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Fatiguée

Fatiguée

Je suis fatiguée ! Même si mon temps de sommeil est plutôt correct, même je n’ai pas non plus une activité débordante, même si depuis la rentrée j’ai gagné un peu de temps calme…

Je suis fatiguée de toujours penser au linge à laver, de faire la liste des courses, de regarder l’heure qu’il est pour avoir le temps de préparer le repas, de ranger ce qu’ils ne cessent tous de déranger… Fatiguée quand Papa-des-Champs a des réunions à Paris, des réunions à l’école, et passe 3 samedis de suite à couper du bois. Parce que pendant ce temps-là je fais tout le reste et que les enfants sont en pleine forme, eux ! Je suis fatiguée et comme toujours ça se répercute physiquement : l’oeil qui pique, la paupière qui rougit, puis un minuscule bouton qui picote. Celui que j’avais eu quelques semaines après la naissance de Poussin a mis plus d’un an à partir, j’espère que celui-ci sera plus rapide…

Je suis fatiguée de gérer les énervements et l’humeur terrible de Poussin, de faire tout ce que je peux pour essayer de l’apaiser et de l’écouter, et d’avoir l’impression de devoir me mettre en colère à mon tour pour qu’il accepte de m’écouter. Et je suis frustrée parce c’est tout ce que j’aimerais éviter… Je suis fatiguée aussi par Belette qui entre à pieds joints dans cette charmante période que l’on nomme terrible twoo. Et qui manifeste son désaccord par un horrible cri strident qui donne mal à la tête. Papa-des-Champs pensait que j’exagérais mais il a vite compris sa douleur quand Belette a braillé juste derrière lui dans la voiture ! Je suis enchantée d’assister à ses progrès quotidiens et à ses mignonneries, mais fatiguée de l’entendre hurler à la moindre frustration.

Je suis fatiguée et j’aimerais une journée rien qu’à moi. Au chaud et à ne rien faire. Comme quand j’avais plein de vacances et que nous n’avions pas d’enfants. Traîner au lit, naviguer sur des tas de sites pourris, grignoter à n’importe quelle heure devant mon écran, lire autant que je veux roulée en boule sous mon plaid, prendre une douche brûlante en prenant mon temps, paresser…

Je suis fatiguée et j’attends avec impatience notre week-end prolongé à Bordeaux. Parce qu’en plus de tout un tas de trucs chouettes,  nous serons deux parents pour nous occuper des enfants et que pendant 4 ou 5 jours je n’aurais plus besoin de vider ou de remplir la machine à laver ! Il y aura bien sûr 5 jours de linge sale à rattraper à notre retour mais je préfère de pas y penser tout de suite… ll y aura les enfants à gérer ailleurs qu’à la maison, Belette à faire dormir dans une nouvelle chambre, et Poussin qui fera le chaton craintif dès que quelqu’un s’approchera de lui, mais on va dire qu’au bout de quelques jours ils s’adapteront. Bon, il y aura aussi la route de nuit, une grande première pour eux, et la fatigue que ça risque d’engendrer… Mais la journée c’est déjà tellement difficile pour Belette, qui dort maxi 45 mn même si le trajet dure 4 heures, et qui passe ensuite son temps à râler… Au mieux la nuit elle pioncera un peu plus dans la voiture, au pire ça ne changera pas grand chose mais on profitera d’une journée de vacances en plus. On peut aussi arriver, dire bonjour, décharger le lit parapluie, laisser les gnomes dans les bras de leur mamie et se casser en courant pour ne revenir que 3 jours plus tard ! Je plaisante, je plaisante, mais ça reste une bonne option de secours !

