Permis de construire accordé, panneau de chantier installé, premiers parpaings posés : c’est parti pour quelques mois de travaux !
C’est tout juste visible, mais dans nos têtes ça fait un moment que tout se met doucement en place. Les premières ébauches au crayon sur un bloc-notes, les premières modélisations sur l’ordinateur, les hésitations quant à l’essence de bois du futur parquet, les 256 heures passées à regarder des rampes d’escalier en fer forgé pour s’en inspirer…

Il se peut que des tensions apparaissent au fil du chantier, mais pour le moment tout est sous contrôle. J’attends encore un peu pour me plaindre que ça ne va pas assez vite, que mon mari perd du temps à être trop minutieux, ce à quoi il me répondra que j’ai la manie de tout bâcler… on se connaît tellement bien, c’est beau !
Par chance, les travaux portent sur des parties de la maison que nous n’habitons pas encore. Concrètement, il s’agit de convertir un grenier en chambres et en salle de bain, et d’agrandir un petit peu la maison pour y installer un escalier. L’impact sur notre quotidien restera donc assez limité et on n’aura pas à vivre dans une sorte de camping-chantier avec du bazar partout. Normalement.
Si pour le moment, donc, l’intérieur de la maison ne ressemble pas trop à un champ de bataille, nous sommes toutefois passés en mode travaux. Le week-end, les hostilités commencent à l’aube (Belette se plaint déjà du bruit de la bétonnière qui l’empêche de bouquiner tranquillement au lit le samedi matin !) et il faut s’adapter aux impératifs ouvriers, par exemple avec les repas qui se prennent désormais à heure fixe et en quatrième vitesse.
En plus de cette gestion à l’ancienne (Caroline Ingalls fait cuire les patates pendant que Charles cloue la charpente…), j’essaie de prendre le relais sur la gestion du potager. Sachant que le jardinage est loin d’être mon domaine de prédilection. Je n’ai absolument pas la main verte (l’année dernière j’ai réussi à flinguer un pied de concombre en coupant la mauvaise tige…), mais pour l’instant les semis se portent bien et les plans de fraises ont été parfaitement désherbés. Je reste confiante pour la suite.
Les plus heureux dans cette histoire, je crois que ce sont les enfants. En plus de récupérer un étage rien que pour eux, ils gagnent déjà beaucoup de liberté pendant cette première phase de travaux. Ils passent leur temps à jouer et à gambader autour de la maison qui se transforme sous leurs yeux.

Ils aiment observer l’avancée du chantier. Ils ont adoré voir le camion de livraison déposer les palettes de matériel derrière la maison. Youpi, il revient vendredi ! Ils ont été un peu frustrés de ne pas être là pendant que la pelleteuse creusait les futures fondations de la petite extension (Poussin a crié à l’injustice, parce qu’au départ le monsieur devait venir le samedi mais que finalement il est venu un jeudi… et qu’on ne loupe pas une matinée d’école pour cause de spectacle de pelleteuse ! ). Ils aiment aussi servir d’assistants pour éteindre la bétonnière, passer un outil (je n’étais pas là, mais il paraît que Belette a fait une tête bizarre quand le maçon lui a demandé de lui passer le « pied-de-biche »), ou tout simplement s’émerveiller à chaque évolution notable.
Belette est d’ailleurs fascinée par les parpaings, elle trouve ça trop joli… Personnellement je trouve que pour l’instant on dirait un local à poubelles. Mais heureusement, il paraît qu’avec un joli enduit ça ira beaucoup mieux.

À passer leur vie dehors, les enfants ont agrandi leur territoire, leur terrain de jeux.
Quand ils se lassent de jouer aux apprentis maçons, ils font des tours de hameau à vélo, vont voir les moutons, font la conversation au cheval d’en face, se promènent et disent bonjour aux voisins. Des petites choses qu’ils n’auraient pas osé faire seuls il y a encore quelques mois. Tout en douceur, ils font connaissance avec la liberté. C’est bien. Sauf quand ils jouent à cache-cache dans tout le hameau et qu’au moment de passer à table la petite sœur ne trouve plus son grand frère…