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Bébé et langue des signes

Bébé et langue des signes

J’ai découvert le concept de langue des signes adaptée aux bébés pendant ma première grossesse. Je n’en avais jamais entendu parler avant et j’ai été curieuse d’en savoir un peu plus.

Pour résumer, il s’agit de communiquer avec ses bébés en signant. Les signes sont issus de la LSF (Langue des Signes Française), certains étant simplifiés pour être plus faciles à utiliser par des petits. L’objectif est de favoriser la communication parents-enfants avant le développement du langage, ou en parallèle. Cela permet également d’éviter les frustrations liées à l’impossibilité de se faire comprendre des plus petits. On peut aussi y voir une nouvelle forme de jeu (un peu comme les comptines à gestes), un moment de partage et de complicité. Il n’est pas question de faire du dressage, mais de permettre à l’enfant qui en a envie de communiquer autrement avec ses parents. Signer permet aussi à l’enfant de mieux maîtriser son corps, de développer sa motricité fine, même si ce n’est pas l’objectif principal on dira que c’est toujours ça de pris ! Nous pouvons commencer à signer dès la naissance, au bout de 4 mois, de 9 mois ou d’1 an, il n’y a pas de règle. Les bébés peuvent commencer à signer dès 6 mois pour les plus rapides, sinon la moyenne se situe plutôt entre 9 et 12 mois. Evidemment cela dépend aussi de l’âge auquel ils ont été initiés, s’ils baignent dans un environnement où la LSF est utilisée quotidiennement, etc.  Comme je ne suis pas certaine de tout bien expliquer, ou pour celles et ceux qui seraient intéressés, je vous mets un lien vers le site Signe avec moi qui présente très bien le concept et donne accès à pas mal de ressources sur le sujet.

J’ai donc découvert la langue des signes pour bébé pendant ma grossesse, et puis le chamboulement des premiers mois aidant, les heures de sommeil en moins et tout le reste ont fait que j’ai un peu mis de côté le concept. Je m’y suis replongée quand Poussin avait environ 9 ou 10 mois. Papa-des-Champs était motivé aussi (c’est d’ailleurs lui qui a suggéré de commencer), nous avons parcouru un peu le net à la recherche de quelques signes, et nous avons acheté le livre édité par Signe avec moi. Nous avons commencé par des signes simples liés au quotidien et faciles à reproduire : encore, manger, chat, papa, maman… Nous introduisions de nouveaux signes au feeling, selon nos envies ou nos besoins. Au contraire nous faisions parfois l’impasse sur certains signes pourtant courant, soit parce qu’au moment de les faire nous avions les mains prises, soit parce que Poussin n’était pas attentif à ce moment là.

Les premiers temps, Poussin n’était pas tellement réceptif. Il faut dire aussi qu’il n’a jamais été trop intéressé par la gestuelle de ses mains. Les marionnettes, applaudir, les comptines à gestes, ça n’a jamais été trop son truc. Très tôt il a su attraper des petits objets ou tourner les pages des livres, mais jouer avec ses mains bof. Il a cependant commencé à signer un tout petit peu vers 12-13 mois. Il me semble que son premier signe a été « dodo », qu’il utilisait pour manifester sa fatigue. Entre 13 et 18 mois, il a intégré plusieurs signes qu’il réutilisait correctement, son domaine de prédilection étant la nourriture ! Ses signes favoris étaient mangerpain, yaourt, c’est bon, encore, chocolat, carotte, et bien sûr chat puisque nous en avons un. Cependant on sentait bien que ce n’était pas son truc, il n’était pas spécialement demandeur et pas non plus très habile de ses mains. D’autre part, c’est entre 16 et 18 mois qu’il a commencé à dire de plus en plus de mots, il était donc beaucoup plus motivé sur le plan verbal que sur les signes. Nous avons naturellement suivi son développement en arrêtant progressivement de signer. Il préférait parler que signer, nous avons suivi le mouvement ! Ce n’était pas une décision véritable de notre part, disons qu’on s’est laissés porter par les sollicitations de Poussin et qu’au bout d’un moment nous avons simplement constaté que nous ne signions plus.

L’expérience ne fut donc pas éblouissante, mais nous l’avons trouvée sympa. Cela nous a permis de proposer un nouveau moyen de communication à notre bébé, de lui ouvrir des possibilités et de lui laisser le choix d’y adhérer ou non. D’un point de vue personnel, c’était chouette d’apprendre quelques signes. Avec Papa-des-Champs, il nous arrive encore de signer furtivement pour communiquer en silence, par exemple si nous ne voulons pas être entendus. Oui, nous sommes fourbes !

