Il y a des après-midi qui sont un peu comme du coton, douces, tièdes et enveloppantes. Celle d’hier en faisait partie, et j’ai bien envie de vous la raconter.
Comme tous les jours ou presque en ce début d’après-midi, j’étais à la maison avec Belette qui faisait la sieste. Il faisait beau, comme une belle journée d’hiver sèche avec juste ce qu’il faut de froid, un joli ciel bleu et un soleil généreux. Je me disais que c’était ballot d’être là devant mon ordi et que j’aurais été tout aussi bien dehors. Quand j’ai entendu Belette se réveiller, 10 minutes avant d’aller chercher son frère à l’école j’ai donc eu une idée lumineuse ! Je me suis dit qu’au lieu de faire un saut toute seule le lendemain matin dans la ville d’à côté pour aller récupérer mes lentilles de contact et acheter du poisson, ce qui ne m’arrangeait pas du tout, nous pourrions y aller ensemble après l’école. Et que nous profiterions du beau temps en passant un petit moment au parc qui se trouve juste à côté ! Un grand parc, avec un grand lac dont nous pouvons faire le tour et des jeux pour enfants. Un endroit que les enfants adorent, d’autant qu’il y a de bonnes vieilles balançoires style « tape-cul » ! En 10 minutes j’ai donc aidé ma Belette à s’habiller et j’ai préparé de quoi prendre un petit goûter au parc.
Inutile de vous dire comme Poussin et Belette étaient heureux en apprenant notre programme de l’après-midi ! Ils n’ont même pas été impatients pendant que je récupérais mes lentilles chez l’opticien, et n’ont même pas rouspété quand je leur ai dit qu’ils n’avaient pas tellement le temps de profiter du petit coin jeu ni de tripoter les lunettes de soleil c’est trop rigolo maman regarde on se voit dedans !
Et puis il était juste parfait, ce petit banc où nous avons goûté, au soleil et tout au bord de l’eau ! Les enfants ont été absolument mignons, ils se sont promenés sans faire trop les andouilles et Belette n’a pas chouiné en refusant d’avancer. Le bonheur ! Même au moment de quitter les jeux tout s’est bien passé. Poussin a bien essayé de négocier un dernier tour de toboggan alors que 2 minutes avant on était d’accord pour dire que c’était le dernier, mais en lui expliquant calmement ça a suffit pour qu’il accepte. Et puis aussi, ce petit garçon m’a rendue hyper fière de lui, toujours pour une histoire de toboggan.
J’y ai peut-être déjà fait allusion, mon Poussin n’est pas tellement téméraire et il est même assez craintif pour tout ce qui concerne les activités physiques. Escalader ou sauter d’un point un peu trop haut, ce n’est vraiment pas son truc. Alors un toboggan plutôt haut, avec en guise d’échelle des tubes de métal très éloignés les uns des autres, et une sécurité proche du néant… ça lui a fait peur ! Quand il était plus petit, on le portait pour qu’il puisse faire quelques descentes quand même, mais là ça devient compliqué, et en plus à partir du moment où il est capable physiquement de grimper, je trouve ça mieux qu’il essaie. Donc hier, il n’arrivait pas à monter plus haut que la première « marche ». Il avait réellement peur, je voyais bien qu’il avait très envie de monter, mais c’était impossible pour lui. D’emblée, j’ai essayé de faire preuve de toute la bienveillance possible en lui expliquant que je comprenais sa peur, parce que oui cette échelle était plus compliquée que d’habitude, et que j’étais là pour l’aider. Je l’ai rassuré en lui proposant de le tenir et en lui assurant qu’il ne pourrait pas se faire mal puisque j’étais pour le rattraper si besoin. J’ai aussi essayé de le guider en lui disant où mettre ses mains pour poursuivre sa montée. Mais il a préféré redescendre calmement, et je n’ai fait aucun commentaire. C’est là que Belette a voulu essayer de monter, et qu’avec seulement une de mes mains sous les fesses pour la soutenir (et aussi parce que je trouvais cette échelle super casse-gueule !!!) elle était en haut et glissait joyeusement ! J’étais assez sidérée mais je n’ai toujours fait aucun commentaire. Evidemment Poussin a voulu ré-essayer, je l’ai de nouveau rassuré, et manque de pot il a de nouveau reculé face à sa peur. Il a essayé plusieurs fois sans succès, à tour de rôle avec sa petite soeur qui elle était carrément à l’aise. Comme c’était une belle journée personne ne s’est énervé, et j’ai fait vraiment attention à mes paroles pour ne pas vexer mon Poussin qui voyait sa soeur s’amuser sur le toboggan. J’avais de la peine pour lui, bien sûr, parce que j’aurais bien aimé le voir s’amuser lui aussi. Je pense toutefois que ce calme absolu et cette bienveillance ont été efficaces, puisqu’à la 4ème tentative Poussin a vaincu sa peur et a réussi à escalader cette fichue échelle ! Je vous laisse imaginer sa fierté ! Et finalement il n’a plus du tout eu besoin de mon aide pour les tours suivants, ma seule présence à ses côtés suffisait à le rassurer. J’étais drôlement fière de lui ! Et de moi aussi, parce que je trouve que j’ai plutôt bien géré ce moment.
L’après-midi s’est poursuivie sur cette même tonalité toute douce. Les enfants ont été adorables dans le magasin, et j’ai juste un tout petit peu haussé le ton en sortant sur le parking… parce que Poussin a voulu échapper à l’odeur de clope de la caissière qui prenait sa pause, en risquant de se faire écraser… Par contre j’ai réussi à rester calme au parc quand il a failli éborgner Belette avec son bâton en changeant de trajectoire… pour éviter de croiser un petit chien ! Sur le chemin du retour les 2 lutins ont piqué du nez, et moi j’étais plus que contente de les avoir avec moi !