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Etre à leur place

Etre à leur place

Souvent, je regarde mes enfants et j’aimerais être à leur place. Je suis très contente d’être moi et de vivre ma vie, là n’est pas la question, c’est juste que parfois leur insouciance, leur bonheur candide et la tendresse qui les entoure me font drôlement envie !

Quand c’est l’heure de la sieste et que Belette se glisse sous sa couette, en culotte et en t-shirt, j’ai souvent envie d’être à sa place.
Ou le soir, au moment de l’histoire, quand ils sont tout propres, en pyjama et qu’ils s’installent dans leurs lits avec leurs ribambelles de doudous.

J’aimerais aussi pouvoir manger des crêpes au chocolat, en les tenant à pleines mains, sans me demander si je ne suis pas en train de m’en étaler sur le nez.. ou sur le front… ou dans les cheveux !

Et puis ensuite je veux attraper mon verre d’eau à deux mains en y laissant mes empreintes.
Je veux aussi une immense serviette nouée autour du cou pour m’essuyer quand j’en aurais vraiment trop sur le menton.

Je veux être eux quand ils mangent des biscottes et qu’il s’en fichent complètement de savoir si des miettes tombent sous la table.

Je veux être à leur place quand ils sont assis sur le canapé et que leurs pieds ne touchent pas le sol. Encore mieux, quand ils regardent quelque chose sur l’ordinateur et que leurs petits visages sont hyper concentrés.

Ou quand ils jouent à dormir sur le grand fauteuil, avec la couverture douce et colorée de Poussin.

J’aimerais aussi avoir leurs chambres et faire la crétine sur de grands coussins carrés. Rire et glousser très fort.

Quand je suis patraque j’aimerais aussi que quelqu’un me fasse des câlins sur le front. En m’apportant des doudous et  en me demandant si j’ai soif.

J’adorerais être eux quand il fait moche et qu’ils font des journées pyjama. Parce que si quelqu’un passe à l’improviste, eux, même en pyjama et les cheveux en vrac, ils sont mignons.

Je veux être à leur place quand ils ont des cadeaux et qu’ils les ouvrent comme des chiffonniers.

Quand ils dessinent sur le tableau blanc avec des feutres de plein de couleurs.

Quand ils chantent à tue-tête et qu’ils dansent n’importe comment, quand ils écarquillent leurs yeux devant un spectacle, quand ils dessinent et qu’on trouve toujours ça joli…

Ah et aussi, parfois j’aimerais juste être le chat. Quand il ne fait rien, c’est à dire 98% du temps !

Oui, je sais, cette photo n'a rien à voir avec la choucroute...

Oui, je sais, cette photo n’a rien à voir avec la choucroute…

Illusions perdues (ou pas…)

Illusions perdues (ou pas…)

Comme la plupart d’entre vous, je suis à l’affût des informations ces derniers jours. La radio est allumée autant que possible, et j’actualise mes sites d’info régulièrement sur mon ordinateur. Je suis tour à tour sidérée, triste, en colère, révoltée, pessimiste… J’ai aussi envie d’union, de solidarité et de lutte contre la bêtise.

J’ai l’impression que tout ce que j’ai appris dans mon enfance, sur la paix et la tolérance, s’éloigne de plus en plus de notre réalité. Quand j’étais petite j’étais confiante, persuadée de vivre dans un pays où la liberté et la paix étaient acquises. J’étais sûre que tout ce qu’il y avait de pire était loin derrière nous : le racisme, l’obscurantisme, la terreur, la guerre… Je savais que tout ça existait, bien sûr, mais je croyais qu’en France nous étions à l’abris. Je pensais aussi que l’école était là pour nous apprendre à tous le respect, la tolérance et la liberté, et que ma génération serait forcément plus pacifique que les précédentes.