Je suis fatiguée et si ces quelques jours en famille ne me reposent pas, dans à peine un mois nous partons pour notre week-end à Londres et ça me met en joie ! Trois jours en amoureux à faire rien que des trucs chouettes, à notre rythme, sans penser à rien d’autre qu’à nous faire plaisir, c’est pile ce qu’il me faut ! Même si nous zapperons les grasses mat’ pour avoir le temps de bien profiter de la ville, trois jours à nous occuper que de nous ce sera apaisant. Tant pis si nous revenons claqués d’avoir marché des kilomètres sous la pluie (à Londres le 15 novembre je me m’attends pas à beaucoup mieux !), nous serons tout ressourcés.

Je suis fatiguée et j’ai du mal à trouver mes mots. Je suis fatiguée mais j’aime passer une partie de mes soirées à bricoler des cadeaux de Noël pour les enfants. Je suis fatiguée et j’ai hâte d’être à samedi pour laisser Belette à sa mamie pendant nous passerons une journée spéciale-Poussin à la ville. Pas que je cherche à me débarrasser de ma fille, mais il s’agit de l’habituer un peu à passer du temps sans moi avant notre week-end londonien, et d’en profiter pour faire des trucs de grand avec son frère. Et mine de rien, une journée avec un seul enfant c’est reposant, même s’il ne fera pas de sieste ! Surtout quand il s’agit de l’enfant qui sait parler, n’a besoin ni de poussette ni de bras, n’a pas besoin de chaise haute au resto et peut utiliser des toilettes.

Je suis fatiguée et j’espère que Belette va dormir encore un peu pour que je puisse comater moi aussi !

 

Oui, parfois elle dort comme ça !

Oui, parfois elle dort comme ça !

Ah, mes oreilles m’informent que Belette n’est plus fatiguée ELLE…

Ce temps où je n’écris pas

Ce temps où je n’écris pas

Cela fait des jours que j’ai envie d’écrire, que je me dis « allez, dès que j’ai un moment je m’y mets », et puis finalement le temps passe sans que je n’écrive de nouvel article. Il y a toujours un truc qui vient se greffer à mon emploi du temps : une occupation qui ne peut pas attendre, une distraction qui prend le dessus, une sieste d’enfant qui se termine trop tôt, la soirée qui avance et mes yeux qui se ferment…

A défaut d’écrire un vrai billet avec un vrai sujet, un vrai développement et encore plein d’autres vrais trucs dedans, je vais juste vous parler de ce qui m’occupe en ce moment. De tout ce qui fait notre petite vie en ce début du mois d’avril, ce qui me vole mon temps libre ou au contraire ce qui l’embelli et le rend encore plus fugace.

Il y a le jardin dont nous commençons à profiter un peu plus. Le potager en carré que Papa-des-Champs a construit et dont j’ai ratissé la terre, et que nous espérons voir bientôt rempli de bons légumes. Les petites graines que nous plantons avec Poussin, qui grandissent de jour en jour dans leurs pots de yaourt et que nous transférerons ensuite dans le potager. Courgettes, tomates, concombre, basilic, potiron… Et puis ces vieilles auges en pierre qui bordent notre allée, et dans lesquelles je veux voir de jolies fleurs. Enlever la vieille terre, gratter, remplir de terre un peu mieux. Hier nous y avons installé quelques primevères des bois, ramassées dimanche dans la forêt. Juste avant un orage de grêle… mais apparemment elle tiennent plutôt bien ! Samedi nous avons prévu une sortie à la jardinerie, pour trouver (enfin surtout acheter !) d’autres fleurs. Ca risque de prendre du temps, puisque je suis hyper difficile en fleurs ! Non, pas chiante, difficile, c’est totalement différent !

Il y a aussi ces sorties avec les enfants. Une balade en forêt, un petit coup de draisienne entre deux averses, le passage à la jardinerie qui sera aussi l’occasion d’aller voir le rayon des animaux (et où il faudra empêcher Papa-des-Champs de craquer sur un cochon d’Inde !!!). Les jeux dans le jardin, où Poussin adore traîner sa nouvelle brouette de Pâques, la remplir de terre, la vider, la remplir de cailloux… le petit camion de Belette qu’elle n’arrive pas encore à faire rouler mais où elle aime être juchée, la vieille cuisinière en plastique trouvée au grenier à laquelle j’ai redonné un bon coup de frais, et qui sert maintenant de cuisine d’été aux enfants. Et puis les pelles, les râteaux, les balles ou les seaux, bien sûr.