Si j’aborde ce sujet aujourd’hui, c’est parce que depuis quelques temps nous nous sommes replongés dans la langue des signes, pour y initier Belette cette fois ! Depuis environ 2 semaines je me suis remise à signer (Papa-des-Champs a plus de mal à reprendre ses réflexes, mais ça va venir), je commence doucement quand j’y pense  et j’essaie de retrouver mes automatismes. Pour l’instant c’est du basique, encore une fois ça tourne surtout autour de la bouffe et du chat, des câlins et des membres de la famille. Notre quotidien, en somme ! Du haut de ses 11 mois Belette est déjà plutôt habile de ses mains, enfin disons qu’en comparaison avec son frère au même âge y’a pas photo ! Elle passe ses journées à faire les marionnettes avec ses petites mains, elle s’applaudit, et elle recommence de bon coeur. Oui, je suis gaga ;-) Bref, il se peut qu’elle soit un peu plus emballée que Poussin en ce qui concerne la langue des signes. Ce qui est chouette aussi, c’est qu’en nous voyant signer Poussin s’y met aussi. Apparemment il ne se souvient plus de ceux qu’il maîtrisait, mais il essaie de nous imiter. Il est toujours pataud (en même temps il parle tellement que ses mains auraient du mal à suivre !!!), mais je suppose que si Belette commence à signer il la suivra. J’extrapole un peu, mais ça pourrait leur faire un chouette langage secret pour la cour de récré :o)

Je ne manquerai de noter par ici la suite de nos aventures en langue des signes, et les éventuels évolutions de Belette !

L'ouvrage qui nous a permis de démarrer, hyper complet et simple à utiliser

L’ouvrage qui nous a permis de démarrer, hyper complet et simple à utiliser

 

 

Séjourner à la maternité avec son conjoint

Séjourner à la maternité avec son conjoint

Lors d’un précédent article, j’évoquais la possibilité offerte aux conjoints de séjourner dans certaines maternités. Comme je le disais, la maternité dans laquelle j’ai accouché de nos deux enfants propose cette option. Nous en avons profité et nous avons adoré. Ca valait bien un article !

Le concept : pour les parturientes en chambre individuelle, notre clinique proposait un lit de camp pour le papa (ou à la co-maman ;o) ). Il y avait également la possibilité de se faire monter deux plateaux repas dans la chambre. Et oui, chez nous on partage tout, même les potages filandreux et les yaourts aromatisés à la banane (yeurkk). Avant même que je sois enceinte, ce principe nous a complètement séduits (le lit pour le papa, pas les yaourts à la banane !) et nous a grandement incités à choisir cette maternité. En plus d’y avoir trouvé mon excellent gyneco, et quelques autres aspects importants pour nous.

Papa-des-Champs est resté avec moi jours et nuits pendant toute la durée de mon séjour après la naissance de Poussin, soit 5 jours complets. Il repassait à la maison pour nourrir le chat, faire un roulement de fringues, un peu de ménage ou quelques courses, et enfin parfois pour manger. Vous le savez maintenant, il n’est pas si parfait, le bougre trouvait parfois une bonne excuse pour louper le potage servi à 18h15… Honte à lui ! N’empêche que sa présence à la maternité a été réellement bénéfique pour nous trois. Nous avons pu vivre ensemble dès l’instant où nous avons été une famille, et ça c’est énorme ! En plus de pouvoir participer à tous les soins et visites médicales il a pu tout de suite avoir pleinement conscience de la nouvelle vie qui nous attendait. Il a tout de suite été dans le bain des pleurs et des nuits difficiles, mais il a également d’emblée pu profiter des dodos en position grenouille de son fils contre lui, et ça c’est quand même bon ! Tout ceci, même en ne venant que la journée, tout conjoint le découvre aussi, et heureusement ! Cela lui a quand même évité les nuits seuls à la maison à cogiter, à se demander comment on allait, si je m’en sortais, si son bébé allait bien. S’il voulait bien sortir de sa cachette et honorer ce blog de son premier commentaire, il pourrait même venir lui-même raconter cette expérience qu’il a beaucoup aimée (allez vas-y dis leur !!!). Pour en revenir au lien père-enfant dont je parlais l’autre jour, j’imagine que pour un papa ayant eu du mal à se plonger dans la grossesse de sa compagne, qui a du mal à imaginer le côté concret du bébé à venir, séjourner à la maternité doit être sacrément bénéfique.