Depuis j’ai eu pas mal de déceptions. Il y a eu le 11 septembre, mais c’était loin. Il y a eu le 21 avril, et j’ai pris conscience que mon pays avait sa part de noirceur. J’avais tout juste 18 ans, je votais pour la première fois, et j’ai compris que ma carte d’électeur allait m’être précieuse. Le soulèvement républicain qui a suivi m’a quand même un peu rassurée, et j’ai eu l’espoir que les choses changent. Ça n’a pas été le cas. Depuis, les résultats des élections me débectent toujours un peu plus.

Il y a quelques années j’ai eu pour collègues des personnes particulièrement étroites d’esprit et intolérantes. Des personnes qui avaient plus ou moins mon âge, et qui avaient eu aussi fréquenté des écoles où j’imagine qu’on a voulu leur enseigner le respect et la tolérance. Leurs discours sur les incroyants, les femmes, les homosexuels ou les croyants d’autres confessions m’ont démontré que cet enseignement républicain n’avait pas eu prise sur eux.

Encore après, il y a eu les manifs pour tous, les propos dégueulasses des « anti », la remise en cause de l’ivg et d’autres propos scandaleux. Là encore ma foi en la tolérance en a pris un sacré coup. Comme à chaque fois que je tombe sur des appels à la réhabilitation de la peine de mort. Ou quand je lis des commentaires nauséabonds sur la communauté Rom. Parfois aussi j’éteins la radio parce que certains hommes (ou femmes !) politiques me désespèrent.

Aujourd’hui je suis partagée entre deux positions. Je n’ai plus beaucoup d’illusions et je me demande dans quel monde vont grandir mes enfants. Mais j’ai aussi envie de hurler ma colère, et de soutenir toutes les actions qui rendront notre monde un peu moins con. Je me demande comment on va faire pour sortir de tout ça, mais j’ai aussi envie de croire que tant qu’il y aura des hommes et des femmes libres, engagés et tolérants, rien ne sera perdu. Je veux faire découvrir la liberté, la tolérance et l’insoumission à mes enfants, pour qu’ils s’approprient ces valeurs qui me sont si chères. Leur faire lire Hugo, Voltaire, Charlie Hebdo et tous les autres…

JeSuisCharlie

J’ai 30 ans et tout va bien

J’ai 30 ans et tout va bien

Depuis hier j’ai 30 ans et tout va bien !

Enfin honnêtement c’était un peu une journée de merde, mais ça n’a rien à voir avec mon anniversaire. C’est juste parce que j’avais un début de crève et que j’étais donc fatiguée, que la fatigue m’a rendue maladroite et que j’ai renversé plein de trucs : la casserole de lentilles qui déborde, le lait de coco qu gicle partout, un carton plein de petites boules biodégradables renversé dans la cuisine, la mooncup vidée sur les chaussons… La bonne grosse loose ! Les enfants ont un été un peu fati-chiants eux aussi, à chouiner sans raison pour l’une, à exiger des trucs pénibles pour l’autre et à se disputer parce que Belette ne voulait pas dessiner sur le côté ardoise pendant que son frère écrivait sur le côté tableau blanc… Ajoutons à cela un Papa-des-Champs soucieux à cause d’une mise-en-prod’ foireuse au boulot, et bougon à force de tousser. Bref, le jour de mes 30 ans ne restera pas dans les annales mais ce n’est pas bien grave. Dimanche j’ai eu un goûter bougies-champagne chez mes parents, c’était chouette et j’ai déjà été bien gâtée. Samedi prochain nous poursuivrons avec un resto en amoureux, puis au mois de mai j’aurais plein d’invités et une vraie fête dans le jardin ! Largement de quoi oublier mon lundi pourri !

Le cadeau de mes chatons d'amour, avec leurs empreintes de patounes décorées et décorées à l'intérieur !

Le cadeau de mes chatons d’amour, avec leurs empreintes de patounes décorées et collées à l’intérieur !

J’ai 30 ans et tout va bien !