Il y a le travail, qui occupe encore pas mal mes soirées et mes siestes. Qui fait pourtant office de bonne bouffée d’air frais, en me détachant un peu du quotidien, des courses et du ménage.

Il y a Victor Hugo, qui s’incruste dans mes fins de soirées avec Notre-Dame de Paris (qui faisait partie des livres que j’avais un peu honte de n’avoir jamais lus, quand même !). Son style, sa force, ses mots qui me fascinent. Sa vision du monde, son génie, sa façon de faire se côtoyer le sublime et le grotesque.

Il y a ces deux petites tables de nuit, chinées dans un vide-grenier pour une bouchée de pain, et qui attendent d’être retapées. Les poncer et les repeindre,mais  en quelle couleur là est toute la question ! Une pour la chambre de Poussin, qui trépigne à l’idée d’avoir une table de nuit de grand et qui nous a déjà énuméré tout ce qu’il y rangera. L’autre pour la chambre de Belette, qui s’en fiche pour l’instant mais qui sera ravie de pouvoir en ouvrir la porte et y planquer mille trésors.

Il y a ce bois, là, dehors, au beau milieu du jardin. Trente stères de bois livrées la semaine dernières, de quoi nous chauffer pendant deux hivers. Ben c’est bien beau mais il faut les ranger. Aider Papa-des-Champs à construire un mur de bois, une activité merveilleuse pour occuper nos soirées et passer toujours plus de temps en amoureux ! Grand prince, il m’a même offert de magnifiques gants de travaux en cuir, pour que je ne bousille pas mes petites mains fragiles !

Il y a aussi ce temps passé à ne rien faire ou presque. Discuter un peu après avoir rangé le bois, prendre un thé (un rooibos pour être précise, c’est sans théine et bien meilleur q’une tisane) avant d’aller se coucher, lire des merdouilles sur le net, lire des choses intéressantes sur le net, écouter la radio d’une oreille plus ou moins distraite, paresser…

Le tracteur est venu 5 fois, rempli tout pareil...

Le tracteur est venu 5 fois, rempli tout pareil…

Y'a plus qu'à ranger...

Y’a plus qu’à ranger…

 

Je rêve de…

Je rêve de…

Il y a des jours où je rêve d’un peu de repos. Parce qu’évidemment c’est chouette d’avoir des enfants et j’adore passer du temps avec eux, mais aucun parent ne me contredira : c’est fatiguant ! Il faut surveiller la Belette qui crapahute partout, répondre aux questions du Poussin, lire une histoire, fabriquer des montagnes de cubes d’une main et jouer aux playmobils de l’autre… Cuisiner le repas des grands, mixer les légumes de la petite, changer une couche, nettoyer un champ de miettes et de petits pois, bref les moments de répit sont les bienvenus ! A l’heure où j’écris ses lignes, les enfants sont à la sieste et moi j’ai chopé un mal de tête rien qu’à manger avec eux… Entre Poussin qui chante (à tue-tête et des comptines daubiques, sinon c’est pas drôle), Belette qui chouine parce qu’elle ne veut plus manger sa purée de petits pois, puis qui crie parce qu’elle a vu du pain, et qui crie encore pour réclamer des petits pois, mais non mixés ceux-là (non, non, elle n’est pas chiante) et Poussin qui parle comme un petit garçon de 3 ans, c’est-à-dire avec une voix criarde, aiguë et beaucoup trop forte, les repas ne ressemblent pas franchement à un havre de paix et de silence !