Du côté des mamans, avoir son conjoint avec soi le jour mais aussi et surtout la nuit dès la maternité, c’est un bonheur sans nom ! En ce qui me concerne, après la naissance de Poussin, c’était tout simplement indispensable. Après une grossesse idyllique, j’ai eu un accouchement parfait : 4h à peine entre la 1ère contraction et l’expulsion, pas de péridurale, des douleurs intenses seulement sur la dernière 1/2 heure, 3 poussées et c’était plié, pas d’épisio ni de déchirure, un poussin de 3,9 kg en pleine forme, et voilà ! Enfin pas vraiment voilà, parce qu’ensuite il y a eu la bonne blague du placenta qui ne se décrochait pas (la révision utérine à vif c’est tellement bon que j’y ai aussi eu droit pour Belette), et que j’ai perdu pas mal de sang. Pas bien grave mais ça m’a valut une anémie assez importante et jusqu’au surlendemain j’ai eu du mal à rester debout sans avoir des étourdissements. La présence de Papa-des-Champs  la nuit m’a donc été d’une grande aide. Evidemment j’aurais pu solliciter l’aide d’une puéricultrice ou d’une infirmière pour changer les couches de mon bébé ou pour m’accompagner dans mes déplacements jusqu’à la salle de bain, mais d’une je n’aurais peut-être pas osé, et surtout je trouvais ça plus sympa que ce soit le papa qui s’occupe de son bébé quand j’étais trop vaseuse. La seconde joyeuseté de nos premiers jours avec Poussin, ce fut mon allaitement magistralement foireux. Un bébé qui hurlait de faim, mais qui hurlait aussi quand on l’approchait d’un sein, qui tétouillait 5 secondes avant de s’endormir ou de bouger frénétiquement la tête en faisant des bruits de mouette, une montée de lait qui n’est jamais venue… Le truc pas du tout anxiogène ! Encore une fois heureusement que Papa-des-Champs était là ! Non pas qu’il soit conseiller à la Leche League ou marabout, mais il était là pour me soutenir, pour m’aider à placer correctement Poussin et à mettre en oeuvre les conseils des puéricultrices, et bien sûr je pouvais pleurer dans ses bras à 3 heures du mat’ quand j’avais juste l’impression d’être une serpillière.

Dans les moments plus agréables aussi c’était chouette d’être à deux, évidemment. Parce qu’au delà du premier jour où j’ai failli m’évanouir sous la douche et de mon allaitement tout pourri, nos premiers moments en famille ont été formidables. Ricaner ensemble devant un plateau repas immonde, rire de se faire asperger de pipi en pleine nuit, se réveiller à deux pour admirer le plus joli petit truc du monde encore endormi à côté de nous, se serrer fort dans les bras l’un de l’autre au beau milieu de la nuit, et se rendre compte de ce qu’on vient d’accomplir… Ce sont des instants précieux qui ont permis de cimenter un peu plus notre couple et notre famille.

Après la naissance de Belette, j’étais plutôt en forme (pas d’anémie, toujours pas de points de suture) et en tant que multipare je me suis sentie beaucoup plus à l’aise avec mon bébé que lors de mon premier séjour. Papa-des-Champs venait nous rendre visite en journée, la plupart du temps avec Poussin, mais la nuit nous avons préféré qu’il reste à la maison avec notre fils. Petit Poussin ayant déjà à gérer l’absence de sa maman et l’arrivée de sa petite soeur, il nous semblait plus judicieux qu’il puisse conserver quelques repères en passant le plus de temps possible avec son papa. Mon séjour à la maternité s’est très bien passé même si je n’avais qu’une hâte : retrouver mon petit garçon ! J’avoue néanmoins que les soirées et les nuits m’ont semblé longues et que j’avais une grosse boule dans la gorge à partir de 18h. Un autre détail tout bête, mais qui sur le moment à son importance. A la maternité, j’aime bien prendre ma douche le plus tôt possible, histoire d’être toute propre quand la sage femme passe vérifier mon utérus et mes saignements (oui, j’aime le glamour moi aussi !), et d’être présentable pour aller donner le bain de mon bébé à la nursery.  Lors de mon premier séjour, je pouvais prendre ma douche tranquillement dès la fin du petit dèj’, en laissant mon Poussin à son papa. La seconde fois, il me fallait déjà attendre (et être sûre) que ma Belette dorme paisiblement dans son berceau, que je faisais ensuite rouler jusqu’à la salle de bain (vous avez dit parano ?). Je devais me dépêcher pour être disponible le plus vite possible en cas de réveil de la Belette, et bien sûr faire attention de ne pas l’éclabousser, parce qu’évidemment il n’y avait ni porte ni rideau de douche… Le lot de la plupart des femmes à la maternité certes, mais ce n’est pas parce que c’est pénible pour nous toutes que nous devons nous en satisfaire ! Bref, tout ça pour dire qu’un papa à la maternité c’est pratique et c’est rassurant !

