, un peu au hasard, j’ai acheté Les Souvenirs lors de mon passage à la librairie cette semaine.

 

Le narrateur, à la première personne, y évoque la fin de vie des ses grands-parents, le début de retraite et les névroses de ses parents, ses errances émotionnelles, ou encore l’aube de sa vie d’adulte. Et des dizaines de souvenirs, de personnages fictifs ou réels. Dit comme ça, j’en suis bien consciente, ça sent le roman de pré-trentenaire, la mièvrerie et les gros clichés. Mais en fait pas du tout !

Très vite, la douceur du texte m’a touchée. Je l’ai trouvé sincère, et en cela terriblement émouvant. Le narrateur a tout d’un stéréotype agaçant (il est jeune, il veut devenir écrivain, il cherche l’amour, il est gentil…) mais on s’aperçoit vite qu’il est aussi bien plus que ça. Il dépasse le stéréotype pour s’incarner véritablement, ce qui est assez rare pour être souligné. L’écriture de Foenkinos est agréable et j’aime beaucoup son style, tout en finesse lui aussi. C’est assez difficile à décrire, mais j’ai vraiment eu un sentiment de douceur en lisant Les Souvenirs. Une sensation de flottement, de coton et de légèreté.

A travers l’histoire de ce jeune-homme bouleversé par la fin de vie de ses grands-parents, c’est toute une réflexion sur la vieillesse qui s’offre au lecteur. Encore une fois il ne s’agit pas de se calquer sur des clichés, mais bien de poser un regard lucide et empathique sur une génération qui s’efface. L’évocation de ses parents, entre deux âges, renvoie elle aussi à une réalité parfois compliquée. Entre émotion, tendresse et humour, ce roman est celui du glissement des générations, du temps qui passe et des liens familiaux. Malgré ces thématiques difficiles, je n’ai jamais ressenti de lourdeur ou d’angoisse pendant ma lecture. Certes, je n’ai pas de problématiques similaires dans ma famille en ce moment, mais je me demande si dans de telles situations Les Souvenirs ne seraient justement pas un moyen d’adoucir un poids. Bien sûr pendant ma lecture j’ai ressenti un peu de nostalgie, et j’aurais pu être bien plus ébranlée si mon histoire avait eu des points communs avec celle du narrateur, mais je trouve ce roman tellement juste qu’il n’apporte aucune angoisse. Je pense qu’on peut au contraire y trouver de l’apaisement, une sorte d’acceptation du temps qui passe et d’une époque qui bascule dans le passé. Et puis vraiment, Foenkinos maîtrise si bien l’art de l’humour subtil qu’il parvient à désamorcer le tragique en lui insufflant ce qu’il faut de légèreté !

Ma seule déception, parce que même sous le charme mon esprit critique reste aux aguets, concerne la fin du roman. Sans trop dévoiler l’intrigue, cela correspond au moment où le narrateur se met en couple. Je pense que l’histoire aurait pu s’arrêter là, et s’éviter ainsi de flirter avec les clichés. C’est à mes yeux un paradoxe énorme, mais si la littérature raffole des histoires de couple, c’est ce que les écrivains ont le plus de mal à traiter ! La fin du livre n’est pas non plus atroce, n’exagérons rien, mais je n’ai pas été totalement convaincue par les derniers rebondissements. D’ailleurs, la temporalité du récit s’accélère à ce moment-là, et les multiples ellipses (de plusieurs années) participent à ce sentiment de déception. A mon avis, un roman qui évolue à un rythme plutôt régulier n’a rien à gagner en osant une accélération finale. On pense forcément à une fin bâclée et à une nécessité de vouloir en caser le plus possible, et c’est dommage !

Je ne le savais pas au moment de commencer ma lecture, mais il s’avère qu’une adaptation de ce livre est sortie au cinéma il y a quelques semaines ! N’ayant pas de ciné à proximité immédiate de ma maison, et ayant 2 enfants, je ne suis plus très sensible aux sorties ciné… depuis environ…euh…5 ans ! Bref, je suis bien souvent déçue par les adaptations des romans que j’ai aimés, mais je viens de visionner la bande annonce du film de J-P Rouve, et je me dis qu’à l’occasion j’aimerais bien le voir. Je suis quand même contente d’avoir vu la bande annonce seulement après avoir terminé le bouquin, sans quoi j’aurais calqué le visage des acteurs sur les personnages, alors que de moi-même je les ai imaginés vraiment différemment. Pour l’anecdote, j’ai toujours regretté d’avoir le visage de Depardieu comme seule référence en lisant Germinal…

Etre à leur place

Etre à leur place

Souvent, je regarde mes enfants et j’aimerais être à leur place. Je suis très contente d’être moi et de vivre ma vie, là n’est pas la question, c’est juste que parfois leur insouciance, leur bonheur candide et la tendresse qui les entoure me font drôlement envie !

Quand c’est l’heure de la sieste et que Belette se glisse sous sa couette, en culotte et en t-shirt, j’ai souvent envie d’être à sa place.
Ou le soir, au moment de l’histoire, quand ils sont tout propres, en pyjama et qu’ils s’installent dans leurs lits avec leurs ribambelles de doudous.

J’aimerais aussi pouvoir manger des crêpes au chocolat, en les tenant à pleines mains, sans me demander si je ne suis pas en train de m’en étaler sur le nez.. ou sur le front… ou dans les cheveux !

Et puis ensuite je veux attraper mon verre d’eau à deux mains en y laissant mes empreintes.
Je veux aussi une immense serviette nouée autour du cou pour m’essuyer quand j’en aurais vraiment trop sur le menton.

Je veux être eux quand ils mangent des biscottes et qu’il s’en fichent complètement de savoir si des miettes tombent sous la table.

Je veux être à leur place quand ils sont assis sur le canapé et que leurs pieds ne touchent pas le sol. Encore mieux, quand ils regardent quelque chose sur l’ordinateur et que leurs petits visages sont hyper concentrés.

Ou quand ils jouent à dormir sur le grand fauteuil, avec la couverture douce et colorée de Poussin.

J’aimerais aussi avoir leurs chambres et faire la crétine sur de grands coussins carrés. Rire et glousser très fort.

Quand je suis patraque j’aimerais aussi que quelqu’un me fasse des câlins sur le front. En m’apportant des doudous et  en me demandant si j’ai soif.

J’adorerais être eux quand il fait moche et qu’ils font des journées pyjama. Parce que si quelqu’un passe à l’improviste, eux, même en pyjama et les cheveux en vrac, ils sont mignons.

Je veux être à leur place quand ils ont des cadeaux et qu’ils les ouvrent comme des chiffonniers.

Quand ils dessinent sur le tableau blanc avec des feutres de plein de couleurs.

Quand ils chantent à tue-tête et qu’ils dansent n’importe comment, quand ils écarquillent leurs yeux devant un spectacle, quand ils dessinent et qu’on trouve toujours ça joli…

Ah et aussi, parfois j’aimerais juste être le chat. Quand il ne fait rien, c’est à dire 98% du temps !

Oui, je sais, cette photo n'a rien à voir avec la choucroute...

Oui, je sais, cette photo n’a rien à voir avec la choucroute…