Bref, tout ça ajouté aux réveils trop tôt, au ménage à faire et à une bonne flemme, parfois je rêve de repos. Pas de laisser les enfants à Mamie le temps d’aller se faire un resto ou un ciné, mais plutôt de les sortir de la maison et de glander au chaud chez moi ! Un peu comme les soirées que nous passons en amoureux dans le salon, mais toute la journée. Pouvoir se lever à pas d’heure, traîner sur le canapé, manger n’importe quoi à une heure complètement déraisonnable, retourner bouquiner au lit, ne s’habiller qu’en pleine après-midi… Du bon gros glandouillage quoi ! Un peu ce que je faisais quand nous n’étions que deux et que j’avais plus de congés que Papa-des-Champs. Il m’arrivait de poser une semaine de vacances et parfois mes journées seules à la maison ressemblaient un peu à ça. Quand c’est rare c’est encore meilleur ! (Parce que ça tout le temps, je pense que je me lasserais vite et que ça tournerait un peu à la déprime.) Là si je rêve d’une journée de ce style, ce serait pour la partager avec Papa-des-Champs, bien sûr !

Dans une toute autre optique, je rêve aussi d’une journée sans enfants, mais cette fois pour faire un grand ménage. Là encore je suppose que tout parent sera d’accord : s’occuper d’une maison avec les enfants « dans les pattes » ce n’est franchement pas évident ! D’abord il faut trouver le temps… J’ai beau être à la maison, il m’est parfois difficile de trouver le temps d’étendre une machine, de passer un coup d’aspirateur ou de nettoyer la salle de bain. Pour la simple et bonne raison que les enfants sont quand même plutôt chronophages et qu’ils demandent pas mal d’attention. Ici, Poussin a toujours eu une passion pour le ménage, et dès qu’il a su marcher il m’a suivie et imitée, tantôt un chiffon à la main pour faire les poussières, tantôt à essayer d’accrocher des chaussettes sur le séchoir à linge. Mais d’une il s’agit de le surveiller quand il joue à la fée du logis, parce qu’il a vite fait de casser un truc ou d’étaler des pinces à linge partout… Il a déjà profité d’un moment d’inattention pour tremper son balais-jouet dans le sceau d’eau, puis de le frotter sur le sol, dégoulinant d’eau… Je l’ai également déjà surpris à dérouler tout un rouleau de sopalin pour laver les toilettes, ou d’y plonger joyeusement la brosse ! Sans compter sa passion pour l’aspirateur et son besoin d’appuyer sur le bouton et de sortir le fil. Bref dans ces cas-là ça ajoute un peu de boulot, et ça fait perdre pas mal de temps. Pour l’anecdote, quand j’étais enceinte de Belette j’ai eu un petit souci de placenta trop bas qui m’a obligée à éviter de trop bouger pendant un mois, et nous en avons profité pour essayer les services d’une femme de ménage. Bon l’essai ne fut pas concluant, mais chaque fois qu’elle passait l’aspirateur Poussin devenait hystérique et la suivait partout en hurlant « babor, babor » (ce qui signifiait aspirateur en langage Poussin de 20 mois).

Bon tout ça pour dire que même lorsqu’un enfant est plutôt ménage-addict c’est pénible et ça ralentit considérablement. Sans compter que quoi qu’il en soit il n’aurait pas la patience pour enchaîner une journée de poussière-sanitaire à laver-aspirateur-machine à étendre-repas à préparer-tiroirs à trier… Impossible donc de tout faire en une fois. Depuis que je suis maman j’ai appris à fractionner mon temps de ménage, il est toujours entrecoupé de moments de jeux. Alors certes c’est sympa de se détendre un peu entre deux corvées, mais moi je suis plutôt du style on fait tout ce qui est chiant d’abord et on se repose ensuite. Et puis je n’aime pas ce qui est inachevé. D’autant qu’avec des enfants, la maison a tendance à se salir vite, et si on ne se dépêche pas on ne peut pas profiter d’une maison où tout est tout propre en même temps. Je suis peut-être un peu barrée mais moi ça me frustre ! Quand nous habitions encore à Nantes, Poussin avait une journée complète de garderie une fois par mois. Avant la naissance de Belette, je prenais quelques heures sur cette journée de repos pour faire un grand ménage, trier des trucs, faire place nette. Je faisais ça dès le matin, pour ensuite me reposer dans un appart nickel avec le sentiment du devoir accompli. C’était bon !!!