Bizarrement, quand j’étais petite il m’est arrivé de penser à ce que serait ma vie à 20 ans, mais je n’ai jamais réellement anticipé mes 30 ans. Essentiellement parce que pour moi, la trentaine c’était ni plus ni moins qu’un truc de vieux… J’avais l’image de mes parents qui à 30 ans étaient déjà en couple avec des enfants, le même boulot depuis un moment, un endroit pour vivre, un entourage stable, et d’après moi aucun gros projet. De mon point de vue, à 30 ans la vie était comme un gros bateau de croisière. Stable, calme et avec une route toute tracée… C’était donc un peu flippant de platitude. Je n’ai jamais eu peur de vieillir, mais disons que ça n’avait pas l’air très rock’n’roll.  Inutile de maintenir le suspens plus longtemps, aujourd’hui ma vision des choses a bien changé !!!

J’ai 30 ans et tout va bien !

Si moi aussi j’ai un mari, des enfants et une vie plutôt installée, je ne me sens pas finie pour autant. A l’aube de mes 20 ans je ne savais pas où j’allais, et si j’avais un panel de choix hyper large, prendre une décision importante était difficile. Choisir où habiter quand on ne sait pas ce qu’on veut faire, pas évident. Choisir un métier quand on ne sait pas où on habitera, avec qui, et à quel moment on fera des enfants, pas facile non plus. Choisir de faire telles études sans savoir ce qu’on voudra faire après, compliqué. Avec le recul je suis satisfaite de tous les choix que j’ai faits et je ne regrette rien du tout, mais sur le moment j’ai beaucoup choisi au pif ! Je n’ai jamais réellement angoissé sur les décisions que j’avais à prendre, mais la plupart ont été prises au petit bonheur la chance. Et il y a des options que j’ai balayées d’un revers de mains parce qu’elles présentaient trop d’incertitudes. Même en faisant mes choix à l’arrache et au pif, j’aime bien savoir un peu où je vais.

C’est un peu pour ça que maintenant j’ai 30 ans et tout va bien !

J’ai l’impression que c’est plus facile de choisir aujourd’hui, parce que j’ai un socle qui me permet de savoir où je vais. Mon mari, mes enfants et notre vie de famille constituent ce socle qui me rassure tellement. Quand je décide de changer de maison ou d’entamer un nouveau boulot, je sais un peu mieux où je vais. Maintenant que j’ai cette base je me sens finalement  beaucoup plus libre ! J’ai le principal, et à partir de là je vais où bon me semble. C’est rassurant. Et quelque part j’ai le sentiment que c’est là que ma vraie vie d’adulte commence vraiment. Avant, c’était ma genèse. La rencontre avec Papa-des-Champs, mes études, notre mariage, nos déménagement et nos enfants, c’était l’épisode pilote ! A partir de là, tout peut arriver.

J’ai 30 ans et tout va bien !

Evidemment, maintenant que j’ai deux enfants et un minimum de responsabilités, tout plaquer pour suivre la première lubie qui me passe par la tête, c’est moyennement envisageable. En même temps, ce n’était déjà pas trop mon truc à 20 ans. Prendre des décisions sans réfléchir longtemps oui, mais me lancer dans des projets de folie non. C’est très certainement pour cette raison que la trentaine ne m’effraie pas. Au contraire je me sens beaucoup plus audacieuse. Ma petite base affective, mes fondations solides me sécurisent et me donnent de la force. J’ai moins peur de ne pas savoir où je vais, puisque je ne suis pas seule et que j’aurai toujours ma famille comme refuge.

J’ai 30 ans et tout va bien !

Trois Jours !!!

Trois Jours !!!

Trois jours de liberté ! Trois jours sans avoir d’horaires à tenir, de rythme à respecter, de montre à regarder. Trois jours sans repas à préparer, sans légumes à éplucher, couper, mixer. Trois jours sans vaisselle à faire, sans lave-vaisselle à vider. Trois jours sans linge à trier, à bourrer dans la machine, à étendre, à dépendre, à repasser, à plier, à ranger… Trois jours sans couches à changer, trois jours sans entendre « Maman viens m’essuyer », trois jours sans bain à donner. Trois jours sans nez à moucher, sans bec à débarbouiller, sans jouets à ranger, sans vomis sur mes épaules, sans bébé greffé sur le bras gauche, sans tétine à remettre à 3h du mat’, sans doudou à ramasser, sans colères à gérer et sans rien à surveiller !