La possibilité d’ouvrir le séjour au conjoint est assez rare dans les maternités françaises (pour l’étranger je n’en sais fichtre rien, je n’ai pas pris le temps de regarder) et je suis persuadée qu’il faudrait vraiment développer cette option. En terme de coût, cela ne représente pas grand chose d’ajouter un lit de camp et des draps dans une chambre… Dans la maternité où j’ai accouché, j’admets que le prix pouvait rebuter certaines familles modestes et sans prise en charge mutuelle. Pour faire clair, il s’agissait d’une clinique sans dépassement d’honoraires (ni pour l’obstétricien ni pour l’anesthésiste), seules les chambres simples étaient payantes (60€ ), avec un supplément de 12€ par nuit pour le lit supplémentaire. Un budget pas forcément évident pour tout le monde, donc. J’imagine cependant que le système pourrait être facturé beaucoup moins cher puisqu’il ne demande pas un investissement faramineux. En plus d’offrir aux nouveaux parents la possibilité de profiter dès le départ d’une vie de famille, et de favoriser la naissance des liens affectifs, cela permettrait également de soulager le personnel soignant. Sans que le conjoint ne remplace un professionnel évidemment, mais pour accompagner une maman chancelante jusqu’aux toilettes, pour changer un bébé si la maman connaît des suites de couche difficiles, ce genre de petits gestes tout simples, cela ferait gagner du temps à tout le monde. Ça permettrait également d’anticiper le retour à la maison, de passer le relais plus efficacement à un papa qui pourrait sinon se retrouver vite dépassé avec un nouveau-né à gérer et une compagne pas totalement remise. Eviter les coups de blues nocturnes de la jeune accouchée, en lui permettant de compter tout de suite sur son conjoint, c’est bien aussi. Cela peut bien évidemment ne pas convenir à tous les couples, et il ne s’agit pas d’imposer un séjour familial à tout le monde, mais que chacun puisse avoir le choix me semblerait une bonne chose.

 

Il s’appelle Bébé

Il s’appelle Bébé

Il s’appelle Bébé, et c’est le sixième membre de notre famille (ben oui : les parents, les enfants et le chat, ça fait déjà 5 !). Bébé est arrivé chez nous il y a un peu moins d’un an, le matin de Noël. Tout de rouge vêtu et sentant bon la vanille. Bébé mesure 30 cm et il est en plastique. Il est pratique, il résiste à l’eau et il peut donc prendre des bains (il était même livré avec un petit canard de bain !). Je crois que c’est le Père Noël qui l’a déposé chez nous, un cadeau spécial pour notre Poussin qui allait devenir grand frère. De quoi s’amuser dans le bain, mais surtout un petit truc à choyer et avec lequel faire « comme Maman ».

Au début, Poussin s’est amusé à partager ses bains avec son bébé, mais le reste du temps il l’oubliait un peu et Bébé restait dans un coin de sa chambre. Quand Belette est arrivée et que Poussin nous tournait autour pendant les biberons et trempait ses mains dans la baignoire pour nous aider à la savonner, je lui proposais régulièrement de faire comme moi, mais avec son bébé. Gros flop… Les rares fois où Poussin allait chercher son bébé, il le reposait cinq minutes plus tard pour tapoter délicatement dans le dos de sa soeur (« allez rote Belette ») ou pour tripoter ses pieds dans l’eau, pour insister à lui remettre une couche, ou juste pour faire chier réclamer mon attention avec force et fracas… Et puis Bébé a commencé à prendre plus de place dans la vie de notre petit garçon. Il se faisait soigner, changer, baigner (dans une caisse de jouets en plastique avec une souris de pc en guise de poire de douche !) et câliner. Bébé a même commencé à squatter le lit que le Père Noël avait offert au doudou de Poussin ! Là c’est un peu dommage, puisque le Papa-Lutin du Père Noël a fabriqué un lit sur mesure pour le doudou alors que Bébé mesure 4 ou 5 cm de plus que lui et qu’il doit donc se contorsionner pour se coucher. Bref, la vie de Bébé a radicalement changée, et c’est à cette période-là qu’il a enfin reçu son nom. Nom d’une originalité sans bornes comme vous l’avez remarqué, mais parfois les classiques sont des valeurs sûres !