Le ménage avec les enfants dans les pattes est toujours fait trop vite, et personnellement je vais moins dans les coins lorsqu’ils sont là. Belette n’a pas encore l’âge de chiper un chiffon pour frotter avec moi, mais sa vitesse et son intrépidité m’obligent à la mettre en lieu sûr pendant que je nettoie. Le lieu sûr chez nous c’est sa chaise, que je traîne avec moi afin qu’elle m’ait toujours dans son champ de vision. Avec toujours un ou deux jouets dans les mains et moi qui lui parle pour qu’elle ne s’agace pas trop. Mais le fait est qu’elle s’agace quand même toujours trop vite. C’est qu’elle veut sa maman ma jolie belette, et si possible pour elle toute seule ! Cette semaine j’ai tenté de repasser un peu en la laissant libre, pendant que son frère était à l’école. Je n’avais pas grand chose à repasser, ben j’ai quand même du m’interrompre des dizaines de fois pour l’empêche de tirer sur le fil du fer, de débrancher la prise ou d’escalader son coffre à jouets (elle n’est pas assez adroite pour le faire sans que je sois derrière elle). Il faut donc toujours aller vite, ou s’interrompre à longueur de temps. C’est pénible…

Résultat, je me retrouve souvent à m’occuper de tout ça le soir une fois les enfants couchés. Sauf que le soir j’aimerais aussi pouvoir me poser. Quand on se retrouve en amoureux, on aimerait bien éviter les activités passionnantes telles que « tu laves la douche pendant que je fais les toilettes? »… Et là encore, en plus d’être chiant c’est pas pratique. Parce qu’il faut éviter de faire trop de bruit, que sans lumière du jour on voit moins bien, et que merde en décidant d’être mère au foyer je n’avais pas imaginé que moi aussi je devrais faire le ménage en nocturne ! Je rêve donc d’une journée sans enfants pour faire le ménage, le linge et la cuisine, mais tranquillement ! Faire les poussières avec de la musique à fond, ranger un ou deux tiroirs sans me demander s’il ne va pas être l’heure de goûter, ou cuisiner en écoutant la radio (ça c’est mon grand plaisir, écouter une émission sans bruits d’enfants et sans devoir arrêter avant la fin !). En fait il nous faudrait deux jours sans enfants. Le premier pour nettoyer, bricoler, ranger, repasser et cuisiner ; le deuxième pour profiter d’une maison toute propre en ne faisant rien d’autre que de se faire plaisir ! Et ensuite bien sûr prévoir un week-end prolongé en amoureux, pour visiter plein de trucs et se faire de supers resto ! (Papa-des-Champs si tu me lis, il te reste un peu moins d’un an pour m’organiser un cadeau de trentenaire :-D )

Rituels

Rituels

Il y a les rituels que l’on a insufflés : l’histoire avant de dormir, le brossage des dents suivi du dernier pipi, le câlin du soir, et encore quelques autres… Et puis il y a ceux que Poussin a mis en place lui-même. Certains sont craquants ou drôles, d’autres sont pénibles, parfois ils prennent trop de temps, et quelques uns relèvent presque de la maniaquerie !