Trois jours où je pourrais faire pipi la porte fermée, où je pourrais me doucher sans avoir besoin de chanter La Souris Verte, où je pourrais m’habiller sans qu’une petite voix commente chacun de mes vestes « Maman tu mets ta coulotte, Maman tu mets quoi là, c’est ton pantalon ?… » Trois jours sans siestes trop courtes, trois jours sans avoir à dire non, arrête, ou  fais attention, trois jours sans histoire de « Guilli a la varicelle » à raconter huit fois par jour ! Et trois jours sans avoir à répondre à dix questions par minute, sans avoir envie de chanter en hurlant « Tu nous saoules, tu nous saaaaooouuuullles » (Aldebert version trash metal !).

Vous l’aurez compris :  on se fait un petit week-end en amoureux ! Nous partons demain pour Amsterdam, et on a hâte ! Il s’agit en fait du cadeau d’anniversaire de Papa-des-Champs, qui a fêté ses 30 ans en juin, mais dont la réalisation a été différée pour cause de déménagement. Et ça nous fait tout drôle parce que c’est la première fois que nous serons séparés de nos enfants si longtemps. Depuis la naissance de Poussin nous avons bien sûr déjà eu l’occasion de découcher, mais pour une nuit au maximum. La plupart du temps, c’était pour faire des trucs chouettes (fête d’anniv, mariage) mais finalement nous n’avons profité qu’une seule fois d’un vrai week-end en amoureux, en novembre dernier à Troyes. Là aussi c’était vraiment sympa et nous avons passé de très bons moments, mais c’était forcément un peu limité puisque j’étais enceinte de presque 6 mois. Concrètement, j’avais d’affreuses douleurs ligamentaires qui me faisaient grogner quand je marchais trop, je ne pouvais pas boire d’alcool (bon, c’est pas le plus important en week-end, mais ça rajoute au charme du dîner en amoureux !) et j’étais à l’affût de tout ce qui aurait pu me refiler la toxo ou la listériose. Bref là, 3 jours et 2 nuits, en étant libre de mes mouvements et sans avoir à scruter chaque plat que je vais ingurgiter, ça nous fait vraiment envie ! D’autant que là, entre les travaux dont les finitions s’éternisent, la fatigue et le stress accumulés en un an (grossesse-naissance-maison-crédit-déménagement) on a vraiment besoin de souffler ! La grosse différence avec avant, aussi, c’est que cette fois nos baby-sitters viennent à domicile et que nous n’avons plus besoin de préparer une valise de gnome en vue d’un largage en cours de route. C’est un détail mais qui est réellement appréciable, et accessoirement cela évite à Papa-des-Champs de poser un jour supplémentaire, ce qui nous laisse donc plus de temps sur place ;)

Alors bien sûr, nos deux amours vont nous manquer ! Je pense avec délices aux nuits sans réveils, aux repas dans le calme, aux promenades main dans la main, mais je sais aussi qu’en jetant quelques regards furtifs à ma montre je penserais à ma Belette qui mange sans doute sa compte, à mon Poussin qui doit terminer sa sieste, aux dents qui sont en train d’être brossées, au biberon qui se fait avaler goulûment…et qu’en m’endormant je les imaginerais blottis dans leurs lits, détendus et tout doux. Je sais que sur la route du retour, j’aurais hâte de retrouver leurs mains dans la mienne, l’odeur de leurs cheveux et leurs peaux si douces ! N’empêche que trois jours de repos c’est bon !!!

A bientôt ;)

Thalys et Tulipes

Rien que les 3 heures de lecture/sieste/papotage du trajet sans être interrompus seront une pure merveille !