En pleine phase d’imitation, Poussin s’est donc mis à s’occuper de plus en plus, et de mieux en mieux de son bébé. Celui-ci a commencé à avoir une existence très très similaire à celle de notre Petite Belette. Repas aux mêmes heures, bain en parallèle, remplissage de couche en simultané, siestes communes… Poussin coquin profitait des moments où sa soeur n’était pas dans son transat pour y installer son bébé, et il lui a même chipé des couches ! Bien trop grandes pour Bébé évidemment, mais pas grave ! Là on a rusé parce qu’il était hors de question que Bébé nous ruine en salissant une dizaine de couches par jour avec ses cacas imaginaires… A son contact, les couches deviennent lavables, on les roule en boule quand elles sont remplies d’ « un énorme caca tout dé-gou-tant » puis elles sont dépliées et rangées dans les affaires du bébé, prêtes pour une prochaine utilisation.

Bébé évolue ainsi parfaitement. Tout comme Belette ! Il mange maintenant des légumes, il faut parfois le bercer un peu pour le calmer, parfois il rappelle plusieurs fois en pleurant avant de s’endormir complètement, il partage nos promenades, et quand il gigote trop la nuit il inonde son pyjama. Fait intéressant, il arrive parfois que Bébé change de prénom pour prendre celui… de Belette !

Il est évident que j’adore voir mon Poussin jouer de cette façon ! C’est adorable de le voir en pleine activité devant sa petite cuisinière, et de l’entendre me répondre « je prépare des haricots pour Bébé » quand je lui demande ce qu’il fait ;  c’est tordant de l’écouter quand il répète « mais arrête de zigoter, t’es pénib’ Bébé » quand il le change, et attendrissant de le regarder quand il le borde. Ce que j’aime le plus, ce sont tous les petits gestes tendres qu’il a pour son bébé, c’est le ton de sa voix quand il lui parle, lui chante des berceuses ou le console, sa façon de lui faire un câlin en lui chuchotant « je t’aime Bébé, n’aies pas peur »… En plus d’être adorable, je me dis que forcément, cet aspect de sa relation à Bébé prend aussi sa source dans ma façon de faire avec sa soeur, ou même avec lui. (Aussi dans la façon de faire de Papa-des-Champs, bien sûr, mais étant moins présent que moi la journée, on imagine bien que c’est surtout mon quotidien de  préparer les haricots verts, changer les couches ou gèrer les siestes difficiles de la Belette). Je trouve cette relation-miroir absolument rassurante. J’aime l’idée d’avoir su transmettre à mon fils des gestes tendres, que la douceur soit pour lui au centre des rapports avec les bébés. Je n’ai jamais douté de ma tendresse pour mes enfants ou de mon coté maternant, mais le fait de voir que j’arrive à dégager cette tendresse-là, et qu’elle serve de modèle à mon fils, c’est extraordinaire ! Malgré mon énervement récurent, mes haussements de voix réguliers, et ma manie de toujours vouloir faire vite, ce que mon Poussin retient et copie de ma façon d’être mère, ce sont les moments câlins, les mots rassurants et la prévenance. Quelle fierté !!! Je remarque également avec bonheur qu’il est très doux avec sa soeur. Il la cajole, lui dit qu’il l’aime, lui trouve des tas de surnoms affectueux, et il a à coeur de la protéger. Ca ne l’empêche pas de reprendre les jouets qu’elle lui chipe ou de dire que « des fois elle est casse pieds Belette », mais la toile de fond est toujours emprunte de douceur et de prévenance.

Dit comme ça, c’est un peu gnan-gnan, mais j’aime vraiment voir mes enfants évoluer dans cette ambiance douce et sereine. C’est extrêmement rassurant pour moi de voir que mon impulsivité ne les contamine finalement pas plus que ça, et que mon tout premier spectateur du quotidien puise mes mots et mes gestes les plus tendres. S’il a un jour des enfants et qu’il garde avec eux les attitudes qu’il a aujour’d’hui avec Bébé, je serais sans aucun doute la maman la plus fière du monde !