Il y a le câlin du matin dans notre lit, les jours sans école, avec des bisous ébouriffés et des coudes trop pointus,

Il y a le « encore un câlin » demandé après avoir dit bonjour à la maîtresse, juste avant de laisser partir celui de nous qui l’accompagne,

Il y a la fameuse question « on va manger quoi ce midi ? » posée à son Papa à peine installé dans la voiture. La réponse est toujours la même : « Je sais pas, on verra », parce que c’est plus drôle que d’énumérer le menu,

En rentrant, il y a ce besoin de préciser à Maman la couleur du verre dans lequel il a bu à l’école,

Il y a cette manie (horripilante quand on manque de temps) de se lever de table et de passer 3 grosses minutes devant le frigo pour choisir un yaourt. Et le drame si ce n’est pas lui qui ferme le frigo…

Ce besoin quotidien de hurler « le banco, le banco, le bancooooo » en même temps que le public du Jeu des Mille euros, tous les midis, parce qu’on écoute France Inter…

Vient ensuite le « j’ai fini ma sieste » quand il vient me retrouver, en slip et t-shirt, le doudou à la main et les cheveux en bataille. La même phrase, tous les jours, au cas où je n’aurais pas compris toute seule que Poussin debout = Poussin qui ne dort plus,

Il y a cette manie de vouloir mettre le sucre dans nos cafés. Et les pleurs de frustration quand Papa-des-Champs oublie de lui laisser faire (moi je n’oublie jamais, d’abord !),

Le coucou à son Papa qui retourne travailler après sa pause-café-goûter, à travers la baie vitrée de la cuisine. Inutile de préciser que là encore, la tristesse et la frustration sont difficiles à gérer en cas d’oubli paternel…

Il y a ce soutien-gorge imaginaire qu’il fait semblant d’enlever tous les soirs avant de se laver, et qu’il me tend pour que le jette dans le panier à linge sale… (Promis mon Poussin, j’éditerai ce passage quand tu seras plus grand !)

Il y a le second soutien-gorge imaginaire qu’il fait semblant de mettre une fois propre, avant d’enfler son pyjama…

Le dernier bisou sur la main de sa petite soeur, à travers les barreaux de son lit,

Il y a cette nouvelle lubie, de vouloir dormir dans sa chambre, en s’allongeant sur le tapis de la Belette et en fermant les yeux… Alors que la Belette tombe de sommeil et que lui n’a pas encore mangé…

Il y a le droit de choisir un CD et de danser un peu avant de dîner, puis d’écouter la musique calmement pendant le repas,

Le transport cuisine-salle de bain sur les épaules de Papa, pour aller se brosser les dents entre garçons,

Juste après le rinçage du bec, il y a cette petite main qui fait semblant de prendre une pilule dans son verre à brosse à dent, et de l’avaler en buvant un peu d’eau… (là aussi mon Coeur, j’éditerai avant tes 15 ans !),

Il y a sa petite voix qui demande chaque jour une deuxième histoire, juste pour le principe, parce qu’il sait bien que c’est non… Sauf les jours où le calendrier-maison de l’avent contient un petit bon pour 2 histoires ;o)

Il y a ce bas de pyjama qu’il enlève tous les soirs dès qu’on sort de sa chambre, et qu’on lui remettra avant d’aller nous coucher, en passant lui faire un dernier bisou…

J’ai essayé de faire le tour de la journée, et je crois bien que c’est tout. Pour les rituels les plus récurrents en tous cas ! Je pourrais ajouter sa manie de ramasser tous les petits cailloux blancs qu’il trouve pour les poser ensuite sur son barbecue (j’en parlais par ici ), ou le fait qu’il s’arrête systématiquement plusieurs minutes devant le petit bassin des voisins pour y admirer les nains et autres personnages magnifiques qui s’y trouvent (aheumm), et qu’il appelle ça « un étang », alors qu’il sait très bien que ça n’a rien à voir… Oui, si mon fils avait 15 ans de plus il aurait pu faire un bon sujet pour feu les émissions de Delarue ! Mon pauvre Poulet, parfois il est agaçant avec ses petits rituels, mais dans l’ensemble je trouve ça adorable. Le coup du soutien-gorge et de la pilule m’amusent follement, surtout parce que je sais que certains seraient atterrés (Christine Boutin si tu me lis !).