Bébé en promenade

 

Petits pas pour devenir grand

Petits pas pour devenir grand

Indubitablement, mon petit Poussin devient un grand. Enfin non, il devient un petit garçon, plutôt. Ca n’a l’air de rien, mais un petit garçon c’est tellement différent du bébé tout chevelu qui est sorti de mon ventre il y a à peine 2 ans et demi ! Il a toujours une bouille à bisous, un petit ventre tout doux, un cou tout tiède que je ne me lasserai jamais de respirer… mais il faut se rendre à l’évidence, chaque jour il quitte un peu plus l’univers des bébés.

Je reste médusée devant la vitesse à laquelle l’autonomie s’acquiert entre 2 ans et 2 ans 1/2 (je schématise, parce que forcément il peut y avoir des variations !). Le langage, les gestes du quotidien, la propreté, la motricité… c’est incroyable tout ce qui évolue pendant cette période. Papas-des-Champs et moi-même sommes souvent abasourdis de découvrir toutes ces nouveautés que maîtrise dorénavant notre Poussin, alors que la semaine d’avant il en paraissait tellement loin.

Cette autonomie naissante, en plus d’être fascinante pour les parents, est souvent pratique. Un enfant qui sait mettre ses chaussures seul avant de partir se promener, ou qui nous aide à mettre la table, ça facilite le quotidien. Très souvent mon Poussin m’a sauvé la vie (rien que ça !) en allant me chercher une couche propre pour sa petite soeur, ou un mouchoir lorsqu’elle me régurgitait allègrement dans le décolleté ! J’apprécie aussi énormément de pouvoir discuter avec mon fils. Se promener en décrivant ce qui nous entoure, se souvenir ensemble des histoires qu’on a lues, parler de ce qu’on fera demain, de ce qui nous a fait rire la veille, c’est tout simplement excellent !

Pour que cette autonomie puisse se développer, il faut laisser faire, laisser essayer, et bien sûr laisser le droit à l’erreur. Parce qu’avant de savoir faire, il faut s’entraîner. Dit comme cela, ça paraît logique et naturel. Et pourtant dans la vraie vie ça ne l’est pas toujours. Nous manquons souvent de temps, nous n’aimons pas repasser derrière, et finalement ça peut être difficile de laisser un enfant faire seul. En devenant parent et en voyant mon fil grandir, j’ai compris que c’était nécessaire. Tant pis pour les tâches et les miettes ! J’allais écrire « tant pis pour le temps perdu » avant de me reprendre. Car non, ce n’est pas du temps perdu ! C’est le temps de l’apprentissage, c’est tout ! Il est parfois long, oui, mais en aucun cas il n’est perdu.

Il y a bien sûr des expériences à recadrer…« Non mon coeur, tu peux pas aider Papa à faire des découpes à la scie à onglet »… Mais on essaye vraiment d’aider notre petit garçon à devenir un peu plus grand.

-Même s’il fout de l’eau partout en se rinçant… (« Mais vise le fond, avec la poire de douche ! »)…

-S’il fait couler 10 litres d’eau pour nettoyer sa brosse à dents…(« Tu sais chaton, ça abîme la planète... »)…

-S’il faut acheter des chaussures à scratch (mais jolies quand même !) pour qu’il puisse les mettre tout seul…

-Même s’il pleut des céréales quand il décide de se servir seul…

-Même si on aurait le temps de prendre trois douches pendant qu’il enfile son pyjama…

-S’il écrase les biscottes en voulant les beurrer…

-Si sa couette fait plein de vagues sur son lit qui est censé être fait…

-Si ses piles de vêtements tanguent un peu dans les tiroirs de sa commode…Que ses mains propres sentent encore un peu le munster…Que ses cheveux gardent un petit épis… Et qu’il y a plus de miettes sur le sol que dans sa main quand il débarrasse…

Quelques petits ratés pour tellement de réussites, c’est si encourageant ! Chaque jour il progresse, il est fier de lui, et nous aussi ! Et on se dit que ça grandit décidément bien vite, ces petites bêtes là ! Alors on savoure, pendant qu’il est encore temps, les petits bisous sur son ventre tout doux, sa petite main dans la notre quand on se promène ;  et on entre à pas de loup dans sa chambre pour le regarder dormir, son doudou collé sur le nez.

Ce matin, c’était du pain grillé !